18.09.09 Le Potentiel: Cinq questions à Ebambi Katalayi (*), par DIOSSO OLIVIER

1.
Créé en 2003, l’Office national de l’emploi (Onem) semble ne pas jouer
le rôle que l’Etat et les congolais attendent de lui. Pourquoi cette
léthargie ?

L’Onem est un service public de l’emploi, régi par la convention 88
de l’Organisation internationale du travail (OIT). Les textes de cette
convention disposent que chaque Etat membre doit assurer sur son
territoire un service public gratuit de l’emploi. La mission
essentielle de l’Onem est l’organisation et la gestion du marché de
l’emploi en RDC. Créé, effectivement, en 2003, l’Onem n’a jamais été
doté d’un budget conséquent lui permettant de mieux jouer son rôle
d’intermédiation des ressources humaines auprès de gouvernement, des
entreprises et des demandeurs d’emploi.

2. L’emploi fait partie des «Cinq chantiers de la République». Qu’est ce qui fait que rien ne démarre encore de ce côté-là ?

Effectivement, l’emploi fait partie des «Cinq chantiers de la
République». Raison pour laquelle notre comité de gestion est en train
de sensibiliser le parlement pour un budget conséquent afin de nous
permettre de donner les résultats escomptés, car le peuple a voté pour
le chef de l’Etat en tenant compte de son programme. Actuellement, nous
nous attelons à mettre en place des programmes sur les techniques de
recherche d’emploi ou de son activation. Notre politique consiste
également à encourager la main d’œuvre formée localement. Ceci nous
permet de résoudre la problématique de l’employabilité, c’est-à-dire la
possibilité de remplir certains critères essentiels à l’embauche, en
orientant, par exemple, les gens de telle sorte qu’ils se rendent
employables. Autrement dit, il nous faudra élever le niveau du
Congolais, pour qu’une fois son CV bien élaboré, la lettre de
motivation écrite et l’interview passée, qu’il soit prêt à l’embauche.
D’autre part, nous avons introduit au ministère de l’Emploi, Travail et
Prévoyance sociale un projet sur les mesures d’incitation à l’emploi,
qui comprend un programme de stage, au sein des entreprises locales,
des jeunes diplômés congolais de manière à leur permettre d’acquérir
l’expérience professionnelle requise préalablement. Nous négocions
également un régime spécial d’exonérations de la part de l’Etat en
faveur des entreprises à haute intensité de main d’œuvre.

3. Six ans après sa création, l’Onem n’a toujours pas de
représentations provinciales. Et à Kinshasa, il ne semble maîtriser
pratiquement rien du tout. Comment comptez-vous vous y prendre pour
remplir la mission de cet office ?

Depuis 2003, notre pays a traversé des situations pénibles. Il
faudrait avoir à l’esprit les circonstances de l’époque, notamment la
transition 1+4. Cela n’a pas permis aux différents comités qui se sont
succédé de bien faire leur travail.

4. Pourquoi avez-vous attendu six ans après pour amorcer cette sensibilisation ?

Notre comité de gestion a d’abord voulu assurer la visibilité de
l’Onem, en essayant de vulgariser les missions et les objectifs de
notre office en sus de la sensibilisation de ceux à qui nous devons
rendre service, et même du gouvernement, de notre présence, de notre
existence et des possibilités que nous offrons à nos partenaires.
Ensuite, nous visons l’extension de la couverture de l’Onem sur
Kinshasa de manière plus rigoureuse et sur le reste du territoire
national. Il faudrait donc, pour ce faire, que le gouvernement renforce
nos capacités tant techniques, financières que matérielles.

5. Qu’allez-vous faire au cas où le parlement ne prendrait
pas en compte vos préoccupations ou que le gouvernement se passerait
des recommandations du parlement ?

L’emploi est une affaire de tout le monde. Le parlement et le
gouvernement sont conscients qu’il est temps de faire quelque chose
dans ce sens. Car nous allons rendre compte à la population en ce qui
concerne le mandat nous confié. Nous sommes persuadés que le parlement
prendra en compte l’une des préoccupations principales du chef de
l’Etat et de tous les Congolais en ce qui concerne le chantier Emploi.
Notre pays se voulant être un Etat de droit, notre comité de gestion ne
peut en aucun instant imaginer que les institutions de la République
fonctionneraient à contre courant du standard international. Car, si
tel était le cas, nous parlerions d’un scénario catastrophique.
Hypothèse que nous ne voulons aucunement envisager.

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