11.06.09 Le Potentiel : Cinq questions à Betukumesu Lubuyi Didi
1.
Comment lUnion culturelle Lulua et Frères a-t-elle accueilli
lélection dEvariste Boshab à la présidence de lAssemblée nationale
de la RDC ?
Je préfère vous rappeler que M. Evariste Boshab est membre fondateur
de lUnion culturelle Lulua et Frères. Il est donc le leader de cette
association. Il est le premier président de lAssemblée nationale
ressortissant du Kasaï Occidental. LUnion culturelle ne doit être que
très fière et pour cela, nous restons reconnaissants vis-à-vis de tous
ceux qui lont élu. Nous lui souhaitons plein succès dans ses lourdes
charges et lui demandons de travailler avec sagesse et transparence.
Grâce à Dieu et à la collaboration sincère de tous, il parviendra à
relever tous les défis pour lintérêt supérieur de notre Nation.
Evariste Boshab nest pas le président de lAssemblée provinciale, mais
plutôt celui de lInstitution nationale regroupant tous les élus du
pays. Notre joie est légitime et nous la partageons avec tous les
Congolais.
2. Quest-ce que les Kasaïens peuvent bien attendre de M.
Evariste Boshab en termes de contribution au développement du Kasaï en
général et du Kasaï Occidental en particulier ?
Le professeur Boshab est un grand homme politique du Kasaï en
général. Cest grâce à lui que vous constatez aujourdhui que même le
président de la République a les yeux tournés vers le Kasaï, qui est
compté parmi tous les artisans et bénéficiaires des cinq chantiers. Je
ne le dis pas par hasard, car vous avez appris que le Kasaï Oriental
vient de réceptionner des engins lourds et tous les équipements
nécessaires pour la réhabilitation des routes dans le cadre du
programme des cinq chantiers de la République. Je vous assure, pour
répondre à votre question quavec Boshab, le Kasaï sera tôt ou tard
compté parmi les provinces prospères et développées selon les
possibilités du pays.
3. Les élections locales approchent. Quels sont vos
souhaits et votre message pour les peuples du Kasaï en général et pour
lassociation que vous dirigez en particulier ?
Le message que jadresse aux peuples du Kasaï toutes tendances
confondues est de les appeler à aller se faire enregistrer. Je demande
à mes frères de ne plus rester distraits. Quils soient de la majorité
ou de lopposition, jestime que cest le moment de se préparer pour
aller voter si lon a déjà atteint lâge requis. Le message que je
lance tient compte du fait que cette fois on ne puisse plus avoir des
prétextes et se laisser emporter par la distraction.
4. Les ressortissants de la future province du Kasaï sont
divisés à propos du chef-lieu de cette province, parce que les uns
préfèrent Tshikapa tandis que les autres se prononcent pour Luebo.
Quen dites-vous ?
Sur cette question, je ne fais pas de prophétie mais, je vous
raconte une histoire vécue. Jétais à Mbuji-Mayi en 2005 avec les
membres de LUnion culturelle Lulua et Frères, et nous avons adressé
une lettre à ce propos au Parlement de transition. Cétait pour dire
que le Kasaï Occidental ne sera pas partie prenante dans le découpage
territorial, compte tenu de lexpérience déjà vécue. Vous vous
souviendrez que cette province avait été coupée en deux selon les
districts de la Lulua et du Kasaï. Cette expérience na pas réussi et
je cite comme témoin de cette malheureuse expérience, M. Barthélémy
Mukenge Shabantu. De 1962 à 1964, le chef-lieu de la province était
Luebo et ceux qui avaient pris le risque dy aller étaient retournés à
Kananga, à pied ! Cest en nous référant à cette expérience que nous
avions écrit notre lettre précitée. Poser la question à tous ceux qui
parlent de la décentralisation en choisissant soit Tshikapa, soit
Luebo, soit encore Ilebo sil existe partout là des infrastructures
capables daccueillir le chef-lieu dune province. Cest inutile. Les
gens sont en train de crier dans le désert. Vous devez retenir quil
ny a pas dargent. La crise financière mondiale est ressentie partout.
Avec quoi on va construire et faire fonctionner la nouvelle province ?
Qui vivra verra.
5. Les échos en provenance de Kananga font état de la vie
chère et aussi de linsécurité récurrente dans cette ville. Quelles en
sont les causes et que préconisez-vous ?
Linsécurité nest pas une exclusivité de la ville de Kananga. Car
elle est décriée dans toutes les provinces et également dans la
capitale Kinshasa. En citant Kananga, certains peuvent croire à tort
que tout le monde est bandit ou malfrat. Non. Il faut reconnaître que
beaucoup de gens vivaient de lexploitation et de la vente de diamants
dans cette partie de la République. Aujourdhui, ce diamant ne se voit
plus. Si vous entrez dans les magasins, vous serez étonné parce quil
ny a pas de marchandises. A cause du rail, la vie est devenue
difficile, même si on a pu avoir quelques wagons entre Kananga et Ilebo
voire Kananga Mwene-Ditu. Mais de Mwene-Ditu à Lubumbashi cest très
difficile, car les rails ont été déterrés par les travailleurs de la
SNCC en grève pendant trois ou quatre mois. Cest ainsi que le vol
sest amplifié. Mais, les voleurs, on en trouve même aux Etats-Unis. Il
ne faut pas dramatiser la situation alors quelle est générale. Partout
où il y a des hommes, il y a des bons et des mauvais. Linsécurité, on
en parle partout au monde. Il en est de même pour la vie chère. Allez
au marché central qui est la référence, tout est cher. A Kananga ce qui
manque cest largent dans la mesure où beaucoup de gens ne sont pas
payés. Au marché, il y a beaucoup de produits, mais cest largent qui
manque ou qui ne circule plus comme par le passé.
Président de lUnion culturelle Lulua et Frères «UCLF ».
Par Stephane Etinga