Villes de RDC : Kananga
Histoire
En
octobre 1881, les deux explorateurs, en provenance de Malange en
Angola, sont accueillis à la résidence du chef du village Kalamba (du
nom de son chef Kalamba Mukenge) du peuple Bena-Lulua, situé sur la
rive gauche de la même rivière à 3 km de Mikalayi. Pogge s'installe
chez Kalamba pendant plusieurs mois jusqu'en 1883, dans une petite
maison en pisé qu'il dénomme "Pogge station" qui fut le 1er port
d'attache des allemands au Kasaï.
Wissmann revient le 10
novembre 1884 pour déplacer "Pogge station" sur la rive droite de la
rivière Lulua et dénomme son campement Luluabourg Malandji (Malandji
est la déformation du nom Malange donné par les transporteurs de
Wissmann, d'origine angolaise, qui ont préféré le nom de leur lieu de
départ).
En 1895, les troupes Batetela de Kalamba se révoltent
suite à l'exécution de leur chef, par l'autorité Belge. La mutinerie
qui a connu du succès dans ses débuts a finalement été matée en 1901.
Dans la même période (1895), le Gouvernement crée à cet emplacement un
poste d'Etat qui prend la dénomination du Campement et est transféré en
1932 sur la rive droite de la rivière qui est devenue un important
carrefour depuis l'inauguration en 1928 du chemin de fer BCK
aujourd'hui la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo (SNCC).
C'est essentiellement ce mode de transport qui a contribué au
développement très rapidement de la ville, au début du 20ème,
entraînant ainsi l'arrivée massive de différentes populations, dont le
peuple Luba qui domine très vite, économiquement, le peuple Lulua.
A
la veille de l'indépendance, de violents conflits éclatent entre les
Luba et les Lulua entraînant l'exode des Luba vers ce qui devint le
Kasaï Oriental (1959-60). De 1961 à 1962, la ville est occupée par les
troupes rebelles venues de la Province de l'Équateur. En 1966, la ville
change d'appellation pour devenir Kananga, une autre dénomination du
nom de son grand chef Lulua, célèbre pour sa bonté et son sens de la
justice.
Un fait historique non mois important est que cest à
Luluabourg que la 1ère constitution dont le Congo s'est dotée le 24
août 1967 a été élaborée et rendue publique. Le bâtiment qui abritait
cette conférence de Luluabourg de 1964 est aujourdhui abandonné et
touffu de très hautes herbes, après avoir servi d'église pendant
plusieurs années.
Superficie
La
ville de Kananga a une superficie totale de 847 km², soit une densité
de 1334,24 hab/km² et Kananga, avec 300 km², est sa plus grande commune
tandis que Katoka est la plus petite avec 24 km².
Situation, limites et accès
La
ville est située au centre de la RD Congo entre 5º23' latitude Sud et
25º25 longitude Est. Elle est limitée au Nord par le territoire de
Demba, au Sud par le territoire de Dibaya, à l'Est par le territoire de
Dimbelenge et à l'Ouest par le territoire de Kazumba, tous constitutifs
de la sous-région de la Lulua.
Kananga possède une
infrastructure routière de près de 211,929 km dont 59,072 km en
asphalte en constante dégradation et 152,857 km en terre battue. La
ville possède un aéroport national (de Lungandu) reliant la province au
reste du pays, une voie fluviale et une gare ferroviaire. La province
est accessible par voie ferrée longue de 613 km traversant du nord
(port Ilebo) au sud (gare de Lubi), permettant ainsi de rejoindre le
Kasaï Oriental pour aller en Angola, au Zimbabwe au Mozambique et en
Afrique du sud etc. Les cours d'eau traversant le Kasaï Occidental sont
exploités par l'Office Nationale des Transports (ONATRA). Ils font la
jonction de la voie ferrée à la voie fluviale permettant de relier la
ville à Kinshasa.
Patrimoine
La
ville de Kananga possède un musée national situé sur l'avenue Kinkole.
