André LUKIFIMPA, sculpteur, céramiste, peintre, musicien, chanteur et sportif

Sorte de messager et de designer dans l'agencement de bas-reliefs aux formes très fifties, récupérateur inspiré, attiré par les couleurs et les formes ludiques qu'il donne à des objets censés participer de l'environnement commun. Magicien, habile bricoleur, l'homme s'est tracé un chemin en marge avec ses réussites et ses échecs. Lukifimpa en appelle à une société où règnerait concorde et harmonie.
Mon art n'est pas créé pour plaire, précise t'il. Il n'a pas davantage de but essentiellement esthétique. Par lui, j'entends "partager" avec la société ou, plus exactement, j'escompte qu'il agisse en support de transformation de cette société.

Pour le sculpteur et critique d’art, Kamanda Ntumba : «Lukifimpa nous introduit dans une sorte de mécanique où les pièces sont délicatement agencées et soudées. Cette mécanique diffère de celle des ingénieurs. Elle participe de la logique de Alexander Calder, de Berto Lardera, De Julio Gonzales, avec lesquels il a des atomes crochues, la sculpture métallique étant leur terrain de prédilection à eux tous ».

Lukifimpa s’adonne en plus à la récupération. Une récupération intelligente, cartésienne, soutenue par une composition rigoureusement géométrique. Pas de récupération pour la récupération… Pas d’acte ostentatoire et exhibitionniste…Mais, une démarche sûre, réfléchie, pensée, voulue.

UNE ACUITE VISUELLE ET INTELLECTUELLE

Récupérer signifie pratiquer une sorte de dissection, un acte opératoire perpétré sur des rebus de notre société de consommation et pour cela, se servir des pinces, de la scie à métaux, du chalumeau, du poste à souder…

Il en sort de petites sculptures. Mais, de petites sculptures qui sont de grands chefs d’œuvre. Leur structure fondamentale ? Une lame d’amortisseur. Des ressorts. Des calendres. Des grelots. Des phares. Des condenseurs. Des chaînes. Des pots d’échappements. Des boîtes de conserve… Quelle audace !

Une audace qui prend l’artiste par les tripes et lui fait poser allègrement des sculptures sur des cimaises, et donner l’impression de faire des tableaux de peinture en trois dimensions, avec des matériaux aussi inattendus qu’imprévisibles. Une audace qui impose à l’artiste une composition où la spatialité, la linéarité, la légèreté, la sensibilité, créent une synergie qui permet de sculpter l’espace à coup de lignes brisées. Des lignes courbes. Des arabesques.

Pour l’artiste Lukifimpa, la géométrie est un aspect qui ne cache jamais la vérité. Ce qui est droit reste droit. Ce qui est courbe est courbe. On ne peut rien cacher à la géométrie. Tout ce qui existe viendrait de là. Et puis, il y a la polychromie… Cette gamme chromatique que l’artiste prend le soin d’étendre sur ses œuvres afin d’en rehausser davantage la composition pour en renforcer le message.

Face aux vicissitudes, aux tourbillons, à la fragilité de la vie, qu’est-ce qui peut caractériser ce message dans six œuvres exposées par Lukifimpa? L’amour, l’équilibre, l’empathie, la justice sociale en sont le leitmotiv.

Selon Kamanda, il faut une acuité visuelle et intellectuelle pour percevoir dans les sculptures de Lukifimpa, au-delà des assemblages métalliques, des créations authentiques. Des animaux mirifiques, des oiseaux éthérés, des animaux mirifiques, des oiseaux éthérés, des personnages fantasmagoriques, des silhouettes évanescentes…

( Le texte de Mr. Kamanda Ntumba est extrait du Potentiel du 26 septembre 2006

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