11.09.09 Le Potentiel: Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko

 

1. Vous avez déclaré récemment avoir de l’ambition pour le
Congo. Alors, serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2011 ?

L’élément déterminant dans une élection présidentielle, c’est la
rencontre entre un individu et un peuple. Or, mon passé militant m’a
très souvent conduit à me pencher quotidiennement sur les problèmes de
nos concitoyens. Bien entendu, je serai candidat à l’élection
présidentielle de 2011. Contrairement aux visions mobutiste et
kabiliste de la magistrature suprême, je serai un président de la
République qui portera haut et fort les valeurs humanistes.

2. Vous pensez vous présenter sous la bannière d’Union du Congo en tant que plate-forme associative ou parti politique ?

L’inertie patente de la classe politique congolaise, majorité et
opposition confondues, m’incite à incarner, pour l’instant, la voix
médiane : celle de la Société civile. S’il arrive un jour à Union du
Congo de se transformer en parti politique, ce sera à la demande du
peuple congolais. Pour l’instant, je suis fidèlement la stratégie mise
en place par mes amis d’Union du Congo qui, à travers le monde,
constituent le premier point d’appui en vue d’un Congo meilleur et
davantage éclairé.

3. Nous savons pertinemment que ce sont les puissances
occidentales qui font et défont les présidents en Afrique. Les exemples
sont légion. De quel soutien disposez-vous ?

Ce sont les Congolais qui éliront leur président en 2011.
Croyez-moi, on ne les trompera plus comme en 2006. Je ne veux pas
exposer trop tôt mes nombreux soutiens à l’intérieur du pays, car je
possède seulement la force de la parole alors que certains disposent de
tout un arsenal répressif. À moins que les gens mal intentionnés m’en
empêchent, je serai bientôt à Kinshasa aux côtés de mes partisans.
Quant aux soutiens extérieurs, il y a en premier lieu la diaspora
congolaise dont je suis l’un des membres. Mais aussi tous mes amis
occidentaux et africains qui partagent ma vision d’une mondialisation
intelligente et d’un panafricanisme moderne.

4. Vous pensez qu’il faille déjà dresser le bilan du président Kabila à deux ans de l’élection ? N’est-ce pas un peu tôt, non ?

C’est logique que les potentiels candidats à la magistrature suprême
commencent à se positionner, car le PPRD s’active déjà à l’intérieur et
à l’extérieur du pays pour promouvoir la candidature de son mentor.
D’aucuns constatent que la campagne du parti présidentiel se fait sans
aucune allusion à la coquille vide que sont les 5 chantiers. Mon devoir
consiste à accompagner les menteurs jusqu’à la porte, à établir ensuite
l’ordre républicain, à renforcer l’autorité de l’État à travers le
territoire national et à sécuriser nos frontières.

5. Pouvez-vous nous résumer votre projet politique pour 2011 ?

Pour instaurer un nouveau modèle de développement qui permettra
l’égalité réelle, je préconiserai une répartition plus juste des
charges publiques à l’aide d’une réforme fiscale courageuse. De plus,
j’encouragerai l’effort et le travail pour l’insertion des plus démunis
dans la vie active. J’imaginerai donc une politique de croissance qui
tiendra compte de la nouvelle donne écologique et privilégiera la
qualité de la vie.

Je placerai au cœur de ma politique la promotion d’une
démocratie renouvelée afin de soutenir un nouveau système social,
garantir la liberté de choix de la réussite individuelle et l’esprit
d’entreprise. N’ayant trempé ni dans les combines d’hier, ni dans
celles d’aujourd’hui, je suis le mieux placé pour instaurer la rigueur
et la transparence dans la gestion de la chose publique. Évidemment, je
veillerai à l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi qu’à l’accès
de tous à la justice, mettrai en place des mécanismes appropriés pour
lutter efficacement contre la corruption et le comportement délinquant
de quelques intouchables, ferai la promotion d’une politique efficace
en matière de santé, d’éducation et du bien-être de la jeunesse.
J’encouragerai les réformes relatives à une armée et à une police
nationales républicaines, car la sécurité et la défense du territoire
constituent le gage d’une paix durable. Pour consolider l’unité
nationale, je rendrai aux Congolais de la diaspora leurs droits
civiques en leur accordant le droit de vote et d’éligibilité aux
élections législatives, sénatoriales et à l’élection présidentielle. Et
comme le fait précède la loi, je privilégierai le caractère inaliénable
de la nationalité congolaise d’origine afin de mieux consolider la
cohésion nationale. Je demanderai donc au Parlement de modifier
l’article 10 de la Constitution pour réintégrer sans aucun préjudice
les Congolais d’origine détenant une nationalité étrangère.
Enfin, j’imposerai le respect des institutions de la République en
clarifiant la situation de la majorité des parlements provinciaux et du
Sénat qui, dès lors que la magistrature suprême a constaté la carence
dans la matérialisation du passage des 11 provinces actuelles à 26,
sont de facto inconstitutionnels.

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