‘Les Immigrants Africains aux États-Unis Ont le Niveau d’Éducation le plus Élevé de tous les Groupes Vivant dans ce Pays’, Mais… (Mzee Lombe Mwembo, Ph.D).

La Révélation a Commencé avec les
immigrants Africains en
Angleterre

The
Journal of Blacks in Higher Éducation (1999/2000) rapporte que vers 1995, les
immigrants africains nés en Afrique vivant en Angleterre avaient le niveau
d’éducation plus élevé que les britanniques (anglo-saxon blancs) nés et vivant
en Angleterre. Selon le recensement effectué par The British Census, 26.5% des
noirs nés en Afrique avaient au moins une certaine formation universitaire
tandis que le nombre de britanniques ayant une formation universitaire était
inferieur à celui des africains vivant en Angleterre. Aux États-Unis, la
situation est même plus bouleversante.

 

Le Niveau d’Éducation des
Immigrants Africains aux USA

The
Journal of Blacks in Higher Éducation (1999/2000) indique que The U.S. Census
Bureau (1997) a trouvé que les immigrants africains aux États-Unis avaient le
niveau d’éducation le plus élevé de tous les groupes qui habitent ce pays. The
Journal of Black Higher Éducation précise que plus de 48.9% des immigrants
africains sont détenteurs d’un diplôme de licence suivi des asiatiques dont
environ 44.6% détiennent un diplôme de licence. Le Journal ajoute que 24.6 % des Américains blancs d’origine européenne
ont le niveau de licence, 13.3% pour le groupe des Noirs Américains (Africain
Américains) et environ 9% pour le groupe des américains originaires de
l’Amérique Latine qui ont un certain
niveau universitaire.

 

Certains
avancent que le niveau d’éducation élevé des immigrants africains serait dû au
nombre des Zimbabwéens blancs et sud africains blancs d’origine européenne. Le
Journal précise que sans compter les africains d’origine européenne au
Zimbabwe, Afrique du Sud et d’autres pays, le nombre d’africains noirs qui
détiennent au moins une licence reste toujours le plus élevé aux USA. Dans ma
thèse de doctorat, j’ai trouvé que les Africains ‘noirs’ ont le niveau le plus
élevé pour la simple raison que la sélection s’opère au moment de l’obtention
du visa pour les États-Unis.

 

En
effet, pour obtenir un visa pour les États-Unis, le postulant doit passer par
une interview en anglais ou en français. Ce n’est que pour le moment que les
langues congolaises comme le Kiswahili, le Lingala, le Tshiluba et le Kikongo
commencent à être utilisées timidement pour les demandeurs des visas à
l’ambassade des États-Unis. En plus de l’interview, le candidat doit prouver
les moyens financiers de se suffire aux USA. Cela veut dire que les congolais
qui sont acceptés aux États-Unis ne sont pas des pauvres, ce sont des intellectuels
qui peuvent se supporter ou qui obtiennent des bourses d’études.

 

Les Immigrants Africains et le
Travail aux USA

 

Certains
africains qui terminent les études aux USA décident de rester dans ce pays pour
y travailler. La politique des USA en matière d’immigration est flexible, car
elle permet parfois que ceux qui terminent leurs études aux USA convertissent
leurs visas d’étudiants en d’autres formes de visas. Ceci ne veut pas dire que
tous ceux qui demandent de rester sont acceptés, mais en règle générale,
beaucoup reçoivent une réponse favorable à leurs demandes surtout si leurs
employeurs les recommandent.

 

Les
programmes scolaires africains sont confectionnés de telle sorte que ceux qui
terminent les études en Afrique sont plus préparés pour vivre et travailler en
occident que vivre dans leur pays.  Les africains qui ont étudié en Afrique connaissent mieux les n et les cultures occidentales que celles
de leurs pays. Ainsi c’est plus facile pour eux d’y travailler. Aux États-Unis,
bien que les immigrants africains aient le niveau d’éducation le plus élevé, la
situation économique de la majorité des
immigrants africains n’est pas proportionnelle à leur niveau d’études. Les
africains aux États-Unis sont victimes de discriminations raciales dans les
emplois, les logements, etc. Certains employeurs ne reconnaissent pas les
diplômes obtenus en Afrique ou en Europe. Ainsi il est fréquent de voir certains
africains qui ont une formation comme médecins, les ingénieurs formés en
Afrique ou en Europe faire les métiers inferieur à leurs qualifications. Une Camerounaise me disait qu’avec son
diplôme de licence obtenue au Cameroun, elle ne pouvait même pas avoir le
travail de promener le chien gratuitement, ne-fut-ce que pour éviter de
s’ennuyer.

