02.03.09 Le Potentiel: Cinq questions à Dieudonné Banza Ditadi

 

1.Directeur général de la Caritas Mbuji-Mayi. Pourriez-vous parler brièvement de votre structure ?

Notre bureau fonctionne depuis 1993, une initiative de Monseigneur
Tshibangu Tshishiku, évêque de Mbuji-Mayi.
La Caritas Mbuji-Mayi est une structure du diocèse du chef-lieu de la
province du Kasaï Oriental. Son rôle est de faire rayonner la charité
et la justice de Dieu dans la société. Concrètement, il s’agit d’aider
la population à combattre la misère sous toutes ses formes. Les
différentes formes de la misère sont notamment : la maladie, la faim et
l’ignorance. Donc, la Caritas développe ainsi des programmes de lutte
contre la pauvreté, le programme d’assistance humanitaire et d’aide
d’urgence.

2. Quelles sont les actions concrètes menées par la Caritas Mbuji-Mayi dans sa zone de rayonnement ?

Depuis le mois de janvier de cette année, nous avons commencé un
processus d’intégration, la Caritas développement et le bureau
diocésain des œuvres médicales, cela forme la Caritas- Développement de
Mbuji-Mayi. Je suis le directeur général de cette structure qui est
entrain de cheminer. Par rapport aux actions concrètes menées sur le
terrain, il y a pour le moment des programmes importants que nous
menons, notamment le programme de la sécurité alimentaire qui consiste
en l’augmentation de la production agro-pastorale qui doit être
commercialisée à Mbuji-Mayi. C’est un programme qui a plusieurs volets.
Volet de la production, volet de réhabilitation des pistes rurales,
l’évacuation des produits agricoles par le moyen de transport ainsi que
la production d’un point de vente au niveau de Mbuji-Mayi, donc un
point qui est déjà construit et qui constitue un marché des dépôts
centraux. Nous sommes entrain de renforcer les capacités des
associations paysannes et la Société civile dans les milieux ruraux. Il
y a l’accompagnement dans cette zone verte de Mbuji-Mayi dans la
culture maraîchère, mais aussi tout autour de la ville dans les sites
miniers, nous accompagnons les jeunes ainsi que les professionnels de
sexe dans la lutte contre le Vih/Sida. Il y a également le projet de
réhabilitation du réseau d’eau à Nkwadi pour permettre aux populations
de Bakwa Mukendi et Bakwodila d’avoir accès à l’eau potable. Nous avons
jeté des ponts sur les rivières Luvula et Kabondoyi sur l’axe
Katanda-Kalambayi. Nous avons un autre projet d’un grand pont sur la
rivière Mulunguyi qui nécessite un grand financement estimé à 100000
dollars américains. Nous avons aussi remis 36 paires de bœufs pour la
traction bovines à des associations. Et nous assurons le suivi
rapproché partout où nous réalisons des actions.

3. La crise financière internationale a frappé et
continue à frapper plusieurs pays et structures humanitaires. Qu’en
est-il de la Caritas du diocèse de Mbuji-Mayi ?

Vous savez que nous dépendons principalement de l’aide extérieure.
Or, à ce niveau les choses ne sont pas aussi faciles. Nous avons des
projets qui sont en souffrance, faute de financement. Le cas du grand
pont de Mulunguyi. Pour pallier ce problème, nous avons certaines
activités qui sont en cours. Face à cette crise, nous travaillons avec
des moyens de bord, mais l’impact n’est pas très significatif. Avant
que la crise ne devienne ce qu’elle est aujourd’hui, certains projets
étaient déjà en cours d’exécution. Nous avions déjà certains
financements, mais ça se termine l’année prochaine. Après ça, c’est
cela le problème. Nous sommes entrain de nous battre pour chercher le
financement, nous pensons que lorsqu’on travaille bien, une structure
comme la nôtre, très crédible, les partenaires voudront bien travailler
avec nous.

4. Que dire de la situation actuelle à Mbuji-Mayi ?

La vie à Mbuji-Mayi est devenue insoutenable. Nous assistons à un
phénomène d’exode urbain. Un spectacle de grande désolation. Le chômage
bat son plein, les gens n’ont pas de revenus. C’est une situation
jamais connue. J’attire l’attention de tout le monde sur ce qui se
passe au Kasaï Oriental, en général et à Mbuji-Mayi en particulier, il
y a beaucoup de cas de décès. Tous les jours, les gens meurent en
silence. Ailleurs, quand il y a un ou deux morts, on fait beaucoup de
bruits. La malnutrition est très élevée, et c’est donc plus qu’à l’Est
où tous les regards sont dirigés. Je demande à tous ceux qui peuvent
nous aider de ne pas hésiter, il y a beaucoup à faire pour relever la
Miba, bien sûr, il y a aussi les autres secteurs.

5. Quelles sont les assurances de la Caritas Mbuji-Mayi vis-à- vis de ses partenaires ?

La Caritas Mbuji-Mayi est très crédible. Nous avons réalisé les
projets très importants des plusieurs millions de dollars américains.
Nous sommes audités régulièrement par des cabinets d’audit
internationaux. Nous sommes vraiment un partenaire de confiance. Un
partenaire tout à fait à la pointe. Raison pour laquelle, je demande
aux partenaires, au gouvernement de nous faire confiance et de pouvoir
collaborer avec nous puisque nos réalisations sont palpables.

Propos recueillis par Albert Tshiambi et Oscar Bakandowa

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