02.09.09 Le Potntiel: Cinq questions à Lina Pembe Didace (*), par St. Augustin Kinienzi

1. Quel est l’état de santé du Parti écologiste et quelle est son organisation du côté féminin ?

Le
Parti écologiste (Peco) se porte très bien. Et nous sommes heureuse de
constater un engouement considérable des adhérents qui viennent de la
ville de Kinshasa, du Maï-Ndombe. Le Peco s’en sort aujourd’hui avec
environ 200 mille adhérents dont 50 mille à Kinshasa et 150 mille dans
le Maï-Ndombe et dans tout le Bandundu. Et depuis un temps, nous
enregistrons beaucoup de réclamations de notre base qui ont trait aux
érosions, à la salubrité, aux caniveaux, à la gestion des eaux usées…
Pour cela, nous recevons du courrier de toutes les provinces également
que nous essayons de transmettre au gouvernement, aux ministères, qui
nous répondent positivement dans certains cas. Au fait, nous ne sommes
pas que de porte-parole de la base, de la population. Il y a aussi des
personnes qui répondent positivement à notre appel et qui ne sont au
gouvernement. Du côté féminin, le Peco respecte la parité homme-femme.
Dans notre projet de société, la femme occupe la place qui lui revient,
la place qu’elle mérite. Au Peco, la méritocratie, la compétence sont
les seuls critères de promotion de la femme. Car il ne faut pas
promouvoir la femme simplement parce qu’elle est femme; il faut qu’elle
soit compétente et le mérite par ses capacités et aptitudes. Ce, pour
que cette valeur que nous sommes en train de réclamer en faveur de la
femme qu’elle soit en mesure de la défendre avec dignité. Nous sommes
donc à la recherche des perles rares qui peuvent défendre
l’honorabilité du Peco.
La coupe d’arbres sur le boulevard est un drame pour nous écologistes,
mais comme notre pays est voué à un développement, le Peco ferme les
yeux. Comme qui dirait : on ne peut faire une omelette sans casser les
œufs. Seulement, cette coupe du bois constitue un véritable gaspillage
dans la mesure où ce bois est coupé en rondelles qui finissent dans les
boulangeries. Alors qu’il y a des écoles qui manquent de bancs, des
hôpitaux qui sont sans toit… Et au comble de tout, l’opération
constitue, selon des estimations, un manque à gagner de plus de 2
millions de dollars.

2.Comment évaluez-vous la participation de votre parti aux prochaines élections et urbaines ?

Le Peco sera présent à tous les niveaux lors des élections locales,
urbaines et municipales. C’est là que le Peco va se démarquer, car ce
parti veut imposer son projet de société, sa marque. Si nous ne sommes
pas représentés, nous aurons du mal à faire passer nos idées. Nous
travaillons là-dessus et des stratégies sont peaufinées dans ce sens
pour être présent et défendre l’environnement de notre pays.

3.Où en êtes-vous avec l’opération « Ramassage de sachets » dans la ville de Kinshasa ?

Le ramassage de sachets est une opération qui a récolté un franc
succès. Depuis la sortie officielle du Peco, à la suite du discours
d’orientation de son président Didace Pembe, par lequel il nous
sensibilisait aux dégâts de sachet sur notre environnement, les femmes
du Peco ont lancé l’opération «ramassage de sachets». Cette opération
est donc une réussite dans la mesure où en moins d’un mois, le Peco a
recueilli plus de 15 tonnes de ce s sachets. Cette opération était
menée avec le moyen du bord, avec les contributions des adhérents.
Question de montrer au gouvernement qu’il est possible d’assainir notre
environnement avec un peu de volonté. Les pays développés ont dépassé
le stade de ramassage de sachets, l’assainissement de l’environnement ;
la préoccupation c’est comment prévenir les catastrophes naturelles.
Pendant que nous nous préoccupons encore de ramasser le sachet. Nous
avons été suivi dans cette opération par le gouverneur de la ville,
mais apparemment l’opération a du plomb dans l’aile alors que les
moyens ne manquent pas. Le Peco, en tant que parti politique, n’a pas
cette mission d’assainir l’environnement. Ce n’était qu’un exemple que
nous avons donné et aujourd’hui, les gens se demandent pourquoi nous
n’avons pas continué l’opération. Bref, cette l’opération a été un
succès et nous sommes en train d’étude comment on peut recycler ces
sachets. Des propositions ont été faites pour en faire des briquettes
comme cela se fait dans sous d’autres cieux. Nous sommes en train
d’examiner comment on donnerait du travail à notre jeunesse. Si cela
est possible et que des gens concernés par l’assainissement de notre
environnement nous viennent en aide, l’opération pourra se poursuivre.

4.Le parti avait dénoncé la pollution des eaux par des entreprises brassicoles. Quels en sont les résultats ?

Le parti politique est une police de l’action gouvernementale. Nous
avions dénoncé la pollution des eaux par les brassicoles parce que
c’est de notre devoir. Notre pays est signataire du protocole d’accords
de Rio de Janeiro qui stipule que tout pollueur doit payer. Et parmi
ces pollueurs, il y a la Bralima, Bracongo, Marsavco, Ghandour, Femco…
C’est vrai que nous avons besoin de ces sociétés dans le pays dans la
mesure où elles nous procurent de l’emploi. Mais il ne faudrait pas que
l’emploi nous tue par la suite. Comme toute nation moderne, ce travail
doit être rentable. A ce sujet, j’aimerais dire également que nous
sommes en procès avec la Bralima; procès où nous nous sommes constitué
partie civile. Cependant, la Bralima fait de la résistance jusqu’à ce
jour ; elle ne veut pas se présenter pour plaider. A côté de ces
usines, il y en a d’autres que le Peco va continuer à dénoncer jusqu’à
obtenir gain de cause au profit de notre base.

5. En perspective des élections de 2011, pour quel poste le Peco affiche-t-il ses ambitions ?

Comme aux municipales et locales, le Peco sera candidat à tous les
niveaux pour mieux défendre ses idées. Nous avons besoin d’avoir des
représentants dans toutes les institutions qui vont soutenir le débat
sur l’écologie, sur l’environnement. Dès à présent, le Peco travaille
dessus pour réussir cette ambition légitime. Au jour d’aujourd’hui, le
Peco ressemble à une fourmilière où l’on peaufine des stratégies visant
à placer ses représentants qui vont dénoncer et proposer des solutions
aux problèmes écologiques. 

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