21.05.09 Le Potentiel: Cinq questions à Olivier Saya, par Stephane Etinga

1. Quels sont les problèmes cruciaux et prioritaires auxquels est confrontée la commune urbano-rurale de Mont-Ngafula ?

Les problèmes ne peuvent pas manquer comme partout à Kinshasa, à
travers la République et ailleurs. Le problème majeur que nous avons,
c’est la gestion des catastrophes naturelles. Comme vous le savez,
Mont-Ngafula est une commune érosive. Nous avons donc un problème
sérieux qui consiste en la lutte anti-érosive. Lorsque nous étions
arrivés à la tête de cette commune, il y avait aussi le problème de
l’insécurité, mais petit à petit nous sommes en train de remonter la
pente. C’est ainsi qu’on a déjà démantelé plusieurs réseaux de
malfaiteurs et que la population de Mont-Ngafula vit dans la quiétude.
Il y a vraiment une accalmie qui règne du point de vue sécuritaire. Par
ailleurs, Mont-Ngafula étant une commune urbano-rurale, nous avons
aussi un problème d’accès, notamment des routes de desserte agricole
vers Mbuki, vers Mangala et vers Waso. A cela s’ajoute l’accès des
habitants à l’eau potable et à l’électricité. Nous n’avons pas d’eau
potable. On est en train d’installer des bornes fontaines pour aider la
population, en attendant l’arriver de l’eau potable de la Regideso et
aussi l’électrification par le SNEL.

2. Comment se présente la cartographie de votre commune, et quelle est son importance démographique ?

Mont-Ngafula est une vaste commune qui vient en troisième position
après Maluku et Nsele.Elle Compte 289.000 habitants et s’étend sur
356.000 kilomètres carrés, soit 715 habitant au km2. Nous avons une
frontière avec le Bas-Congo à partir du territoire de Kasangulu. Une
autre frontière c’est avec le Congo Brazzaville vers le fleuve à partir
du quartier Ngombe Lutendele. Au Sud, il y a la commune de Selembao et
aussi la commune de Lemba vers le campus de l’Université de Kinshasa
(Unikin), sans oublier notre frontière avec la commune de Ngaliema.

3. Votre commune est enclavée par manque de moyens de
transport public pouvant la relier au centre-ville. Comment
comptez-vous résoudre ce problème ?

Ce problème nous tient à cœur. C’est ainsi que nous avons déjà
amorcé les démarches auprès des transporteurs. On a écrit à City train.
Dans un futur proche, City train qui a été contacté va ouvrir des
lignes notamment à partir de Mitendi et Masanga Mbila. On a demandé de
choisir des centres et nous avons choisi ces deux points. C’est comme
par exemple des lignes directes qui partent de Mikondo pour aller au
centre-ville. Dans le même ordre d’idées nous avons demandé à l’Hôtel
de ville d’avoir des lignes pareilles afin de soulager tant soit peu la
souffrance de la population de Mont-Ngafula qui peine chaque jour pour
rejoindre le centre-ville. J’espère qu’avec ces deux lignes et avec un
nombre suffisant de bus, le problème sera résolu en grande partie.

4. Alors que vous envisagez de déplacer le marché de
Matadi Kibala vers Mitendi, on constate que certains quartiers comme
celui de Mama Yemo qui abrite le siège de la municipalité, et Mazamba
manquent de marchés appropriés. Qu’en dites-vous ?

La vie humaine est sacrée. Au niveau de Matadi Kibala, il y a eu un
accident mortel. C’était avant mon arrivée à la tête de la commune. En
ma qualité de numéro 1 de cette municipalité, je me dois de protéger
par tous les moyens possibles la vie de mes administrés. Le marché de
Matadi Kibala est très mal placé, au bord de la route nationale No 1.
Vous savez bien qu’il y a de gros véhicules remorqueurs qui arrivent de
Matadi pour la ville de Kinshasa, et vous vous imaginez l’ampleur de
risque en cas d’accident. C’est ainsi que nous devons sécuriser la
population à ce niveau-là. Et c’est pour cette raison que l’autorité
urbaine a pris une décision lors du conseil provincial des ministres
pour délocaliser ce marché vers Mitendi. Nous avons amorcé une
démarche, étant donné que la même population se plaint de la distance
en déclarant que Mitendi se trouve très loin. Il faut payer au moins
900 Fc pour y faire un aller-retour. Ainsi, on est en train d’examiner
pour que dans les jours à venir, on puisse trouver un palliatif à cette
situation.

5. Quels sont vos projets à court et moyen termes pour développer tant soit peu la commune de Mont-Ngafula ?

La charité bien ordonnée commence par soi-même, dit-on. Nous sommes
en train de construire un mur de soutènement pour sécuriser la commune
de la menace d’érosion. On va donc construire un mur de clôture avec
des ferrailles pour tenir le sol. Nous proposons de construire une
salle polyvalente dans laquelle sera installée un Cyber café, une
bibliothèque et une salle de fêtes. C’est pour la jeunesse de
Mont-Ngafula et pour tous les habitants. Nous avons lancé une campagne
contre la crise alimentaire et nous préparons actuellement la tenue
d’une foire agricole en vue de soutenir les clubs des éleveurs et des
agriculteurs et aider ainsi, le pays à s’en sortir, par rapport à la
crise alimentaire. Ce sont là nos projets. Déjà, nous menons une
campagne de sensibilisation visant l’encadrement des jeunes.

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