La musique congolaise du 20ème siècle (chronique) (*), par RICH NGAPI
La musique congolaise est inspirée par la nouvelle urbanité. Elle désigne un ensemble homogène dœuvres puisées dans le folklore et remaniées au contact de nouvelles influences, qui aboutit à une musique qui transcende les différences, qui réunit une connaissance foncière à laquelle se réfèrent instantanément et spontanément les Congolais.
En dépit de son caractère hybride, produit de la convergence des rythmes et chants traditionnels avec des influences extérieures, africaines, ghanéennes notamment, cubaines, européennes, antillaises, etc., véhiculées par le disque naissant, la musique congolaise est une réalité indiscutable. Cest le cheminement de cette réalité que lauteur, Mfumu Fylla, invite à découvrir.
La musique congolaise sest développée sur les rives du fleuve Congo, qui a donné son nom à deux Etats : le Congo-Brazzaville et le Congo-Kinshasa. Cependant lapparition du phénomène musical moderne, favorisé par lurbanisation sur les bords du fleuve Congo, reste difficile à situer avec précision. « On peut cependant affirmer que cest au milieu des années 20 quil prend forme dans les cités de Brazzaville et de Léopoldville », écrit lauteur. Le travail de chronique abattu dans ce gros volume repose, méthodologiquement, sur les grands thèmes qui structurent le discours sur la musique du bassin du Congo, afin déviter des enchevêtrement qui nous pousseraient ç des contorsions exténuantes et superflues. La démarche adoptée par lauteur permet une décantation historique et la mise en évidence des faits avérés, sans ambiguïté.
Cette chronique vise à fixer les temps forts de lévolution de la musique des rives du fleuve Congo. Elle embrasse une période qui sétend de 1930 à lan 2000 (passage à Bercy de Koffi Olomide) soit globalement soixante-dix ans de vie musicale de deux pays qui ont évolué ensemble, en raison de ce quils ont de commun, la proximité géographique et culturelle. Brazzaville et Kinshasa sont les deux capitales les plus proches du monde.
Ce travail nest pas une présentation ni un éclairage définitif sur les auteurs congolais et leurs cheminements artistiques. « Si nous nous sommes attaché à écrire cette chronique, cest quaprès avoir lu ce qui a été écrit sur la musique congolaise, nous avons pensé quil était important dapporter de précieux compléments de connaissances. Omission, rétention sélective des faits, accréditation des erreurs et de contre-vérités… », précise lauteur.
Cette chronique comporte quatre grandes parties, à savoir : Des musiques vocales et individuelle à lémergence des groupes modernes (1930 – 1950) (I) ; Des orchestres modernes aux orchestres dits des jeunes (1950 – 1970) (II), Des orchestres des jeunes aux orchestres post-modernes (1970 – 1990) (III) ; Les orchestres post-modernes (1990 – 2000).
(*) Mfumu Fylla Saint-Eudes, La musique congolaise du 20ème siècle (chronique), ImpriCo, Kinshasa, 2006, 483 p.