Réécrire impérativement l’histoire de l’indépendance de la Rdcongo (Konde Nzuka)

Mais avant d’arriver au jour « j », je vous
inviterai, mes chers compatriotes et amis africains avertis, de bien vouloir
jeter un coût d’œil rétrospectif aux évènements qui nous ont conduits au 30
juin 1960. Quand je dis que l’histoire de l’indépendance de mon pays Congo a
été délibérément mal racontée, je base mes convictions sur la lutte politique
que certains politiciens de l’époque avaient emmenée contre le pouvoir colonial
belge. Mais hélas, ceux qui ont combattu
la chicotte et le bâton belges ont été idéologiquement écartés dans la mémoire des
africains en général et des congolais en particulier. Je ne partirai pas de la
lutte de Simon Kimbangu qui était le tout premier noir congolais avoir demandé
la libération du peuple congolais. On connaît tous ce qui lui est arrivé.

Pour mieux comprendre l’histoire de l’indépendance, je
prendrai en considération les années quarante qui sont riches en agitation
politique. Au fait, dans ces années la capitale congolaise, Léopoldville, était
l’embryonnaire centre des revendications politiques.    Dès les années 1940, deux tendances
indépendantistes importantes se manifestaient dans la capitale : celle des
« gens d'en bas » (Bas-Congo et Bandundu) parlant le kikongo et celle
des « gens d'en haut » parlant le lingala, venant de l'Équateur
d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays. Dans la première catégorie
se forma en 1949 une association d'abord culturelle et finalement politique,
l'Alliance des Bakongo (ABAKO), dont Joseph Kasa-Vubu devint président en 1954.
Son rêve devint de rétablir l'ancien royaume Kongo de l'époque portugaise, en
fait celui des Bakongo. Cette tendance se durcit très vite et réclama bientôt
l'indépendance immédiate tout en demeurant fédéraliste lorsqu'il s'agit plus
tard de discuter le problème du reste du Congo. Les évolués « d'en
haut », venant de régions plus diversifiées et séduits par le « plan
de 30 ans pour l'émancipation de l'Afrique» du Professeur belge Van Bilsen,
publié en 1956, étaient aussi désireux de maintenir le grand Congo unitaire.
Leur manifeste publié le 1er juillet 1956 fut vigoureusement
combattu par l'ABAKO dès son assemblée générale du 23 août 1956. Le plan de 30
ans est déclaré utopique : « la nationalisation des grandes
compagnies vivrières et agricoles comme des parastataux est souhaitable. De là
ce sera le manifeste de l’Abako qui exigera l’indépendance immédiate. Puisque
l'heure est venue, il faut accorder aujourd'hui même l'indépendance
immédiate ! » C’est dans ce climat hâtif que les belges se laissent
convaincre de la nécessité d’organiser les premières élections communales
limitées aux grandes villes. C’est aussi à partir de ces élections que l’Abako
triompha à Léopoldville et impressionna les unitaristes Lumumba qui ne
tardèrent  pas à créer leur parti
politique, le MNC-Lumumba.. Nous savons tous qu’aux élections municipales de
1957, l’Abako remporta 130 des conseillers sur 170. C’est ainsi que Kasa-vubu
devint maire de Dendale, l’actuelle
commune de Kasa-Vubu. Le jour de son intronisation, une grande cérémonie est
organisée à la place Gambela pour la circonstance et une marée humaine s’est
ruée pour l’écouter. Le discours de Kasa-Vubu était un discours critique sur la
colonisation. La foule était en liesse d’entendre le nouveau homme fort noir de
la capitale et chose curieuse, les belges qui assistaient à la cérémonie se levèrent et partirent au bout de deux pieds. Kasa-Vubu était devenu
l’homme à abattre. Nous savons tous qu’il refusa de hisser le drapeau belge
devant la maison communale et autorisa les couleurs congolaises pour des raisons
patriotiques. Jusque-là on ne voit nulle part Lumumba se manifestait dans la
lutte contre les belges comme l’estiment certains politiciens congolais et
africains. Petit à petit on s’achemine vers les émeutes de Léopoldville du 4-7
janvier 1959. Ces émeutes ont été provoquées par l’interdiction tardive, encore
une fois, d’un meeting de l’Abako. La foule vint écouter Kasa-Vubu, mais elle fut
contrainte de désister au rendez-vous mais celle-ci l’obligea de parler
nonobstant l’interdiction. La force publique massacra plus de 300
congolais : des travailleurs, des chômeurs, des irréguliers car à l’époque
pour se rendre à Léopoldville, tout congolais devait se munir d’une
autorisation de déplacement. Beaucoup de congolais prirent part aux émeutes qui
ont ouvert la voie vers l’indépendance. C’est ainsi que Kasa-Vubu est arrêté et
emprisonné par l’administration coloniale mais libéré deux mois après ces dernières. 

Voilà les évènements cruciaux qui ont marqué l’avant
indépendance du Congo. L’unique politicien arrêté pour des raisons politiques
fut Kasa-Vubu et des simples citoyens congolais. Beaucoup parlent de
l’arrestation de Lumumba mais ils oublient que cette arrestation est intervenue
dans le cadre de détournement des fonds en 1956 à Kisangani où il fut condamné
à deux ans de prison mais bénéficiât en juin 1957 d’une amnistie coloniale. La
carrière politique de Lumumba débute au fait en 1958 quand il a été embauché
par la brasserie congolaise pour faire augmenter les ventes dans la capitale.  Sa bravoure c’est celle d’avoir compris la
création d’un parti politico aux couleurs nationales pendant que les autres
étaient très régionalistes pour ne pas dire tribalistes. Même si aujourd’hui,
la constitution de la troisième a donné
raison à Kasa-Vubu sur la décentralisation du pouvoir.

Mes chers compatriotes si le 30 juin 1960 le Congo
soufflera ses quarante-neuvième anniversaires d’indépendance, c’est grâce au courage des hommes et
femmes qui ont donné leur âme et sang pour le Congo de Kasa-Vubu et Lumumba. Ce
dernier est devenu un mite pour le fait d’avoir prononcé un discours
provocateur et inattendu devant le roi Baudouin premier, après celui prononcé
par Kasa-Vubu qui était d’une intelligence diplomatique équilibrée pour un
avenir ouvertement engagé vers la coopération bilatérale entre les deux pays.
Le discours de Lumumba plongea le pays dans l’anarchie totale et influença
négativement le parcours démocratique du jeune Etat congolais. D’ici je me pose
la question de savoir. Pourquoi Simon Kimbangu et Kasa-Vubu n’ont jamais été
hissés au rang de héros nationaux malgré leur combat contre le colonialisme
belge ? Bonnes Fêtes et joyeux
anniversaire Congo.

 Ecrit par Konde
Nzuka

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