Première femme cinéaste de la RDC : Nolda Massamba signe son premier long métrage : ''Sistahood'' !

Dans la Capitale congolaise, Nolda a été invitée par Mme Astrid Mamina, organisatrice de la 3ème édition de la Semaine internationale du talent féminin (SITF) afin de présenter au public son long métrage intitulé « Sistahood ». Chose faite, le film a été suivi avec beaucoup d'attention, le 17 juin 2007 à l'Espace culture Bejarts, dans la commune de Bandalungwa.

E même film a été diffusé au cours d'une conférence- projection tenue la semaine dernière au Collège Boboto par la Maison Max Scénars dont fait partie la cinéaste. L'occasion était propice pour la presse congolaise de découvrir davantage Nolda et aussi de décortiquer son long métrage.

En effet, « Sistahood » est coupé en 5 chapitres où on retrouve 50 personnages dont 5 jeunes filles sont des actrices principales y compris elle-même Nolda qui joue le rôle de « Kingono ».

La RDC sort du ghetto !

Réalisé en 2006 à Paris avec la direction artistique assurée par Astrid Mamina, une des grands metteurs en scène du Cinéma et théâtre congolais, le long métrage a pris une durée de 45 jours de tournage.

En langue française, le film décrit artistiquement et de manière très professionnelle les réalités de la vie que mènent les filles africaines en Europe, précisément à Paris. Sans commentaire, « Sistahood » fustige les différents comportements (jalousie, haine, rivalité) qui règnent, d'un côté, entre les jeunes filles et, de l'autre, entre les garçons.

Dans une séquence scénographique, on démontre comment la fille Kilongo mène sa vie amoureuse avec deux hommes à la fois. A cause de la jalousie mal placée, elle qui est qualifiée d'une « Pétasse », finira d'être trahie par une des ses copines. Le film est accompagné d'une installation sonore positive et performante à laquelle on retrouve rien que la musique rumba congolaise. A travers de scènes sexuelles, le long métrage brise le silence en matière de sexualité qui est considéré comme un sujet tabou en Afrique. Nolda mérite le soutien !

Chaque épisode dudit film est mentionné en anglais. « L'idée c'est de faire en sorte que le film ne reste pas uniquement dans la communauté francophone mais faire en sorte qu'il pénètre également dans l'espace anglophone et pourquoi dans le Caraïbe », explique sa génitrice.

Devant les chevaliers de la plume, l'artiste a expliqué son projet nommé « Afreecan Dream » qui vise à promouvoir les jeunes dans le cinéma, l'art mais aussi dans tous les domaine de la vie sociale.

Nolda va profiter de son séjour au pays pour entreprendre des démarches de financement auprès du gouvernement, des artistes, les opérateurs culturels, des bailleurs de fonds. Par ailleurs, la cinéaste envisage, sauf imprévu, de réaliser un court métrage à Kinshasa avec des artistes retrouvés sur place.

Zoom sur la cinéaste !

Jeune Congolais de 25 ans, Nolda vit et travail en France (Paris). 14 ans de vue en Europe, elle n'a jamais coupé le cordon entre lui et la RDC, son pays natal.

Artiste de haute fracture, Nolda Di Massamba a commencé sa carrière comme comédienne de théâtre. Plus tard, elle s'intéressa au 7ème Art c'est-à-dire le Cinéma. Elle fait quelques castings et a fini par faire le même constat que la plupart des comédiens Black à Paris.

Nolda est de ceux qui pensent qu'il vaut mieux faire les choses par soi même plutôt que d'attendre. L'art dans le sang, elle se lance dans la réalisation d'un court métrage nommé « Dis lui » où elle joue l'un des rôles principaux. Ce premier pas va engendrer d'autres projets qui seront mis en place notamment « Kabamba », « Confusion »…

Nolda a participé comme actrice dans le film « Juju Factory » du cinéaste congolais Balufu Bakupa, « Les oiseaux du ciel » avec Eliane Delatour « Qui est l'ennemi » de Maxwell A. Cadecall, « La tombe d'un rêve » d'Armel.

Très dynamique, elle va bientôt prendre la présidence d'une jeune association « Art Sud » qui a pour vocation la promotion de la culture en générale, Africaine en particulier.

Aujourd'hui, Nolda réalise son grand rêve en tournant son film « The Sistahood ». Elle est la 1ère femme congolaise à avoir réalisé un film fiction dont la sortie est prévue pour le mois de septembre 2007 au Congo-RDC.

« Avec l'appui du gouvernement, je suis déterminé à vendre notre culture et à sortir le cinéma congolais du ghetto », a déclaré Nolda Dimonekene, la dame de fer.

Jordache Diala