LAfrique, un continent malade de son agriculture :causes et conséquences de la famine (Nzuka Konde)
Je crois personnellement
que le vrai problème de la famine et du sous-développement en Afrique en
premier lieu est dû à la production agricole et non au manque des ressources
naturelles même si on en trouve partout, mais celles-ci ne sont pas bien
exploitées ou sont simplement mal exploitées sans bénéfice pour le populations
locales. En deuxièmes lieu, la production agricole en Afrique subsaharienne est
souvent liée à lagriculture de subsistance ou à lagriculture
commerciale-spéculative des plantations. Dans la première catégorie
dagriculture, on obtient des récoltes insuffisantes et irrégulières qui ne
garantissent pas une alimentation constante durant toute lannée à cause aussi
de lignorance des techniques de conservation. Dans les zones où on pratique
cette forme dagriculture, le manque de pâturage danimaux, pour la production
de la viande, aggrave la situation car lagriculture est liée à lélevage. Par
contre, lagriculture des plantations pour la grande industrie, pratiquée par
les entreprises multinationales, obtient essentiellement des produits inutiles
à lalimentation des populations locales : coton, cacao, thé, caoutchouc,
etc. sont exportés, avec bénéfice économique, non certainement au profit des
populations indigènes, qui sont intéressées à ce genre de production uniquement
comme ouvriers mal rémunérés mais profite aux dignitaires des régimes en place.
On peut certainement se poser la question savoir pourquoi les pays africains
appuient-ils leur économie sur une forme dagriculture qui ne consent guère de
nourrir qui cultive la terre ?
Pour répondre à cette
question nous devons rechercher les causes dans les structures sociale et
économique typiquement africaines où domine une distribution inégale des terres
et de la richesse possédée par les régimes dictatoriaux. Ces régimes
privilégient les sociétés multinationales pour lexploitation dimmenses terres
pour des produits, comme je lai souligné si haut, qui ne profitent en rien aux
populations locales. Dans certains pays où Dieu a vomi des ressources
minérales, les dirigeants ont privilégié lexploitation de ces matières
premières en lieu et place dune politique agricole de grande envergure. Ces
pays sont esclaves et dépendants de limportation des produits de première
nécessité : tomate, riz, haricots, maïs, etc. Les effets pervers se sont ressentis
avec la crise financière mondiale où la chute des prix des métaux ont aggravé
la crise alimentaire de ces pays qui nont jamais connu ou pratiqué une
politique agricole dautosuffisance alimentaire. Mais hélas, tout malheur est
bon dit-on. Certains pays africains, pour rattraper le retard accumulé, se
seraient vite convertis en agriculture mécanisée, à travers des politiques
agricoles se basant sur la formation des petites coopératives avec limpulsion
des ONG, pour parier aux défis de la famine et de la pauvreté des populations.
Raison pour laquelle on constate aujourdhui un engouement accéléré vers la
culture des produits agricoles plus rentables que la recherche des minerais
dans des zones minières, par exemple en Rdcongo. Le déploiement de la part du
gouvernement des engins agricoles à travers les provinces de ce pays est un
signe prémonitoire dun virement à 360° vers une agriculture dautosuffisance
alimentaire. Si ce pays a démontré son incapacité de se développer à travers
ses immenses ressources naturelles, il pourrait bien lêtre par contre à
travers lagriculture qui reste le poumon de tout développement. On ne peut pas construire une puissance
politique sans une base économique. Cette base économique pourrait venir de
lagriculture dautosuffisance alimentaire durable et de transformation. A
travers cette politique, on aurait peut-être moins des conflits dus aux
ressources minérales.
Je suis convaincu que la famine et la pauvreté
en Afrique peuvent être combattues par des politiques agricoles allant dans le
sens de nourrir la population et non dans celui de fournir des matières
premières pour les industries de transformation occidentales. Cet engouement
doit être canalisé vers le résultat attendu en diversifiant les produits pour
un équilibre harmonieux de la production. Mais il faut nécessairement veiller à
ce que cette agriculture ne se transforme en une vente des terres arables aux
pays étrangers qui nen ont pas chez eux. Le cas du Madagascar et certains pays
Ouest-africains qui ont vendu leurs espaces arables aux gouvernements des pays
asiatiques doit interpeller lUnion Africaine. Cette institution doit cesser
dêtre une chambre de résonance des décisions improductives des Chefs dEtat
Africains. Elle devrait plutôt commencer à protéger les espaces vitaux pour les
générations futures et lutter contre les plantations pour le biocarburant.
LAfrique a besoin déradiquer la famine et la pauvreté et non la production du
biocarburant.
Ecrit par Konde Nzuka