14.11.07 Les bioproduits se développeront, sans se substituer au pétrole (JDN)

Avec les énergies tirées des produits agricoles (bioéthanol,
biodiesel), les bioproduits (emballages biodégradables, fibres
naturelles,
encre végétale…) répondent aux enjeux de limitation des émissions de
gaz à effet de serre et d'indépendance énergétique.

"La valorisation de la biomasse dans les filières énergie et chimie des
matériaux pourrait s'élever (en France) à 50 millions de tonne
équivalent pétrole (Mtep) en 2030 contre 11 Mtep actuellement, a
déclaré Claude Roy, le coordonateur interministériel, lors d'un
colloque
organisé à Paris sur les perspectives de cette filière.

Même en se basant sur l'hypothèse d'un maintien en 2030 de la
consommation d'énergie primaire autour du niveau actuel de 250-300
Mtep, la part des bioproduits et bioénergies atteindrait alors 16 à 20%
contre quelque 4% actuellement.

L'énergie primaire, qui comprend l'ensemble des produits énergétiques
non transformés, exploités directement ou importés, s'est élevée
en France à 275,3 Mtep l'an dernier, selon l'Insee.

Le développement des bioproduits et bioénergies sera toutefois limité
par la croissance de la demande mondiale alimentaire qui restera
prioritaire, a-t-il poursuivi.

"Jamais la biomasse ne remplacera la totalité des applications de
l'énergie fossile, on n'est pas dans une logique de substitution" mais
de complémentarité, a-t-il encore précisé même si "à l'horizon 2030, la
biomasse aura un rôle prépondérant".

Pour l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
(Ademe), le bio-plastique – emballages, sacs, films réalisés à partir
de
matières végétales – pourrait être la filière la plus dynamique à
l'horizon 2030 avec une production qui devrait atteindre 2,23 millions
de
tonnes contre seulement 10.000 tonnes en 2005.

Toujours selon cette étude, la production de biocarburants serait
multipliée en France par 29 pour atteindre 11,5 Mtep en 2030 contre
403.000 tonnes en 2005 sur la base d'un scénario "optimiste mais
réaliste" d'un baril de pétrole autour de 150 dollars et une "pression
sociétale" importante en faveur des bioproduits et bioénergies.

Le baril de pétrole Brent se négocie actuellement à près de 90 dollars sur le marché.

Les biolubrifiants connaîtront un développement rapide mais limité
quantitativement. Ils devraient atteindre quelque 64.000 tonnes en
2030 contre seulement 1.000 tonnes en 2005.

Enfin, les filières de niche (agro-tensioactifs, encre, agro-solvants)
devraient progresser moins fortement, pour totaliser 341.000 tonnes en
2030 (contre 150.000 tonnes en 2005).

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