LA SOCIETE CIVILE EN R.D.CONGO
Historique
Contrairement à ce que croient certains,
République Démocratique du Congo na pas commencé avec la tenue à Kinshasa, de
Nationale Souveraine
Parallèlement à la gouvernance du Congo depuis lEtat
Indépendant du Congo (1885-1908), sous Léopold II Roi des Belges, quelques lois avaient régi les organisations
de
En effet, le Décret du 28 décembre 1888 reconnaît les
associations privées :
– LOrdonnance du 18 mars 1912, reconnaît les Chambres de Commerce et dIndustrie du
Congo,
– Le Décret-loi du 1er mars 1914 accorde
la personnalité civile aux organisations de
– Le Décret du 19 juillet 1926 autorise la création
des établissements dutilité publique à but non lucratif.
Malheureusement toutes ces organisations et associations
de
dalors nappartenaient pas aux autochtones congolais, mais aux Européens qui accomplissaient dune manière générale
lœuvre du pouvoir colonisateur. Celui-ci leur accordait les moyens financiers
nécessaires. Comme dans les organisations gouvernementales, les congolais ne
participaient pas à la gestion des associations ni nen faisaient point partie
(Membres ou administrateurs).
Mais entre-temps, une certaine classe moyenne des noirs
devenait de plus en plus importante, essentiellement composée de ceux que les
belges qualifiaient dévolués et dimmatriculés, un Décret du 15 avril 1958
reconnut les associations mutualistes à caractère purement tribal, mais en plus
subsidiées par le gouvernement colonial. Cependant, les dirigeants de ces
mutuelles étaient librement désignés démocratiquement par les membres
autochtones et ce grâce à lencadrement des Missionnaires catholiques. La
plupart des leaders politiques et sociaux du Congo lors de son accession à
Indépendance étaient sortis des mutuelles et des partis politiques naissants.
Le Congo devenu effectivement indépendant, ses premiers
dirigeants politiques trouvaient intéressantes les œuvres accomplies par les
organisations civiles sans but lucratif.
Cest ainsi que le 18 septembre 1965, un décret-loi fut promulgué et
réglementa lorganisation et le
fonctionnement des associations membres de la société civile. Bien des
congolais sy intéressent et créent un nombre important dassociations sans but
lucratif qui simplantent à la base et soccupent des œuvres de développement,
de promotion et défense des droits de lHomme, de syndicats des travailleurs,
dassociations patronales, des jeunes, des femmes, des confessions religieuses,
etc… Ces différentes composantes de
vives sociales» ou Société Civile qui ne peuvent plus actuellement être
exclues de toutes les questions nationales et locales sur la gestion de la
République du Congo démocratique, sans
pour autant avoir un quelconque programme de conquête du pouvoir. Le rôle de
toujours celui de contre-poids du pouvoir ou de contre-pouvoir quel quil soit.
Ainsi
ne peut donc pas être un instrument de propagande au service de tout
gouvernement.
Définition
Société Civile
les organisations civiles à but non-lucratif de droit congolais, opérationnelles
sur le terrain, qui noeuvrent et ne luttent quotidiennement que pour le
bien-être des populations. Elles doivent également œuvrer pour la promotion
dun Etat de droit démocratique et en aucun cas, elles ne peuvent recourir aux
moyens de
lutte de la Société est un combat intellectuel.
Mission
Au Congo,
à préserver, promouvoir et diffuser les traditions démocratiques. A cet effet,
les dirigeants mandatés par les différentes structures sont :
– Le porte-parole de la société civile dabs son ensemble ;
– Lanimateur principal de
– Le coordonnateur des activités de
– Le plaidoyer de
faisant les missions de lobbying.
Société Civile
conquête du pouvoir, cette tâche est dévolue aux partis politiques. Cependant,
les dirigeants et leaders de
les questions sociales, économiques, politiques et sur les situations
sécuritaires de la République démocratique du Congo. Pour ce faire, ils doivent
être à lécoute permanente de la base.
