24.06.09 Le Potentiel : Cinq questions à Désiré Kashemwa (*)

 

1. L’UDPS a décidé de participer aux élections locales. L’AMP pourra-t-elle s’en sortir?

Tout combat politique exige de ceux qui la mènent des
stratégies, des ambitions et une vision. L’AMP en a, sinon elle ne
serait pas au pouvoir à ce jour. Nous savons que dans ce combat, il
faut toujours épier ses adversaires. Les élections locales et celles de
2011 pointent à l’horizon. L’AMP est en ordre de bataille y compris le
Parti Démocrate Chrétien (PDC). La révision du fichier électoral nous
amène à appeler nos militants, nos cadres et tous ceux qui jusqu’à ce
jour n’ont pas de carte d’électeur à aller se faire enrôler
massivement.

2. La population de Kinshasa déplore le déroulement des opérations d’enrôlement. Qu’en dites-vous ?

Je pense qu’il s’agit d’un problème de communication, logistique
et technique. L’information doit provenir de la CEI. Les opérations de
révision du fichier électoral ont commencé à Kinshasa depuis le7 juin
2009 et vont se poursuivre jusqu’au 5 août 2009. Certains partis
politiques ont été informés formellement, d’autres non ; notamment, le
PDC. Au plan technique, il est fait état de beaucoup d’appareils
défectueux et qui tombent en panne. Il y a des enregistrements qui se
font de manière erronée, des noms mal codifiés, des personnes de sexe
masculin qui ressortent avec le sexe féminin. Donc, il se pose
également un problème de la formation des personnes qui sont censées
ces opérations. Cela requiert de la vigilance vis-à-vis du processus en
cours. Il nous faut des témoins aux différentes étapes. Ces problèmes
réglés, je crois qu’avec l’expérience de 2005, la CEI pourrait s’en
sortir.

3. Comment le PDC entend-il aborder les élections locales?

Le PDC dispose depuis près d’une année d’un plan d’action
accepté par le directoire du bureau politique. Ce plan est à pied
d’œuvre. Pour votre information, nous sommes un des partis politiques à
avoir organisé un séminaire ayant rassemblé tous les cadres, à savoir
députés, sénateurs, ministres, présidents fédéraux ainsi que tout le
secrétariat général. Ils se sont imprégnés des principes et procédures
de révision du fichier électoral tels que dictés par la CEI. Je ne peux
pas dévoiler toutes nos stratégies. Sauf qu’au niveau logistique, il
nous faut de la visibilité, des insignes du parti.

4. Que préconisez-vous pour le retour de la paix dans l’Est du pays ?

La recrudescence des violences et des affrontements entre les
FARDC et les rebelles FDLR à l’Est du pays ne peut que nous inquiéter.
Et ce, malgré les efforts du gouvernement à rétablir l’ordre et
l’autorité de l’Etat dans cette zone critique du pays dans le cadre des
opérations Kimia I et Kimia II. La population du Masisi paie le plus
lourd tribut. Elle est contrainte à l’errance dans des conditions de
précarité extrême. Par ailleurs, nous nous faisons l’écho de la
dernière déclaration des évêques du Sud-Kivu à travers leur lettre
épiscopale adressée à la Nation, laquelle confirme nos profondes
inquiétudes sur la dégradation réelle sur le terrain de la situation
sécuritaire et humanitaire.

Nous continuons à apprendre que malgré les opérations de traque
dont ils font l’objet, les FDLR continuent à semer la désolation envers
nos populations rurales de Kabare, Walungu…tuant, violant et pillant
tout sur leur passage. Impunément. Nous invitons le gouvernement à
faire preuve d’une plus grande volonté et perspicacité à poursuivre les
opérations militaires appuyées par la Monuc de sorte à éliminer toute
trace de ces inciviques sur nos territoires.

5. D’aucuns pensent que les cinq chantiers prônés par le
chef de l’Etat sont devenus un slogan creux. L’AMP aura-t-elle un
discours à tenir en 2011 ?

Un slogan, je dirai non. Dans le cadre de mes fonctions, j’ai eu
l’occasion de sillonner le pays et j’ai vu les travaux qui sont
exécutés dans le cadre des infrastructures dans le Bas-Congo, le
Bandundu, la province Orientale. C’est que le programme ambitieux
initié par le chef de l’Etat est mis en œuvre par le gouvernement. Il a
connu certainement des difficultés de démarrage. Je reviens du
Bas-Congo où le chef de l’Etat a visité les villes de Matadi, de Boma
et de Muanda où on a vu le lancement des travaux de réhabilitation
routes importantes (Boma-Muanda), du câble de la fibre optique
permettant l’Internet à débit rapide. C’est vrai qu’aujourd’hui, ce
sont encore des chantiers mais si les efforts sont soutenus, on pourra
d’ici 2011 en inaugurer quelques-uns. La seule manière de récompenser
le chef de l’Etat est de lui accorder un nouveau mandat pour que ces
chantiers en démarrage dans tous les secteurs puissent connaître un
début effectif en 2011.

Secrétaire général du PDC et PCA à la RVM

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