 

Les
africains sont victimes de la discrimination racial par ce que certains
employeurs ‘blancs’ recrutent les travailleurs selon la couleur de peur peau.
Il est fréquent de voir un bon nombre d’africains détenteurs de diplôme de
licence, maitrise et même le doctorat faire le taxi, travailler aux restaurants
ou vendre dans les coins des rues. Il
leur prend plusieurs années avant de trouver un bon emploi équivalant à leurs
études et ensuite déménager pour vivre dans les quartiers de leur niveau
d’études (middle class). Beaucoup d’africains originaires de l’Afrique de
l’Ouest préfèrent faire leurs petits métiers comme vendeurs des produits
africains ou américains au lieu de se faire humilier. Cependant de tous les
immigrants africains, les Nigérians constituent le groupe le plus intéressant.
Beaucoup de médecins, avocats, chercheurs, propriétaires de petites entreprises
sont originaires du Nigeria.

 

A cause
de la situation sociopolitique et économique qui se dégrade en Afrique, le
nombre d’immigrants africains aux États-Unis augmente au jour le jour grâce à
la politique de l’immigration aux USA qui a adopté la politique de porte
ouverte aux africains noirs depuis 1965.
Selon un rapport de U.S. Census Bureau (2004), environ 50, 000 Africains
atterrissent aux États-Unis chaque année pour y rester. Selon le même rapport,
en 2005, il y avait environ un million d’africains aux États-Unis. Comme
mentionné plus haut, près de 49% d’africains aux États-Unis détiennent un
diplôme de licence. Cela veut dire que le continent africains perd une bonne
partie de ses experts, professionnels et cadres qui pouvaient contribuer a
reconstruire le continent (50 % de 1.000.000=500.000 cadres, professionnels et
experts africains aux États-Unis). Ces
experts et cadres contribuent efficacement et d’une manière significative au
développement des États Unis dans les domaines différents.

 

Hormis
les africains qui exercent les métiers ordinaires, il se trouve es africains
aux États-Unis qui sont enseignants au primaire et au secondaire, professeurs
d'université, avocats, pasteurs, etc. Notons que beaucoup d’africains
n’assument pas de postes de commandements, mais se contentent de travailler
sous supervision des autres. Dans l’enseignement universitaire, je ne connais
pas un africain qui exercent la fonction de président ou doyen d’une université
bien que certains africains sont de grands et bons professeurs universités. A
un certain âge, beaucoup de personnes ressentent le besoin d’avoir un poste de
commandement.

 

La
majorité des congolais hésitent de rentrer dans leur pays d’origine par ce que
les structures d’accueil sont non seulement inadéquates, mais elles sont
souvent inexistantes. Beaucoup de congolais hésitent de rentrer à cause de
l’instabilité et l’insécurité dans le pays. Ils hésitent aussi à cause de la
jalousie dont certains ont été victimes. Il est bien entendu vrai que certains
congolais qui sont restés au pays souffrent de complexe d’infériorité devant
leurs compatriotes qui ont évolué en Occident. Mais, il est aussi vrai que certains
congolais qui ont été en Occident souffrent dangereusement du complexe de
supériorité, car ils veulent se placer à la place du colonisateur civilisateur.
Certains congolais qui ont fait un métier de basse classe en Occident rentrent
au Congo et se gonflent disant qu’ils étaient des haut-placés. Certains d’entre-eux
n’ont pas étudié pendant leurs séjours en Occident, mais une fois au Congo, ils
se donnent les titres académiques gratuitement créant ainsi la confusion à la
situation déjà confuse.

Il est important,
à mon avis, que les congolais sortent du pays pour étudier, travailler, faire
les affaires ou tout simplement voir comment les autres pays organisent leurs
pays. Ainsi une fois de retour au Congo, au lieu de se comporter comme des
colonisateurs, ils devraient plutôt montrer et démonter les nouvelles manières
de faire les choses et d’organiser le pays avec des idées fraiches et
nouvelles.

 

Ceci ne
veut pas dire que les congolais restés au pays n’ont rien à donner, bien au
contraire, c’est eux qui constituent la force motrice qui fait marcher le pays.
Ils sont capables de faire beaucoup de choses, mais ils n’ont pas l’occasion
d’avoir accès à la formation et à l’information disponible  à ceux qui sont à l’extérieur. Les congolais
qui sont à l’extérieur contribuent de manière diverses à la reconstruction du
pays, mais à partir des pays hôtes leurs interventions sont limitées, car en
dénonçant ce que font les dirigeants des pays hôtes contre le Congo ou
l’Afrique, ils risquent d’avoir la police sur leur dos et l’expulsion. A cela
ajouter l’horaire très chargé pour travailler et payer les factures des l’eau,
électricité, logement et supporter les membres de la famille africaine restée
au pays. Ouvrons une parenthèse pour dire que selon le rapport de la Banque
Mondiale, la somme d’argent que les africains de la diaspora envoient
annuellement à leurs familles en Afrique est plus élevée que le montant total
de l’aide occidentale en faveur du continent africain.