Société Civile
de lEtat avec lequel elle entretient les relations horizontales pour lintérêt
supérieur de
Nation. La Société
transmission de la base (populations – le souverain primaire) au sommet
(dirigeants de lEtat – par mandat du souverain primaire).
Structures
Les structures de
R.D. Congo sont démocratiquement construites de la base au sommet. Cest ainsi
que les responsables ou dirigeants des organisations sont élus par leurs
membres actifs respectifs. Ils travaillent bénévolement. Ensuite, les
associations sont thématiquement regroupées en Composantes. Les associations de
chaque composante élisent leurs dirigeants. Au sein de chaque composante lon
trouve deux ou plusieurs plates-formes spécifiques ou géographiques. Au sommet
des composantes, au niveau de chaque province, il y a une superstructure
appelée « Bureau de Coordination Provinciale de
Au Congo, il y a onze Coordinations Provinciales correspondant ainsi aux 11
Provinces actuellement fonctionnelles. Mais conformément à la Constitution du
18 février 2006 et la Loi n° du
portant Décentralisation, dans trois ans, la RDCongo aura effectivement 26
entités provinciales et conséquemment 26 Coordinations Provinciales de
Le Bureau de Coordination de chaque province est composé des membres élus démocratiquement
au second degré par lAssemblée Générale de toutes les organisations membres
reconnues comme telles dans chaque province. Toutes les Composantes sont
représentées proportionnellement au Bureau selon limportance des membres au
sein de chaque composante Le mandat des membres des Bureaux de Coordination est
de 3 ou 4 ans selon les provinces. Ce mandat est gratuit et renouvelable.
Les principales composantes sont néanmoins les suivantes
.
– Groupe dassociations de développement ;
– Groupe dassociations des Femmes ;
– Groupe dassociations et dorganisations des
Jeunes ;
– Groupe dassociation de promotion et de défense des
droits de lHomme ;
– Groupe de syndicats des travailleurs et
corporations (ordres de Médecins, de Pharmaciens, des Ingénieurs, des
Economistes et Financiers, des Psycho-pédagogues, etc…
– Groupe dassociations philanthropiques et
humanitaires ;
– Groupe dassociations savantes, universitaires, de
recherche ;
– Groupe dorganisations patronales ;
– Groupe dassociations culturelles, sports et
loisirs ;
– Groupe des Confessions religieuses reconnues
(catholique, protestant, kimbanguiste et communauté islamique)
Au Congo démocratique, il nexiste pas de structure
nationale permanente de
dordre national qui requièrent lavis de
lensemble des représentants des 11 Bureaux de Coordination des provinces se
réunissent autour dune table et constituent en ce moment-là
Pour traiter de problèmes nationaux leur soumis, ces délégués mandatés des
provinces, élisent un bureau devant diriger les travaux et ils peuvent se répartir
en différentes commissions spécifiques. Toutes les décisions ou résolutions
sont prises à lunanimité lors des plénières. A La fin de chaque session, les
représentants des Bureaux de Coordination regagnent leurs provinces. Cependant,
pour le suivi des résolutions et ou pour assurer les liaisons entre lExécutif
et les sociétés civiles des provinces et vice-versa, ce travail est assuré par
un Secrétariat technique permanent désigné dont les membres résident à
Kinshasa. Ce secrétariat na ni mission, ni pouvoir dagir au nom de
Rôle
de la Société Civile
Depuis
lavènement du dictateur Joseph-Désiré Mobutu au pouvoir par le coup dEtat du
24 novembre 19965, la
Société Civile , par les membres de ses organisations, au vu
de la suppression délibérée des pratiques démocratiques et la concentration de
tous les pouvoirs entre les mains du dictateur, sopposait fermement à cette
mauvaise gouvernance du Congo. Ce fut lEglise catholique du Congo qui avait
toujours eu le courage de dénoncer les fléaux et les dérives du pouvoir au
sommet de lEtat. Les administrateurs de lEglise catholique soutenus
massivement par le peuple tinrent bon en dépit des humiliations dont ils furent
lobjet de la part du pouvoir en place. A partir de lannée 1974, les organisations de la Société Civile
tentaient en vain de se regrouper pour se structurer afin de faire face au régime dégradant, ce dernier
fit tout pour empêcher la constitution dun organe qui le gênerait dans ses élucubrations et capable de soulever le
peuple contre ses antivaleurs régulièrement dénoncées par lEglise catholique.
