22.06.09 Le Potentiel: Cinq questions à Bavon Mingashanga

 

1.La session ordinaire de mars 2009 s’est clôturée, le 15
juin dans les deux Chambres du Parlement. Quel est votre commentaire à
ce sujet ?

Effectivement, la session ordinaire de mars 2009 s’est clôturée, le
15 juin au Sénat et à l’Assemblée nationale. En ce qui concerne la
Chambre haute du Parlement, cette session s’est déroulée dans un climat
de sérénité. L’inventaire des matières traitées prouve à suffisance que
les sénateurs ont abattu un travail appréciable. C’est dire qu’ils
n’ont pas subi des pressions de l’exécutif. Ils ont plutôt travaillé en
âme et conscience en privilégiant l’intérêt supérieur de la nation. Le
débat qui a eu lieu autour de la loi d’amnistie accordée aux groupes
armés de la province du Nord-Kivu et du Sud-Kivu n’est qu’une
illustration éloquente. Au niveau de l’Assemblée nationale, les choses
se sont déroulées de la manière moins plausible. Dans cette Chambre,
les députés donnaient l’impression de ne pas avoir le cœur à l’ouvrage.
Le climat hérité à la suite du changement du bureau de cette
institution n’a pas permis la cohésion entretenue autrefois par Vital
Kamehre entre les députés de la majorité et leurs collègues de
l’opposition. Ce qui fait que les débats ne se sont pas déroulés
normalement. Ils se sont plutôt déroulés sur fond de triomphalisme. A
noter également que le nouveau bureau de la Chambre basse du Parlement
présente un paysage d’une caisse de résonance au service de l’exécutif.

2.Voudriez-vous nous dire si votre parti, le Front des libéraux nationalistes, prendra part aux futures élections locales ?

Mon parti, le Front des libéraux nationaliste (FLN) est une
structure particulière. Je dois préciser que le déficit philosophique
du point de vue politique observé dans le chef de nos populations et
l’expérience vécue lors des élections générales de 2006 m’a poussé à
créer cette formation politique. Sa mission est d’éveiller la
conscience de nos compatriotes pour qu’ils jouent réellement leur rôle.
L’on se souviendra que les élections de 2006 étaient entachées de
beaucoup d’irrégularités. Raison pour laquelle, mon parti s’est engagé
à encadrer, former et édifier la population pour que cela ne se répète
plus en 2011. Notre souci est de voir le souverain primaire opérer un
choix libre et judicieux de ses dirigeants de demain.

3. À vous entendre parler, vous insinuez que les
élections ne s’étaient pas bien déroulées à Mweka, votre
circonscription électorale.

Les élections générales de 2006 ont été pour moi, un cas pédagogique
dans ma circonscription électorale de Mweka. J’étais candidat à la
députation nationale et j’ai constaté comme les autres candidats
malheureux que ces élections s’étaient déroulées dans de mauvaises
conditions. C’est-à-dire entachées de plusieurs irrégularités. Pour
preuve, elles ont été annulées par la Commission électorale
indépendante. Dommage, ces scrutins n’ont jamais été réorganisés !

4. Que répondriez-vous à ceux qui soutiennent que « le bateau RDC » est en train de chavirer ?

La situation générale du pays est déplorable. Il suffit de jeter un
coup d’œil sur tous les secteurs de la vie nationale pour se rendre
compte que tous les indicateurs sont en rouges. Au plan politique, le
gouvernement brille par le manque d’une feuille de route de gestion du
pays en période post-conflit.
Un autre élément, ce que le gouvernement n’a pas une vision politique
en matière de préservation des tracées de frontières héritées de la
colonisation. L’occupation des localités de Kahemba dans la province du
Bandundu et de Sava au Bas-Congo, sont les quelques exemples qui
justifie notre thèse. Au plan sécuritaire, l’insécurité est toujours au
rendez-vous dans les deux provinces du Kivu. Les rebelles hutus
rwandais et tant d’autres hommes armés continuent à semer la désolation
et la mort au sein de populations civiles de cette partie orientale du
pays. Sans oublier l’insécurité signalée ça et là dans d’autres
provinces de la RDC. Au chapitre économique, tout est au rabais. Les
entreprises publiques sont tombées en faillite, il n’a pas de
production pour faire face aux différents problèmes qui se posent au
pays. Conséquence logique : on assiste à une dépréciation du Franc
congolais par rapport à la devise américaine. Une situation qui a des
répercussions directes sur le vécu quotidien de nos populations.

5. Que conclure ?

La crise qui tenaille la République démocratique du Congo
actuellement multiforme. Pour un lendemain meilleur, le souci qui est
le nôtre est celui de voir ce pays sortir le plus tôt possible du
gouffre dans lequel il s’est plongé depuis plusieurs décennies. Pour
réussir ce pari, il faut qu’on arrive à instaurer une véritable
démocratie et un Etat de droit au Congo-Kinshasa. A cela, il faudrait
également penser à la gestion rationnelle des ressources naturelles et
à combattre l’impunité.

PROPOS RECUEILLIS PAR T.M.E.

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Potentiel

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.