Bebson de la Rue, le Frégoli ragga de Kinshasa

Mazopo, c'est la tenue du soldat, celle qui a donné à l'homme de
mainstreet, comme on dit maintenant, version congolaise un certain
prestige, … enfin c'était vrai du temps de Mobutu.  

Bebson se démarque de ses aînés influencés par la rumba congolaise
et la "génération Kitende", la génération des "sapeurs", cette société
de la SAPE, la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes, qui
s'habillait en Armani et en Yoshi Yamamoto  dans les années 1980.
Depuis la crise est passée par le Congo, la guerre aussi. 

 

A Kinshasa, le nbombolo, cet avatar du soukouss, lui-même issu de la
rumba, n'en finit pas de  s'affadir dans une musique commerciale et
sans cesse répétée, du moins pour des oreilles occidentales. Pourtant
une génération tente de briser ce courant majoritaire et de faire
émerger d'autres sons, comme ce raggamuffin à la sauce congolaise. Faux
micros, mais vraie musique.

 

Bebson appartient à une nouvelle génération "kitende",  un Fregoli
qui change de costume et de personnage tout en restant le même,
fabrique des bijoux comme les rappeurs américains, se couvre de la
toque de léopard à la façon Mobutu et emprunte la veste de ses aînés
Sapeurs…  Un bricolage global, un "mazopo" d'Arlequin qui est bien de
notre temps. 

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