Mais ce qui ne cessait détonner le peuple congolais dans son ensemble,
était le soutien de cette sanglante
dictature mobutienne par les grandes puissances telles que les USA, la France,
lAllemagne, la Grande-Bretagne, le Canada, la Belgique, etc…, qui en
contrepartie bénéficiaient des ressources naturelles du Congo au détriment de
la Nation congolaise. En outre, ces grandes puissances utilisaient Mobutu pour
entretenir les rebellions en Angola et au Soudan sous prétexte fallacieux
dempêcher linfluence communiste en Afrique Centrale par la
porte de lAngola et du terrorisme arabe par celle du Soudan. Dautre part,
certains pays occidentaux se réclamant respectueux des Droits de lHomme,
avaient sans scrupule facilité et accepté le dépôt sur les comptes bancaires de
Monsieur Mobutu dans leurs pays, des sommes colossales dargent pillées au
Congo et estimées en dizaines de milliards de dollars américains appartenant justement
au Peuple Congolais.
Société Civile
Ne croyant pas à la haine viscérale du peuple congolais à
son régime, Mobutu fut forcé de prendre linitiative de consulter les
populations de toutes les provinces du pays. Il résulta de cette consultation
confirmée par 6.000 mémorandums que le peuple congolais ne voulait plus de
Mobutu comme Chef de lEtat et ce peuple exigea la fin immédiate du régime
avilissant et le remplacer par la restauration dun Etat de droit démocratique
sur lensemble du pays. Ce fut le début de
Nationale Souveraine
dépit de tous les accords conclus pendant les assises de la CNS entre le
pouvoir en place dune part, et le peuple congolais réuni en conférence,
dautre part, le dictateur Mobutu de triste mémoire, nappliqua pratiquement
aucune décision de la CNS ni du Haut Conseil de la République-Parlement de la
Transition présidé par
Société Civile
Pasinya, aalors Archevêque de Kisangani. Cest dans cette situation quest venu
au pouvoir Monsieur Laurent-Désiré Kabila, disciple de Patrice-Emery Lumumba,
qui combattit durant plus 30 ans le régime de Mobutu. Il sautoproclama
Président de
République Démocratique
ne tarda pas à être combattu par les soi-disant mouvements rebelles du RCD et
du MLC, montés respectivement de toutes pièces par Paul Kagame du Rwanda et
Yoweri Museveni de lOuganda sous prétexte fallacieux de linsécurité aux
frontières qui séparent leurs pays du Congo. On le saura plus tard que les
guerres dagression et doccupation entretenues au Congo par ses voisins
Burundi, Ouganda et Rwanda navaient dautres buts avérés que le pillage
systématique des richesses des Congolais et lexploitation illégale des
ressources naturelles du Congo dont les bénéficiaires passifs ont été bien
identifiés par plusieurs rapports des Experts de lONU.
