Le fleuve Congo (Buisine, A. et A.)
1997, du nom donné au 16ème siècle par les Portugais –Congo,
depuis, est le plus grand fleuve de la partie ouest de lAfrique
centrale, il sert de frontière naturelle entre notre pays et la
République du Congo.
long fleuve dAfrique après le Nil. Avec ses affluents, il irrigue la
deuxième plus grande foret tropicale humide au monde. Il détient, en
outre, par son débit, le second rang mondial après lAmazone et, est le
deuxième bassin versant en terme dimportance.
totalise 13 450 Km de voies navigables en y ajoutant ses affluents dont
la rivière Kassaï. Le tirant deau varie entre 1.3m et 2m.
chutes Wagenia, puis sécoule peu à peu vers le sud ouest en passant
par Mbandaka, se joignant à lOubangui puis se précipitant dans le pool
Malebo. Kinshasa et Brazzaville se situant de chaque coté du fleuve à
ce niveau, sont les portes dentrées vers les cataractes,
collectivement connues, sous le nom de chutes Livingstone. Le Congo
sébroue ensuite en direction de Matadi et Boma, puis accède enfin à
locéan atlantique, vers la petite ville de Moanda.
lOubangui, cette dernière peut atteindre jusquà 15 Km, environ 23 Km
au pool Malebo et moins de 2 Km à Kinshasa.
stable et, est de fait navigable tout au long de lannée et, en toute
saison. Ce qui représente un phénomène unique au monde ; en effet, 1/3
du bassin du fleuve se trouve dans lhémisphère nord et 2/3 dans
lhémisphère sud. Conséquence : la saison sèche de lhémisphère nord
apparait vers le mois de janvier, alors que dans lhémisphère sud, elle
napparait que vers juillet. Il y a donc une opposition entre le régime
de lOubangui au nord et celui du Kassaï au sud. Le Haut Congo (Zaïre),
appelé Lualaba, connait dabord un régime dhémisphère sud qui
satténue près de Kisangani. En aval de cette ville, le régime
sinverse grâce à lapport des eaux des rivières venant du nord, dont
limportance devient prépondérante en aval du confluent de lOubangui.
Il en résulte que le fleuve Congo, en aval de Kisangani est caractérisé
par un régime dune certaine régularité.
construction et lentretien des routes terrestres sont très couteuses
et dévastatrices pour notre environnement (déboisage, destruction de la
faune et la flore…), et cela, aussi bien dans le relief tourmenté de la
ceinture montagneuse qui borde la cuvette centrale marécageuse que dans
cette cuvette même, la nécessité sest très vite fait ressentir
dorganiser un trafic plus rentable, plus abordable et plus écologique
sur le fleuve.
Cest dans cette optique que lexploitation intensive du fleuve, par le
Royaume de Belgique, sest opérée. Aujourdhui, le trafic de ces
centaines de tonnes de marchandises ne sont plus que réduites à leur
simple expression. La crise financière internationale qui vient
débranler les économies puissantes aidant, a entrainé une chute
considérable des volumes de marchandise transportés dans le secteur
fluvial, à titre dexemple larrêt brutal de la filière forestière. Les
effets de cette crise ont des implications sur les autres secteurs de
léconomie congolaise, notamment les brasseries, les
télécommunications, les cimentiers, les commerces généraux et sur les
prévisions dexportations.
géographiques et hydrologiques mentionnées plus haut nécessitent un
entretien continu et indispensable afin dassurer la navigabilité
sécurisée. Il ya en premier lieu, le grand écart entre le débit
détiage et celui des hautes eaux, résultats des précipitations de la
zone climatique Aw dans laquelle nous nous situons. Mais également, de
cet écart de débit le remaniement de la morphologie du fond du lit du
fleuve est perpétuel. Les bancs de sable changent de volume et se
déplacent sous linfluence dun débit variable. Devons nous ajouter
entre autres obstacles à la navigation les snags, la végétation
aquatique flottante et la prolifération de la jacinthe deau qui semble
avoir trouvé en notre fleuve des conditions optimales de développement.
sécurisation du fleuve, se trouve limité dans ses moyens dintervention
faute de ressources financières suffisantes. Les travaux de balisage
récemment effectués savèrent inadaptés, inappropriés et inefficaces
face aux défis de la navigation fluviale et aux réalités de terrain.
