29.04.09 Le Potentiel : Cinq questions à Justin Kalumba

 

1. Un malaise s’est installé au sein de votre parti. Pouvez-vous en faire la genèse ?

Dans sa déclaration politique publiée le jeudi 23 avril 2009, le
Parti de l’Alliance Nationale pour l’Unité, «PANU», a pris acte de
l’auto­exclusion des députés nationaux Wenga Bulambo, Bulambo Kilosho
et Kalala M’Potoy. Non contents, les intéressés ont réagi en prétendant
révoquer le premier vice- président et le secrétaire général du PANU de
leurs fonctions. Pour eux, ils déclarent fonder leurs pouvoirs sur une
résolution du Conseil national qui s’était réuni à Kinshasa, du 08 au
09 août 2008 et avait institué un Présidium chargé de gérer le parti en
l’absence du président national, son Excellence André Philippe FUTA,
l’actuel ministre de l’Economie nationale et Commerce du gouvernement
central.

2.C’est justement le presidium qui a décidé de vous
sanctionner pour cause d’usurpation de pouvoir. Pourquoi ne vous
inclinez-vous pas à la sanction prise par le coordonnateur de cette
structure de votre parti ?

Il convient de noter également que le Présidium a l’obligation de
consulter, sur toute question politique engageant le Parti, l’Autorité
morale et politique du PANU dont par ailleurs l’avis est prépondérant.
Les prétendues décisions qu’aurait prises ou tenterait de prendre, à
partir de son salon, un Porte- parole putatif d’un Présidium inexistant
serait de nullité absolue, étant entendu que ces décisions n’ont guère
reçu et ne recevront jamais le quitus de l’Autorité morale et politique
du parti.

3. Quelles étaient les missions de ce Presidium et qui le composait ?

La structure interne dénommée Présidium était composée de tous les
élus nationaux membres du PANU et du secrétaire général du parti. Elle
a été mise en place afin de nous conformer à la Constitution qui frappe
d’incompatibilité le cumul de la fonction de membre du gouvernement
avec toute autre responsabilité au sein d’un parti politique. Nous
avions voulu tenter L’expérience d’un système de gestion collégiale du
parti, avant la modification éventuelle des statuts à cet effet par le
Congrès. Et dans les motivations, nous avions insisté que «la mission
du Présidium sera celle statutairement reconnue au président national,
soit de coordonner l’ensemble des activités du parti pendant la
présence au gouvernement du président national. Néanmoins, pour toute
question politique engageant le Parti, le Présidium consultera
l’Autorité morale et politique du PANU dont l’avis sera prépondérant»,
comme inscrit dans la résolution du 03/CN/PANU/2008. Ayant constaté,
avec regret, le dysfonctionnement total du Présidium dès la désignation
de son premier Porte – parole, le comité directeur national a décidé,
en date du 22 avril 2009, conformément à la Résolution précitée, de
mettre définitivement fin au fonctionnement de cette structure interne
qui, heureusement, n’avait encore aucune existence juridique et a
instruit le premier vice-président du Parti d’assurer pleinement
l’intérim du président national, conformément à l’article 26 des
Statuts.

4. Qu’est-ce qui avait caractérisé le dysfonctionnement de cette structure ?

Il était demandé au Présidium de se choisir, en son sein et à tour
de rôle, un porte-parole, pour une période de trois mois, renouvelable
uniquement après le tour complet de tous les élus nationaux qui le
composent. Les fonctions de secrétaire général du parti étaient
considérées comme incompatibles avec celles du porte-parole du
Présidium. Nous avions également décidé que le Présidium sera un organe
collégial, se réunissant valablement lorsque 2/3 (deux tiers) au moins
de ses membres sont présents et délibérant par consensus. Ainsi réuni,
le Présidium représente le président national et rend compte de ses
activités au comité directeur national du PANU, par le soin de son
porte-parole ou, à défaut, du secrétaire général du Parti.
En fait, le Porte-parole du Présidium n’exerce aucune attribution en
propre. Il convoque le Présidium en réunion chaque fois que de besoin
et rend fidèlement compte des décisions, prises conformément aux
conditions que j’ai énoncées précédemment. Nous avions constaté que le
système n’avait pas bien fonctionné, c’est pour cette raison que nous
avions mis un terme à son existence le 22 avril 2009. Une structure
inexistante sur le plan légal, encore moins sur le plan interne du
parti peut-il prendre des décisions engageant le parti ?

5. Qui à ce jour est habilité à engager le PANU ?

Comme évoqué ci haut, le Praesidium ne peut pas engagé le PANU.
Ainsi, quiconque se hasarderait d’utiliser abusivement et illégalement
le label PANU, s’exposerait à des poursuites auprès des instances
compétentes. Donc, le PANU se réserve le droit d’user de toutes les
voies légales pour obtenir réparation.

Par BIENVENU MARIE BAKUMANYA

Député national et secrétaire général de PANU.

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