Lwambo Makiadi Franco De Mi-amor 1938-1989
En
effet, Lwambo Makiadi, qui était mort le 12 octobre 1989, a légué
aux mélomanes la rumba pure et agressive dont il détenait le secret.
La satire et la verve oratoire sans pareil de ce colosse de la musique congolaise
moderne manquent désormais à cette musique. A travers ses œuvres
amoureuses, satiriques, humoristiques, pamphlétaire, etc. Lwambo Franco
libérait toutes ses émotions. Et pratiquement tout le peuple congolais
se reconnaissait en lui.
Il savait toucher la corde sensible des mélomanes
congolais et d'ailleurs. Dans un style populaire et vulgaire, il réussissait
facilement à prendre ses contemporains au travers de leurs défauts,
leurs qualités, leurs manies. Maniant à la perfection la critique
à la limite de l'insulte, Franco De Mi-amor savait aussi amadouer en même
temps.
Lwambo Makiadi Franco, devenu à la période dite de "
recours à l'authenticité " Lwambo Lwa Djo Lokanga Pene Makiadi
est né le 6 juillet 1938 à Sona Bata, à un peu moins de 80
Km de Kinshasa dans le district de la Lukaya, province du Bas-Congo. D'un père
originaire de la tribu Otetela du Kasaï Oriental et d'une mère Hélène
Mbonga Makiese, originaire des " Cataractes " dans le Bas-Congo.
A
l'âge de 10 ans, Lwambo est orphelin de père. Descendu avec sa mère
à Kinshasa, alors Léopoldville, il découvre le monde de la
ville avec ses contradictions. Grâce au concours des amis, Lwambo rencontre
un grand musicien du nom de Ebengo Dewayon qui va l'initier à la guitare
qui deviendra son instrument de prédilection jusqu'à la fin de sa
vie.
Encore adolescent, à quinze ans, Franco enregistre déjà
de sa voix innocente et mal maîtrisée des chansons avec le groupe
Waton de Dewayon. Il commence à chanter des chansons des autres sur des
thèmes mal ficelés qui font allusion aux réalités
de la vie. Ces thèmes ne le quitteront plus jamais. A 18 ans, Lwambo fonde
le 6 juin 1956 à Léopoldville (Kinshasa) avec le concours d'un opérateur
économique, Oscar Kashama qui l'avait pris en charge dans son bar "
Chez Cassien " sur la rue Itaga, commune de Kinshasa, l'orchestre "
OK Jazz " (OK abréviation du nom Oscar Kashama), son tuteur.
A
sa création, l'orchestre OK Jazz était également composé
de quelques artistes musiciens du Congo-Brazzaviell tel Pandy Satiamin, Louberto
Daniel, De la Lune, Jean Serge Essous, etc. En 1957, l'orchestre connaît
une scission, Serge Essous, Lando Rossignol quittent l'OK Jazz pour le Rock-à-Mambo,
mais deux nouveaux musiciens vont les remplacer au sein de l'OK Jazz qui connaîtra
des haut et des bas au cours des années.
En deux décennies
(70-80 et 80-90) Lwambo Makiadi se trouve au sommet de la gloire. Seul maître
à bord de son orchestre, il sort de la coquille pour imposer son leadership.
Parmi les œuvres qui l'ont immortalisé figurent en bonne place : Très
fâché, Mamou, Makambo mazali bourreau, Très impoli, Lettre
au DG, Mario etc.
A cette époque de Franco, les musicologues et autres
mélomanes ont catégorisé deux styles de musique qui s'opposaient.
L'un soutenu par l'Africain Jazz, l'école de Kallé (Kabasele Joseph)
et l'autre, de Franco. Malade et affaibli, Lwambo a tout de même trouvé
les forces nécessaires pour enregistrer ses dernières chansons à
Bruxelles soutenu par la voix de Sam Mangwana et d'autres musiciens qui se trouvaient
à Bruxelles.
Mais ses jours étaient comptés. Le ciel
s'obscurcit, le grand baobab est au bout du chemin, il perd du poids, finalement,
voyant son état s'empirer, ses médecins l'hospitalisent à
l'hôpital Mont-Godimme non loin de la ville de Namur où dans la nuit
du 12 octobre 1989, Lwambo Lwanzo Lokanga Pene Makiadi, dit Franco De Mi Amor
s'éteignait.
Kinshasa, 13/10/2008 (ACP/MCN, via mediacongo.net)