Les conséquences de limpraticabilité du fleuve Congo sont
considérables.
personnes par voies fluviales et lacustres limitent de manière
drastique, la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs. Dune
part dans la réalisation de ces 5 chantiers et dautre part, dans la
réalisation de ces objectifs de croissance économique à court et moyen
terme.
voies navigables, le fleuve Congo et ses affluents assurent
naturellement et historiquement la desserte de toutes les provinces de
la République.
En effet, cette desserte se présente de la façon suivante.
Elle sarticule autour du réseau routier, ferroviaire, aéroportuaire,
maritime, fluviale et lacustre interfacés, cependant cet interface
vital, colonne vertébrale dune économie ralentie nest plus assuré,
son financement et son entretien reposant presque intégralement sur
lEtat et entreprises publiques…
des échanges nationaux et internationaux. Tant bien que mal
effectivement, compte tenu de létat de déliquescence des voies de
communication. Cet état se traduit non seulement par un temps
dacheminement des produits nationaux prohibitifs, en défaveur des
échanges internationaux, mais aussi par lenclavement économique des
provinces du pays dont les conséquences tant politiques et sécuritaires
que sociales sont significatives.
Les infrastructures sont telles quelles ne permettent plus le
transport intensif des biens destinés au marché intérieur ou à
lexport, pourvoyeur des devises nécessaires à la stabilité économique
et financière du pays. La conjoncture que nous subissons actuellement
le prouve à suffisance.
nécessité, denrées alimentaires et produits pharmaceutiques, dont
dépend une majeure partie de notre population ne peut se faire
actuellement quau péril dune navigation dilettantiste donc
dangereuse. Il en va de même, des flux migratoires des populations. Le
lot régulier daccidents funestes tend à dépasser en nombre de mort
celui des accidents davion voir de véhicules.
lapprovisionnement en produits agricoles et vivriers de louest et de
Kinshasa en particulier. En effet, linterface dont on parlait plus
haut ne peut être que le fruit dun plan daction concerté entre
plusieurs acteurs et institutions publics. Lapprovisionnement agricole
de Kinshasa ne peut sentrevoir que par la promotion de lagriculture.
Lagriculture remise au rang des priorités urgentes limitera lexode
rural dune part et soutiendra dautre part, la mise au chômage des
agents des secteurs miniers, forestiers et autres. En parallèle, les
routes de desserte agricole sont à ce jour également impraticables
rendant difficile lévacuation des récoltes au point denlèvement que
sont les ports.
actuel de la navigation telle que pratiquée aujourdhui, lamateurisme,
faute de formation des personnels navigants, le manque dactualisation
des données fluviales conduisent à des lacunes graves dans la défense
du territoire par les voies fluviales et lacustres.
réhabilitation des infrastructures de transport, des problèmes de
nature différente affectent également la filière. Il sagit
particulièrement de labsence de balisage et du défaut de dragage, la
multiplication des tracasseries (plus de 16 taxes ou dimes dont bon
nombre illicite). Labsence des installations portuaires, le
désengagement total de lEtat en matière de transport de passagers,
normalement sous la responsabilité du Gouvernorat ; le défaut de
contrôle en matière de conditionnement des produits agricoles (voir sac
de 150 kg au lieu de 60kg autorisé). Mais également, le déficit criant
en ressources humaines qualifiées dans le secteur du transport fluvial,
linaccessibilité du chantier naval, etc…
Un autre aspect, mais non des moindres est à prendre en considération
et deviendra de plus en plus dactualité : la pollution. A lheure du
passage à lindustrie propre et verte, la République Démocratique du
Congo, ne serait restée sur le banc des mauvais élèves. En effet, nous
avons fait remarquer plus haut, que le transport par voies navigables
est certes plus écologique que le transport routier et ferroviaire, ce
nest sans compter le comportement de certains armateurs adeptes des
vidanges sauvages dans le fleuve par exemple.
lassainissement et le rétablissement de ce secteur entraine la
méconnaissance des défis posés par la détérioration certaine de ce pan
économique.