Les chutes Katende et Mbombo (quartier Lubiampata/Commune de Nganza,
située à 11 km du centre ville) sont à l'étude pour abriter des
barrages hydroélectriques, que les Kanangais appellent déjà "Espoir de
Kananga"; La gare SNCC au centre ville, la place de l'Indépendance, les
bâtiments administratifs de l'hôtel de ville et du palais de justice,
la 1ère résidence du chef de poste d'Etat de Luluabourg (Plage de
Tshibashi située à 9 km du centre ville dans la commune de Lukonga) ont
une architecture belge des années 1960. La colline sacrée de Bushale
Buamba de l'Eglise des sacrificateurs (au quartier Malandji/commune de
Kananga) n'est pas l'endroit le plus fréquenté par les Kanangais, en
raison des croyances et superstitions populaires. La traversée de
Nsanga Nyembwe dans la commune de Katoka est un site touristique à
voir.
Habitants
Kananga dispose
d'une population de près de 1 130 100 habitants, et d'une douzaine
d'ethnies (Lulua, Kete, Kuba, Luntu, Songo, Bindi, Salampasu, Tshiokwe,
Baluba, Anamongo, Pende et Lele). Les Kanangais parlent principalement,
en plus du français, le tshiluba, mais aussi le swahili le Lingala et
l'Otetela. Même si Kananga est une ville multi-ethnique, l'ethnie
dominante est le Bena-Lulua qui partage la même langue (Tshiluba) que
les Luba-Kasaï du Kasaï Oriental et les Luba-Shankadi du Katanga.
Titre administratif
Kananga
est le chef lieu de la province du Kasaï Occidental, est située au
centre du pays. Le Kasaï Occidental comprend les villes de Kananga et
de Tshikapa et les districts du Kasaï et de la Lulua.
Bordé
par la rivière Lulua, Kananga, obtient le statut de chef lieu de la
province du Kasaï Occidental le 20 janvier 1950 sur ordonnance du
Régent au détriment de la ville de Lusambo.
Kananga est
ensuite élevé au rang de ville (alors Luluabourg) par l'ordonnance Nº
12/357 du 6 septembre 1958 du Gouverneur Général du Congo Belge, M.
Petillon, puis chef lieu de la province du Kasaï Occidental depuis le
24 juin 1967. La ville comprend 5 communes: Kananga, Ndesha, Nganza,
Katoka et Lukonga, divisées en 27 quartiers.
Activités socio-économiques
Kananga
est le centre commercial et de transport d'une région riche en diamant
et dont les productions principales sont le coton et le café. La ville
ne produit aucun bien de première nécessité et vit des importations.
Aussi, le marché clandestin de produits vivriers et du carburant
favorise la rareté et la spéculation. La ville de Kananga est très peu
industrialisée en raison des problèmes énergétiques et de distribution
d'eau courante quelle connaît, mais le commerce de détail y est
abondant et généralisé. La ville compte 1 Brasserie, 1 Savonnerie, 1
fabrique de peinture, des miroiteries, 1 biscuiterie, des boulangeries,
1 fabrique de mousses et 1 scierie. Elle possède aussi deux grands
marchés ainsi que plusieurs petits marchés non couverts. Dans le but de
contribuer plus efficacement au développement de la ville, le Barrage
hydroélectrique "IMCK" sur la rivière Lubi dessert l'Hôpital privé IMCK
de Tshikaji.
Un projet de barrage sur les chutes Katende (à
Bukonde) et sur les chutes Mbombo (à Nganza) toutes deux sur la rivière
Lulua sont à l'étude. Par ailleurs, la Regideso a un programme de
rénovation de son usine de traitement et de distribution d'eau. Les
problèmes énergétiques que connaît la ville ne favorisent pas la
promotion industrielle et des activités socio-culturelles. Quelques
stations de radio sont captées dans la ville et deux stations de
télévision, RTNC et CMB sont captées mais fonctionnent par
intermittence.
Hôtels/Hébergement
Kananga
possède 12 hôtels de standing acceptable en faisant fi du manque
d'électricité et d'eau courante, à savoir le Grand Hôtel, l'Hôtel
Musube, le Guest House, le Centre Thabor, l'Hôtel Elite, l'Hôtel
Ngimuka, l'Hocentshi, l'Amika, le Shembo, l'Hôtel la Grâce, le centre
protestant et le Restaurant de la piscine.
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Le
Maire et son Adjoint ainsi que le Cabinet du Gouverneur ont contribué à
la collecte des données ayant servi à réaliser la carte postale de la
ville de Kananga. Ils peuvent être contacter pour tout information
complémentaire: ++243 4010000; gouprokasoccid@yahoo.fr).