Au Québec, les œuvres originales créées par Jay suscitent diverses réactions. Dans un premier-temps et bien que cela puisse paraître simpliste et évident de le mentionner, il importe de souligner que les bananiers ne peuvent pousser en sol québécois et canadien, à cause de la rigueur du climat.

Cette entrée en matière nous renseigne déjà  sur les réactions des québécois et québécoises : face à ces œuvres végétales inusitées, la curiosité est forte et l’intérêt est suscité.  Les québécois s’étonnent, posent des questions, veulent comprendre le procédé utilisé par l’artiste. D’autant plus intéressant pour ces clients bouleversés par un produit artistique si particulier, qu’en examinant ces œuvres de près et en contre-jour d’une source de lumière,  ces œuvres révèlent toute leur richesse en dévoilant des milliers de petites cellules végétales composées d’écorces de tronc de bananier…

Les québécois qui achètent ces œuvres uniques comprennent directement qu’ils tiennent entre leurs mains un produit artistique précieux qu’ils conservent jalousement. Les ouvres de Jay sont orientées vers la peinture on ne peut plus populaire. Peindre la vie dans son quotidien.

Ces scènes de la vie africaine ,qui pour les congolais peuvent sembler des plus banales, sont souvent perçues par les québécois comme venues en quelque sorte d’un autre monde, du moins pour ceux qui n’ont eu l’occasion de voyager en Afrique. Œuvres exotiques pour les québécois? À coup sûr elles le sont.

L’artiste :
Jay Lubilanji est un jeune artiste-plasticien de 29 ans originaire de la République Démocratique du Congo.  Il réside actuellement à Kinshasa.

Capitale de plus de dix millions d’habitants. Où les artistes doivent faire face à un quotidien souvent difficile .

Sa démarche artistique

 Jay  fait l’apprentissage dès 1998, avec des techniques de création de cartes de vœux réalisées  à partir d’écorces de troncs de bananiers séchées. Émigré en 2001 à Brazzaville au Congo voisin, Jay explore d’autres voies d’expressions artistiques  et se consacre avec un collaborateur peintre et  bédéiste, à l’ouverture d’un atelier public d'art.

Dans le cadre de cet atelier, Jay et son collaborateur enseignent le dessin, la peinture et comment créer de manière originale, des scènes de la vie africaine à partir de matériel végétal, soit les écorces de tronc de bananier séchées.

L’artiste déploie forces et énergies dans d’autres secteurs d’emplois afin d’assurer son quotidien, tout en demeurant profondément attaché au domaine artistique.

2005 : De retour en République Démocratique du Congo où il oeuvre désormais comme artiste-plasticien indépendant enregistré.

Notons qu’il agit également à titre de collaborateur artistique de l'entreprise québécoise « La vie africaine, art social » basée à Montréal au Canada et qui vise à promouvoir l’art africain végétal.  Jay  vient d’être primé dans le cadre d’un concours de bande dessinée organisé par le Centre Africain de Culture populaire et l’organisme «Entre deux mondes» et avec l’appui du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa :

Le concours avait pour thème: « Chroniques kinoises ». Jay dispense désormais d’un encadrement artistique sur cet  « art  végétal» original et unique que vous voyez sous vos yeux.  Sa démarche actuelle consiste en la recherche d’opportunités afin d’établir une base pour la création d’un réseau de micro finance artistique kinois,  qui favoriserait l’autonomie financière et  le développement des capacités artistiques des jeunes artistes congolais.

UNE ALLIANCE : LA RDC ET LE QUÉBEC
La principale difficulté actuelle est l’approvisionnement de ces œuvres vers Montréal, a l’heure où la RDC vit des soubresauts socio-politiques importants, et assurer la sécurité du transport de ces œuvres devient un problème de plus en plus préoccupant.

« La vie africaine-art social » est une petite entreprise enregistrée, basée à Montréal et qui vise non seulement à appuyer l’artiste-plasticien dans sa démarche artistique, mais vise également à promouvoir la culture artistique congolaise au Québec, plus précisément à Montréal (pour plus d’informations :lavieafricaine @yahoo.ca).

Dans un prochain article, nous vous ferons part des commentaires d’une commerçante québécoise qui expose les œuvres végétales de Jay dans un quartier populaire de Montréal. Nous vous ferons part alors de ses propres réactions ainsi que de celles de ses clients face à l’exposition de l’artiste.

Par Lina Racine
Montréal, Québec, CANADA