17.06.09 Le Potentiel : Cinq questions à Médard Mbuyal

 

1. Vous êtes Coordonnateur du Festival culturel et
artistique de Tshibala, au Kasaï Occidental dont la 2ème édition
démarre, du 12 au 16 juillet 2009. En quoi consiste cette initiative?

Le Festival culturel et artistique de Tshibala est avant tout un
projet pour l’accompagnement des transformations sociales positives
avec des impacts économiques et environnementaux auprès des populations
locales. C’est une action de citoyenneté en vue de la prise en charge
de la population par elle-même. C’est une synergie d’efforts pour la
meilleure connaissance des cultures africaines de l’espace kasaïen pour
une maîtrise de l’environnement géostratégique. Il se situe dans une
démarche visant l’ouverture d’un dialogue entre les traditions et la
modernité dans un contexte dominé par la mondialisation. Voilà
pourquoi, la 2ème édition du FESCAT se déroule autour du thème «
Mondialisation, diversité culturelle et développement durable ». C’est
un grand rendez-vous culturel et artistique dans l’espace kasaïen. Le
Festival culturel et artistique de Tshibala est un puissant moyen pour
regrouper de milliers de personnes afin de s’interroger sur les
capacités des cultures africaines à affronter les défis de la
modernité. Le FESCAT 2009 s’inscrit dans une logique de sauvegarde et
de protection de la culture Bindji (Mbagani) et des toutes les autres
cultures du Kasaï.

2. Pourquoi avez-vous ajouté la dimension environ-nementale à ce festival ?

Il est un fait que le discours de l’environnement est à la mode. La
réalité du milieu nous impose de sensibiliser les acteurs du
développement à la base de sauvegarder et de protéger l’environnement.
Les parents, les autorités locales, les chefs coutumiers, les
enseignants, les responsables des confessions religieuses, les écoles
et les élèves doivent être formés à la protection de la nature.
Tshibala est situé dans une région de la savane dans la partie
Sud-ouest du Kasaï Occidental. Les forêts sont rares. Les quelques
forêts de galerie existantes sont chaque année consumées par la
pratique de feu de brousse. Les conditions sont donc réunies pour la
désertification du milieu. C’est dans ce cadre qu’une des activités du
festival consistera à sensibiliser la population à créer une Ceinture
verte autour de Tshibala et d’autres Centres comme Nguema, Dibandishi,
Kalomba à travers une vaste opération de reboisement. On va planter des
arbres pour montrer notre attachement à la vie, pour une terre habitée
aujourd’hui et demain par des générations futures. C’est une grande
première dans la région. Dans cette partie du pays, aucun projet de
développement n’a jamais été exécuté depuis le 30 juin 1960. Bien que
traversé par la rivière Kasaï, l’agriculture ne bénéficie pas de
techniques de l’irrigation ni même de la mécanisation. Pourtant, la
Banque mondiale et les autres partenaires au développement financent
des projets du secteur agricole au Kasaï Occidental.

3. Pourquoi avoir choisi le site de Tshibala ?

Tshibala est le site d’émergence de la culture Bindji. Tshibala est
une importante mission catholique Sainte Marie créée en 1937. La
Mission Ndekesha est créée pour désengorger l’espace pour les Babindji
qui se déplaçaient très nombreux pour assister aux grandes fêtes de
l’Eglise à Mikalayi. Tshibala est situé à 180 km de Kananga, 225 km de
Tshikapa et 100 km de Luiza. Le choix de Tshibala dans la partie
méridionale de la province du Kasaï Occidental se justifie par la
proximité géographique et culturelle. Tshibala s’impose comme le lieu
de la coexistence de la mosaïque des cultures et des peuples. Tshibala
constitue le terminal d’expansion de la culture lunda et le point de
chute de la culture tchokwe en milieux traditionnels bindji. La culture
luba/Kasaï s’est enracinée du fait de l’évangélisation missionnaire.

4. Qui sont les participants?

Les Bindji (Mbagani) de Kavula, Mboie et Tshitadi. Les Lwalwa de
Mboie et de Kavula. Les Bindji de Lukibu dans le territoire de
Dimbelenge. Les Lwalwa, Salampasu, Mbal et Kete de Luiza et Tshiokwe de
Tshikapa, à cause de la proximité géographique. La proximité
géographique avec l’espace lunda fait du Festival de Tshibala, un lieu
de la rencontre de principales cultures dans la partie Sud-Ouest du
Kasaï et du Katanga.

5. Quelle est la part de la jeunesse dans le festival de Tshibala ?

La jeunesse est partie prenante au Festival culturel et artistique
de Tshibala. Un tournoi de football a été conçu pour son implication.
Ce championnat organisé sur 6 Sites ou Pools à savoir Nguema,
Dibandishi, Kalomba, Katshiabala, Kabinda – Gazungu et Tshibala vise la
sélection de la meilleure équipe par Pool, laquelle équipe est appelée
à jouer la phase finale à la veuille de l’ouverture du festival, soit
du 06 au 12 juillet 2009 à Tshibala. C’est une preuve suffisante que le
message du festival est présent sur divers terrains de football. Dans
un monde caractérisé par la destruction des cultures et des traditions
ancestrales à la suite de la fonction de massification exercée par les
médias, des jeunes doivent être formés pour porter l’héritage culturel
du terroir.

Coordonnateur du Festival culturel et artistique de Tshibala.

Par Freddy mulumba kabuayi

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