Purge de la magistrature (Malonga Miatudila)

 

Mais purger c'est comme vouloir lutter contre la malaria avec de
l'aspirine. La fievre va disparaitre... mais pour combien de temps? Certes,
il parait que le president congolais songe aussi a ameliorer la remuneration des
magistrats. C'est ben si cel se realise. Mais cela va-t-il mettre fin au
probleme que l'on veut resoudre? Je suis de ceux qui pensent que non.
 
Un
peu partout dans le monde, mais de facon particuliere en RD Congo, la
magistrature souffre actuellement d'un mal qui etait rare dans les societes
traditionnelles qui etaient soumises a des valeurs autres que celles du
materialisme dictatorial du monde moderne. C'etait, notamment, le cas au
Burundi.
 
Dans ce pays, la justice etait rendue par des Bashinga-Ntaye
(Bakona-Likonga (en lingala); Batsoma-Dionga (en kikongo); Ceux qui ont plante
le javelot). Ces personnes faisaient pour la justice, ce que les guerisseurs
faisaient pour les soins de sante et les forgerons, pour le metier de metaux.
Une communaute disposait generalement de plus de deux bashinga-ntaye.
Une personne qui avait un grief contre un voisin pouvait s'adresser au
Mushinga-Ntaye de son choix. Ce dernier entendait les deux partis en conflit. Il
menait ses investigations. Au terme du processus, il prononcait son verdict et
il terminait en disant: "Si mon jugement n'est pas juste, que ce javelot que
j'enfonce dans la terre s'enfonce dans mon ventre. J'ai dit".
 
Si
d'aventure, un autre Mushinga-Ntaye venait a contredire son jugement, l'affaire
etait portee devant une assemblee de Bashinga-Ntaye de la region. Celui dont le
jugement etait contredt par le Corps des juges devait se faire hara-kiri et ce,
illico presto. Et sa famille devait s'exiler. Ses descendants portaient
l'opprobe jusqu'a la septime generation. Voila ce qui se passait dans
l'Afrique pre-colonial, avant l'instauration de la dictature du materalisme,
lequel a fait disparaitre la peur du peche, le sens de l'honneur et a installe,
a leur place, la religion du materialisme, celle dont le dieu supreme a pur nom,
Argent. Les fideles de la religion moderne disent: "In God we trust." pour dire
en realite: "In Gold we trust."
 
Dans le cadre du materialsme, tout est
bon qui permet d'avoir l'argent. Plus c'est… mieux c'est. Les guerres,
l'asservissement de l'homme, l'exploitation abusive des ressources de la Terre,
la corruption, la manipulation des mass media sont des manifestations logiques
de cette ideologie. Si l'argent est le dieu tout-puissant, pourquoi,
diantre, hesiterais-je de me prostituer ou d'utiliser ma position de pouvoir
pour m'enrichir le plus rapidement possible. Les materialistes disent: "On ne
vit qu'une seule fois." Ils se moquent de ces "pauvres animistes" qui croient en
la presence des esprits "qui sont partout et qui regardent tout ce font les
hommes, meme en cachete.         
 
Pour lutter contre la corruption, on
devrait donc s'attaquer au materialsme; faire de l'argent non plus un dieu mais
un serviteur. Dans ce programme, un aspect important devra etre porte sur la
formation des cadres. Il faudra que la societe leur incluque l'amour de leurs
professions respectives: les medecins, par exemple, devraient aimer la Medecine
plus que l'argent; les enseignants, l'Enseignement plus que l'argent; les
magistrats, la Justice plus que l'argent.
 
Il faudra aussi que la
societte inculque le sens de l'honneur. Je n'irai pas jusqu'a exiger que nos
magistrats se fassent hara-kiri comme les Bashinga-Ntaye. Mais je
serais satisfait s'ils pouvaient ne pas attendre d'etre "purges'  au cas ils
venaient a trahir la Justice, en toute conscinence mais mais de prendre de
l'avance en demissionnant.   
 
C'est tout un progarmme.
 
Bon
dimanche.
Dr. Malonga Miatudila

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