Avec des financements qui affluent, les entrepreneurs congolais doivent affûter leurs projets d’investissement, par AMEDEE MWARABU KIBOKO

La République démocratique du Congo vient de signer un accord de
coopération de financement des projets de développement avec la Banque
chinoise de développement. Au terme de cet accord, une plate-forme
financière sera mise en place et se chargera de faciliter le
financement de tous les projets de développement qui seront présentés
aussi bien par l’Etat congolais que par les entrepreneurs congolais.

Il va de soi que les projets qui seront présentés devront
remplir toutes les conditionnalités universellement reconnues avant
d’être agréés pour un éventuel financement. Ceci signifie que ne
trouveront de financement que des projets bien élaborés, selon les
règles généralement admises. Bref, des projets bancables. Ce qui n’est
pas le fort de la plupart des entrepreneurs congolais.

Dès lors, il revient aux organisations patronales et aux
coopératives de s’impliquer dans le renforcement des capacités de
potentiels entrepreneur notamment en ce qui concerne la conception,
l’élaboration, les études de préfaisabilité et de faisabilité, les
études de marché voire même la viabilité d’un projet de développement.

Pourtant, ils sont nombreux ces Congolais qui ont investi, de
fois, beaucoup d’argent dans des projets, mais qui n’ont pas été
économiquement viables tout simplement parce que des études sérieuses
n’ont pas été préalablement menées en ce qui concernent leur
rentabilité ou tout simplement parce que le secteur d’investissement
choisi n’est pas porteur.

Et donc dans cette optique, des structures comme l’Agence
nationale pour la promotion des investissements (Anapi), la Fédération
des entreprises du Congo (Fec), la Confédération des petites et
moyennes entreprises (Copemeco) ou encore la Fédération nationale des
petites entreprises du Congo (Fenapec) peuvent être mises à
contribution pour permettre aux jeunes entrepreneurs de fignoler leurs
projets d’investissement avant de le présenter à une institution
financière.

NECESSITE D’ASSAINIR LE CLIMAT DES AFFAIRES

Bien plus,
alors que plusieurs Congolais ne songent plus à entreprendre des
projets à cause d’absence d’institutions de financement des projets de
développement, il y a lieu que ces nouveaux financements qui
s’annoncent stimulent en eux l’esprit d’entreprenariat.

La RDC est un pays à une multitude d’opportunités
d’investissement. Après deux décennies de vicissitudes politiques et
économiques, l’enclenchement de la démocratie devrait être un motif
pour tout Congolais de contribuer au développement du pays. La RDC
ayant opté pour une économie libérale, c’est seulement l’entreprunariat
qui est le fer de lance de la création des richesses, de la lutte
contre la pauvreté et, par ricochet, d’un développement durable.

Les opportunités d’investissement en RDC sont dans tous les
secteurs. En ce qui concerne l’Agriculture par exemple, seulement 10%
des terres cultivables sont actuellement exploitées. L’agro-industrie
est encore embryonnaire en RDC.

Il en est de même de la pêche industrielle qui n’existe pas
en RDC en dépit de nombreux cours d’eau dont regorge la RDC. Les
industries manufacturières sont toujours en berne depuis les tristes
pillages du début de la décennie 90.

La RDC accuse un déficit patent sur le plan de l’hôtellerie.
Les hôtels cinq étoiles sont à compter sur les bouts des doigts. Le
pays n’a pas une seule compagnie de transport aérien digne de ce nom.
Ce qui fait que toutes les villes de la RDC ne sont pas desservies par
des avions, en ce 21ème siècle. Le cas reste triste également dans le
secteur des logements décents, de la foresterie et de l’agroforesterie
et même du transport routier surtout entre les provinces.

Pour autant, il faut que l’Etat congolais parvienne à
remettre en état les infrastructures de base (routes, chemins de fer,
aéroports, électricité) sans lesquelles l’économie congolaise restera
désarticulée. Aussi, le gouvernement congolais devra-t-il s’employer à
assainir l’environnement des affaires en vue non seulement d’assurer
une sécurité juridique et judiciaire aux opérateurs économiques, mais
aussi la compétitivité de leurs activités.

Dans ce domaine, beaucoup reste à faire.

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