La GATPA et les saignements excessifs en couche

« Dès que la mère en couches met l'enfant au monde, avant qu'elle n'ait expulsé le placenta, il est recommandé de donner rapidement un médicament pour contracter la matrice, l'Ocytocine ou le Misoprosol, tirer en contrôlant sur le cordon ombilical, tout en massant l'utérus ».

C'est ce que les Chercheurs internationaux appellent GATPA ou Gestion Active de la Troisième Période de l'accouchement, la période d'expulsion du bébé.

« La GATPA doit être offerte à chaque accouchement par chaque prestataire qualifié. » ont affirmé avec force Mesdames ZIKUDIEKA Lucie, Infirmière et  Dr KIKOO Marie José, oratrices du jour ayant participé en avril 2006 en Ouganda à une rencontre régionale sur la question.

Il faut souligner que, pour ces Dames, Prestataire qualifié veut dire toute accoucheuse sortie des écoles reconnues tout comme l'Accoucheuse du village ou traditionnelle préalablement formée et équipée.

Cette pratique de tirer sur le ordon ombilicale avant l'expulsion du placenta, n'est pas enseignée dans nos écoles d'accoucheuses en RDC, voire même déconseillée formellement.

Le Ministère de la Santé est donc invité à autoriser cette pratique sous la surveillance continue des Ordres, Sociétés Savantes et Associations des Obstétriciens et des Accoucheuses.

Pour éclairer cette décision, le Forum de ce jour a fait plusieurs recommandations.

En premier lieu

Que le Gouvernement considère les données montrant qu'en RDC, pour 100.000 enfants qui naissent vivants, 1.289 mères perdent la vie dans le même temps,

C'est un des tristes records mondiaux que la RDC retient.

Que le Gouvernement considère ensuite que 1 décès de ces mères sur 4 est dû au saignement excessif des suites d'accouchement ou Hémorragie Post Partum, HPP en sigle pour les spécialistes.

Il est demandé aussi au Gouvernement  de considérer l'argumentation dans le sens de la GATPA développée dans le cadre du PROJET DE REDUCTION DE LA MORTALITE MATERNELLE ET NEONATALE EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE, vision 2010.

En exemplen la Zambie voisine aurait reconnu cette intervention sur le cordon ombilical comme sûre, rentable et viable. C'est une pratique économique, pouvant accroître pour les économistes en santé l'efficacité et diminue les coûts.

Les Observateurs rappellent qu'à l'heure actuelle, le Programme congolais de Santé Publique pour prévenir les morts maternelles par anémie et pertes de sang, comprend 5 volets notables (1) un supplément en fer mêlé à l'acide folique (fer folate) lors des visites prénatales d'une femme enceinte ; (2) la transfusion sûre de sang, (3) les Services des Naissances Désirables figurant dans le Paquet Minimum d'Activité, PMA, au Centre de Santé ; (4) fournitures et consommables surs autour de la santé de la reproduction ; (5) application supervisée des directives et protocoles classiques en cas de saignement hors de la normale chez la femme en couches.

EST-IL EFFICACE, CE PROGRAMME DE PREVENTION ET PRISE EN CHARGE DES DECES MATERNELS PAR SAIGNEMENT EXCESSIF ?

On doit reconnaître que non !

Puisque des études récentes, en 2005, menées en RDC  par le Programme National de la Santé de la Reproduction, PNSR, placent toujours en tête avec 49,2 % de décès maternels. Suivi de loin par l'hypertension et les convulsions des femmes en couches ou éclampsie (7,8 %), des infections (7,8%), la malaria (4,5 %), Anémie (1,8%), les autres causes prenant les 12,7 % restants.

QU'EST-CE QUI SERA FAIT EN RDC DANS LE CADRE DE LA GESTION ACTIVE DE LA TROISIEME PERIODE DE L'ACCOUCHEMENT ?

Quel est l'avenir de la GATPA comme partie intégrante des mesures de lutte contre les décès des mères en couches par saignement excessif ?

Les Participants ont reconnu qu'en général la fréquentation des Etablissements de Médecine modernes ne dépasse par 1 habitant sur 4.

Faut-il reprendre la formation des Accoucheuses Traditionnelles (AT) effectuées dans le cadre du Projet Sanru I dans les années 80 et décriées depuis ?

Combien cela va-t-il coûter de compléter les programmes de formation en cours d'emploi et de l'enseignement de base, supérieur ou universitaire. Cela en vaut-il la peine ?

Comment un système d'information pour veiller aux effets secondaires à l'administration d'un médicament d'action aussi forte sur la matrice ?

Tels sont les éléments à considérer pour les prochains guvernements national, provinciaux et locaux.

Cet échange technique s'est tenu dans le cadre  du Forum National Soins de Santé Primaires.

Les Observateurs soulignent que les recommandations de ce Forum informel sont versées aux Directions et Programmes Nationaux, ainsi qu'au Comité de Pilotage de la Stratégie de Réforme du Système de Santé et au Ministre de la santé.

Cette session constitue la première activité publique du Dr. MUDOSA Richard, nouveau titulaire du poste de Directeur Chef des Services du Développement des Soins de Santé Primaires en RDC.

Est-ce à dire qu'il y aura dorénavant un suivi dans les recommandations du Forum et en particulier dans l'adoption des approches novatrices dans la maîtrise des décès par saignements hors normes des femmes en couche en RDC ?

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