Mayemba ma Nkakasa, artiste peintre

Né à Lemfu le 19 janvier 1946, Mayemba ma Nkakasa fait ses études primaires à Kinshasa. Il entre en 1960 à la section Peinture de l'Académie des Beaux-Arts où, sept ans plus tard, il obtient son diplôme. Il offre ses services à la radio et à la télévision nationales, plus précisément à la RENAPEC (Régie Nationale de Productions Educatives et Culturelles), aujourd'hui RATELESCO.

Après un stage cinématographique en Belgique, il exerce les fonctions de cameraman, puis de chef des cameramen à la télévision nationale. En 1976, il reprend des études à l' Académie des Beaux-Arts, mais cette fois dans la section Ensemblier-Décoration dont il obtient le graduat en 1979. Chargé de pratiqu professionnelle dans ce même département, il s'envole ensuite pour la Belgique où il poursuit des études supérieures de décoration.

Bien que relativement jeune, Mayemba déploie une remarquable et quasi permanente activité dans le monde artistique par sa participation aux expositions de l'Académie des Beaux-Arts et de la Banque commerciale zaïroise, par l'organisation des expositions individuelles à la Galerie Création 3 en 1981, et à la BCZ en 1982. On le retrouve parmi les exposants au Centre culturel français en 1976, lors du Congrès du CIAF (Congrès International des ‚études africaines) à l'Académie des Beaux-Arts en 1978, aux expositions " Art chrétien " en 1982 et " Mère et Enfant " en 1983 à la BCZ. A l'étranger, ses oeuvres ont été appréciées en 1974 à la foire du 55e Comptoir suisse de Lausanne et en 1975 à l'exposition des avant-gardistes zaïrois à Paris.

Il a bénéficié de certaines commandes d'envergure et a eu à travailler en collaboration avec des céramistes, des batteurs de cuivre et des sculpteurs. On peut citer, parmi elles, la grosse mosaïque de la BCZ à Kinshasa, les frises murales en céramique du patio du VIP à la Cité du Parti à N'Sele et du mur du siège de la Communauté Economique européenne à la Gombe, le cuivre du mur frontal des grands magasins " Super Yaya ", au centre-ville.

Le peintre Mayemba a parlé avec bonheur, à propos de son art, du dialogue silencieux qui s'instaure entre le public et les oeuvres contemplées. "L'art est un moyen d'expression capable d'établir un dialogue entre le public spectateur et les oeuvres, déclare-t-il

Par là, ce public peut être amené à découvrir le côté sensible de ma personnalité, car mes oeuvres en elles-mêmes sont le reflet de certains sentiments intimes que je ne puis traduire par les paroles ". De ses créations se dégage une évidence de poésie exceptionnelle que la richesse discrète des couleurs et des structures formelles sous-tend admirablement.

Très proche de son ancien maître Mavinga du point de vue stylistique, Mayemba se différencie de lui par une thématique axée sur quelques traits poignants de la vie active comme seul peut l'apercevoir l'oeil du cameraman. Dans ses toiles, Mayemba utilise abondamment les éléments décoratifs. On y découvre avec clarté des traits précis, des tatouages, des figures géométriques, des lignes droites ou courbes. On y retrouve sa sensibilité pour le petit détail, comme sur les figurines traditionnelles, les masques ou les costumes rituels. Voilà pourquoi il met à la confection de chaque oeuvre la patience voulue et toute la magie de sa technique éprouvée.

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