 

Pour
revenir sur l’idée de la contribution des africains de la diaspora pour la
reconstruction de leur continent, signalons toutefois que la bataille que mène
l’Afrique pour sortir de la dépendance économique étrangère ne pourra se gagner
sans l’engagement sérieux et les grands sacrifices des congolais et africains
qui vivent à l’étranger. Comme cela a été pour les mouvements nationalistes
pour la libération politique du continent africain, le mouvement pour la
libération culturelle et économique de l’Afrique partira de l’extérieur du
continent. Le mouvement de la libération économique et culturelle ne sera
possible qu’avec un engagement continuel des congolais et des africains vivant
à l’étranger. Cependant ce mouvement doit être relayé par les compatriotes
vivant au pays. Le fait d’être hors du pays permet de voir et de palper les
réalités qui ne sont pas accessibles au pays. Ainsi, les congolais qui sont à
l’étranger ont la mission de réfléchir et se document sur le sort de notre
pays. Notre génération a une grande dette envers les pères de l’Independence,
mais aussi une grande dette envers les générations futures. Si nous ne
fournissons pas les efforts nécessaires pour libérer le Congo et l’Afrique, nos
enfants ne seront que les subalternes dans leurs propres pays. L’une des
meilleures façons d’aider les congolais de participer à la libération de leur
pays et de leur continent est de leur permettre d’entreprendre les études dont
les programmes peuvent promouvoir l’esprit critique, la soif de recherches. Au lieu de continuer de
dispenser un enseignement au rabais, caractérisé par la mémorisation, un
enseignement purement livresque, notre enseignement à tous les nivaux doit
s’inspirer des idées libératrices de Paolo Freire. Tant que nous continuer de
donner un enseignement empoisonné à nos enfants, nous ne pourrons jamais voir
le changement que nous voulons voir.

 

Conclusion et Recommandations 

Il n’y a
pas de mal pour les africains ou les congolais d’aller vivre en Occident ou
dans d’autres parties du monde. Cependant le rythme et le nombre de congolais
et africains qui se retrouvent pour le moment à l’étranger, surtout en Occident
est désavantageux pour le continent. Les cadres et d’autres experts congolais
ou africains pour qui leurs gouvernements ont consenti des sacrifices énormes
pour leurs études sont en train de perdre. Ces gouvernements africains éduquent
les jeunes pour les voir s’envoler pour
travailler ailleurs. Il est grand temps que les gouvernements africains créent
des emplois et le climat politique favorable pour les africains qui sont restés
en Afrique et aussi pour ceux qui sont à l’étranger qui veulent rentrer
participer à reconstruction de leurs pays respectifs.

 

L’Afrique
fait face à beaucoup de problèmes en même temps. Mais à tous ces problèmes les solutions sont
possible si les dirigeants africains travaillent dans l’unité, commencent à
chercher les solutions à l’intérieur de l’Afrique au lieu de regarder en
direction de ceux-là même qui détruisent l’Afrique par les guerres, la maladie
et la famine. Je suis certain que l’Afrique possède tout ce qu’il lui faut pour
devenir un continent stable, paisible, développé et prospère, et redevenir la
mère nourricière des autres continents. Cela est possible si nos dirigeants
commencent à raisonner en dehors du modèle auquel ils sont toujours habitués de
travailler. Nous devons les soutenir et non leur lancer les protestations qui
ne servent à rien. Il y a des gens nés uniquement pour se plaindre de tout et protester toute leurs vies sans formuler
les critiques constructives. Protester,
contester cela ne construira peut-être pas le pays. Les congolais doivent
cesser de croiser les bras ; ils doivent cesser de se dire, ‘attendons
voir’. Ils doivent provoquer les dialogues constructifs et prendre leur
destinée dans leurs mains. Les écoles, les universités, les églises et les
partis politiques doivent apprendre à leurs membres ce qu’est la vraie libération, celle qui consiste à dispenser les connaissances exactes, authentiques
et adaptées à notre culture.

Commentaire,
suggestions ou questions, écrire a
lombem@msn.com- Lire mes autres articles sur www.kongoshalom.wordpress.com.

 

 

 

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