Pour mettre fin à ces guerres meurtrières, absurdes
inutiles et injustes qui, de 1998 à 2003 ont fait plus de 5 millions de
pertes en vies humaines des civils
congolais innocents sans oublier près de 500 mille femmes, (enfants, filles et
vieilles) violées, à la demande pressante de
furent organisées sous les auspices de la Communauté internationale, les
consultations politiques inter-congolaises dénommées le « Dialogue
Inter-Congolais ». Celui-ci se tint à Sun City (RSA) de 2001 à 2002. Les
assises de cette importante consultation nationale avaient doté la R.D.Congo de
lAccord de Paix appelé « Accord global et inclusif » ainsi que la
Constitution de
Transition. Ce
régi
République Démocratique
2003 au 28 février 2006, date de la promulgation de
adoptée un vote référendaire massif.
A lexception de linstitution de lespace présidentiel,
dans toutes les autres institutions de la Transition en cours (2003-2006),
y avait nominé ses représentants dont le nombre et les postes étaient conformes
à lAccord global et inclusif. En ce qui concernait les institutions citoyennes
ou Commissions dappui à la démocratie, celles-ci étaient toutes présidées par
les délégués de
Société Civile.
Dans toutes les institutions de la Transition,
continuait de jouer son rôle de Contre-Poids du Pouvoir et surtout celui du
porte-parle du Peuple pour lequel elle œuvre quotidiennement pour son bien-être
et pour la restauration dun Etat de droit démocratique dans notre beau et
grand pays, la République démocratique du Congo.
Creuset de la démocratie
Plus haut, il est expressément décrit comment sont
désignés les dirigeants des différentes structures de
savoir par uniquement le vote pour un mandat réglementaire. Dautre part, les
dirigeants de
Société Civile
la bse, avec et dans lesquelles ils vivent. Il en résulte que tous les
problèmes des populations sont canalisés et efficacement gérés par leurs
représentants de confiance que sont les responsables de
Ces
devoirs, mais également les assistent à se prendre progressivent à charge quand
lEtat se disqualifie de ses propres responsabilités. Les dirigeants de
donc la vraie courroie de transmission des aspirations légitimes des
populations de la base au sommet (les gouvernants).
Difficultés récurrentes
Emanation du peuple, la grande force de
peur et dérange les pro-antivaleurs internes et étrangers. En effet, les
leaders de cette structure nayant pas été mêlés ni de loin ni près dans la
gestion de la dictature mobutienne (24 novembre 1965-16 mai 1997), ni dans
lappui aux rébellions (1998-2003) responsables des massacres de plus de 5
millions de civiles congolais innocents et des viols de 500 mille femmes sans
distinction dâge, les leaders de
la confiance des populations. Pour tenter, heureusement en vain, de combattre,
réduire et anéantir cette puissante force sociale, les ennemis de la paix et de
la démocratie naissante en RDCongo, montent des plans visant justement à
déstabiliser et à anéantir
institution travaillant gratuitement, ils sont constamment lobjet des
débauchages multiformes aux fins daffaiblir résolument le leadership de
Malheureusement
entreprises ont toujours été un échec cuisant. Cependant, par le coup des
billets verts et la crise aidant, certains leaders faibles de la société
civile, se laissent faire et vagabondent pour un enrichissement facile. Ils
quittent ainsi la société civile pour des postes politiques en passant par les
partis politiques. Dautres sen vont œuvrer dans les ONG internationales au
service des grandes puissances qui les soutiennent financièrement. Elles sont
venues sinstaller en RDCongo pour combattre et concurrencer déloyablement et,
enfin, se substituer aux organisations locales membres de
Pour
lles soutiennent massivement à leur tour lun et lautre
réseaux des composantes de linstitution. Cest ainsi quil existe en
groupes dassociations sans but lucratif qui, de par leurs comportements
obscurs, sont plutôt les partis politiques non déclarés. Heureusement, très
respectueuse de sa mission sacrée, celle de préserver,
promouvoir et
diffuser la pratique des traditions démocratiques à tous les niveaux de la vie
nationale,
Civile
le vagabondage et légarement de ses quelques leaders, démocratie oblige, ils
sont libres. Mais jamais la société civile ne sera le tremplin indiqué pour la
promotion politique.