Ces dernières ont, à ce jour le monopole, quasi exclusif du
financement, de la réhabilitation et de la construction des
infrastructures du réseau, mais également de son entretien et des
opérations commerciales y afférentes, particularité congolaise.
En situation détouffement au vue de leur performance toute relative,
il semble quil faille restaurer impérativement la notion de service au
usager dont les contours devraient être identifiés et mesurables en
terme daccessibilité, de coûts et de qualité de service.
suffire à imposer leur participation dans la conception de stratégie de
développement du secteur.
services publics, quil sagisse du transport de passagers ou de
marchandises. Or les partenaires privés du secteur sont victimes de
ponctionnements abusifs, de tracasseries récurrentes de la part de ces
institutions.
fluviale mais dautre part, le manque de services tels que les visites
techniques, le balisage, le dragage, lentretien et la rénovation des
infrastructures portuaires limitent conséquemment les investissements,
pourtant nécessaires à la modernisation de la filière et au
développement économique du pays.
auxquels devra se contraindre lensemble des acteurs de la filière
devra être rédigé, un cahier des charges appelant secteur public et
privé à collaborer pourrait être envisagé comme point de départ dune
analyse densemble du secteur. En effet, il est important dinsister
sur le caractère multimodal et interfacé du secteur des transports afin
den cerner la problématique réelle et den déduire des solutions
réellement efficientes.
vous avez la charge, il doit être, en premier lieu, formuler une
stratégie globale du développement de ce secteur aboutie et cohérente
auxquels auront été associés les professionnels de la filière tant
privés que publics. Tel que préconisé par la Banque Mondiale, une
démarche consultative pourra être initiée afin de recueillir les
informations nécessaires. Mais compte tenu de lurgence que doit
requérir votre attention, des actions doivent être menées à court et
moyen terme afin de tenter dendiguer la crise de la filière.
de proposer qu une concertation avec les Ministères en charge des
activités périphériques au transport fluvial doit impérativement être
réalisée afin davoir une vision densemble du secteur. Activités
périphériques telles que lagriculture, les finances, le portefeuille,
le plan… Car en effet, la relance du secteur des transports ne peut
senvisager sans une relance parallèle de lagriculture par le biais,
notamment, dappui aux campagnes agricoles, de restauration des routes
de desserte agricole, la mise à disposition de lieux de stockage des
récoltes…
secteur chiffré et séquencé. Ainsi que les actions à mener pour y
parvenir.
accompagnée de nouveaux arrangements institutionnels doivent être
appliqués afin de soutenir le plan de croissance adopté et
particulièrement afin de déterminer les possibilités dentreprise des
acteurs privés dans le financement et les opérations du transport
fluvial tels que :
massivement dans la réhabilitation et la modernisation des
infrastructures portuaires.
soient initiées, notamment en termes dallègement fiscaux, de
subventions, de contrôles des cours du carburant, daccès aux prêts à
taux préférentiels, dabolition des taxes et dîmes cités ci haut…
connaissances des personnels navigants existants y compris des
fonctionnaires et dans la formation professionnelle.
impérieuse de repenser le transport fluvial comme une priorité dont
lengagement ne peut se réaliser autrement que par le biais dune
impulsion étatique forte dans la définition de la stratégie et de la
réforme globale du secteur. Que cette stratégie ne pourra être
cohérente sans la concertation des Ministères dits périphériques au
transport et que lapplication et le succès de cette stratégie ne
pourra être réalisée que par limplication directe du secteur privé.
Fait à Kinshasa, le 28 janvier 2009
Buisine Angélique Nyota