Joseph Kabila, un enfant de 9 ans en 1980, paie ce que les autres ont volé (Nzuka konde)


 

  

 La complaisance dont bénéficiait Mobutu auprès des institutions
financières internationales dans l’octroi des crédits malgré une gestion
calamiteuse et la décente aux enfers du pouvoir d’achat zaïrois, avait une
ramification internationale au sein des dites institutions aux fins de détourner
les crédits octroyés pour des destinations inconnues dans des Banques
européennes. La dette congolaise d’aujourd’hui est une dette purement
fantaisiste, et dont les responsabilités sont partagées entre les barons du
régime de Mobutu et les fonctionnaires de ces institutions financières, pour le
fait qu’elle bloque la conclusion d’un nouveau programme avec ces institutions
qui la conditionne à la renégociation des contrats chinois jugés défavorables
aux Congolais. Au fait, ils les qualifient des défavorables. Durant les
trente-deux ans de dictature mobutienne, tous les contrats que ce voleur avait
signés avec les institutions de Bretton Woods étaient, selon eux, favorables au
peuple zaïrois. S’il en était ainsi, pourquoi ce pays est toujours classé parmi
les plus pauvres de la planète ? Quels sont les résultats, sur le terrain, de
tous les accords signés jadis avec Mobutu pour la relance économique du Pays ?
La politique de rigueur de Kengo Wa Dondo, soutenue par le Fond Monétaire
International, avait-elle atténué la misère zaïroise ? L’inflation du Zaïre
Monnaie avait-elle été maîtrisée ? N’est-ce pas à la veille de la fuite du
léopard, l’inflation tournait autour de 500% ? Je me souviens encore comment le
pain qu’on achetait le matin à 1000 zaïres, à midi le même morceau se négociait
1500 et le soir c’était le double. Le zaïrois était à la rusée de tous. Voyager
avec un passeport zaïrois était un calvaire. 

 

 Pour mieux comprendre la politique désastreuse de ces institutions en
Afrique en général et au Congo en particulier, j’invite tous les congolais
éveillés d’aller lire le fameux rapport Blumenthal, diffusé au début des années
80’, quand
Joseph Kabila avait neuf ans,  qui épinglait le frauduleux
mécanisme de corruption à partir de Washington jusqu’à Kinshasa. L’expert
Allemand, nommé Directeur de la Banque Nationale du
Zaïre sur proposition du Fond Monétaire International, a pu observer entre
78-79 un système patrimonial du pays qui fonctionnait de plus
belle, permettant au Président Mobutu et ses dinosaures de puiser sans vergogne
dans la marmite de l’Etat zaïrois en y nettoyant tout. L’expert allemand avait à
l’époque prévenu les institutions financières sur des complicités au sein des
organes décisionnels pour l’octroi des crédits à Mobutu. Nous savons tous
comment ce brave homme a quitté Kinshasa. Actuellement, on parle de 14 milliards
de dollars et c’est au peuple congolais que l’on demande de payer l’impayable.

 

 Une petite histoire. Quand Mobutu avait commencé à contracter ses dettes,
Joseph Kabila n’était pas encore né. Au moment où le rapport Blumenthal venait
d’être publié, Kabila n’avait que neuf ans. On parlait déjà de cinq milliards de
dollars. Cet enfant né dans le maquis et grandi avec la culture angloxassone
s’est vu hériter une lourde et scandaleuse dette que les autres ont contractée
avec la bénédiction divine des institutions financières internationales. Ces
braves voleurs qui se sont offerts des luxueux patrimoines
immobiliers en Europe, se sont convertis en donneurs de leçons en macroéconomie
et se sont vite précipités pour regagner le pays pour sèchement de leurs compte
courants. Ils prêchent pour la renégociation des contrats chinois au moment où
le peuple congolais commence à savourer le fruit de son cuivre, cobalt, pétrole,
or, bois, poisson, poulet JKK, pomme de terre…Trente-deux ans durant, les
infrastructures congolaises sont restées dans un état délabré, honteux et
pourtant ces mêmes officiels congolais fréquentaient les capitales africaine et
européenne. Ils se souciaient seulement de l’enrichissement effréné de leurs
familles. Aujourd’hui ils parlent de la bonne gouvernance. Oh la démocratie. Certains sont revenus dans le rouage
politique et continuent leur sale besogne pour la sainte raison qu’ils ont un
cancer incurable qui les ronge et qu’on appelle la corruption. Ils vivent de ça.

 

 Cet enfant de neuf ans en 1980 est tenu en otage par la dette odieuse
mais il s’est engagé à honorer les engagements pris par ses pères. Coup de
chapeau. Il ne s’est jamais dédouané de ses responsabilités d’homme d’Etat. Il a
fait revenir au pays de Kasa-Vubu les institutions financières dont les
relations ont été rompues en 1985 avec leur protégé Mobutu. Il a compris la
diversification de partenariat en optant pour le pragmatisme agissant chinois.
Les portes du Congo sont ouvertes à tous. Mais à conditions que les linges sales
se lavent en famille. Que tous ceux qui ont volé les 14 milliards de dollars
commencent à rembourser en vendant leurs biens mobilier et immobilier avant
qu’ils se lancent dans la rhétorique de bonne gouvernance car on les connaît
tous ; ils siègent au Sénat, à l’Assemblée Nationale, à la Présidence de la
république, dans des entreprises publiques. Ils sont dans la majorité tout comme
dans l’opposition. Ils sont dans l’armée, ils ont fui le Congo. Ils résident en
France, en Belgique, en Grande Bretagne, en Suisse…Que  tous les
fonctionnaires de la Banque Mondiale, du
Fond Monétaire Internationale, du club de Paris et consorts soupçonnés d’avoir
trempé dans l’appauvrissement du Congo restituent au trésor public congolais ce
qui lui est du droit afin de pouvoir redémarrer sur des nouvelles bases de
négociation. Je sais que c’est grotesque mais il faut que l’on se dise la
vérité.

 

 Que la communauté internationale, à travers ses institutions
internationales, cessent de prendre tout un peuple en otage qui a choisi un
modèle de développement diversifié sans fermer les portes aux partenaires
traditionnels. Pourquoi cette communauté internationale consolide ses relations
commerciales avec la
Chine
mais elle empêche d’autres pays africains de le faire ?
Je suis convaincu de la nécessité de laisser évoluer les accords chinois pendant
au moins dix ans. Les comptes se feront après évaluation et matérialisation sur
le terrain des cinq chantiers que certains avaient déjà prématurément définis
« les cinq sentiers » qui mènent vers le néant. Congolais, protégez votre pays
et soutenez la programmation. On ne peut plus continuer à naviguer à
vue.

 

 

 

Editorial de Konde
Nzuka    

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