24.09.09 Le Potentiel: Cinq questions à Nina Kazadi (*)
1. Votre entreprise a fait lobjet dun intérêt particulier
des visiteurs au salon professionnel des Technologies. Voulez-vous nous
parler en détails de vos activités?
Tikdem Technologies est une société qui travaille dans la conception
et le développement des sites Internet et dapplications Web à partir
de logiciels libres : Sites Web dynamiques à forte valeur ajoutée,
Applications personnalisées évoluées, Intranet et Extranet, Travail
collaboratif, Commerce électronique. Notre société offre des
prestations novatrices, nous orientons nos services spécialement dans
le cadre de projets liés aux technologies Internet (Sites Internet,
Intranet, Extranet, logiciels personnalisés). Nous sommes installés à
Kinshasa depuis maintenant un an. Aujourdhui, Tikdem est une équipe de
15 ingénieurs. Nous avons commencé par 10 ingénieurs qui ont reçu une
formation assurée par des formateurs provenant de sociétés européennes.
Chaque ingénieur de Tikdem suit un cursus dintégration de 4 mois
pendant lesquels, les dernières technologies du web (Ajax, Interfaces
Riche…) sont enseignées.
2. Quels sont les besoins que vous avez trouvés sur le terrain et comment vous avez pu y répondre?
Pour le moment, lAfrique entre, peu à peu, dans la sphère internet
et notamment le Congo. Cette entrée est plus ou moins freinée par le
manque de haut débit en matière de connexion internet. Ce qui fait que
laccès à linternet nest pas très bien installé ici. Mais il y a des
besoins réels sur le terrain. Vous savez aujourdhui, disposer dun
site internet est désormais un enjeu stratégique pour une société,
parce que ça lui permet de se mettre en valeur et de véhiculer une
image ou de mettre en valeur ses produits et prestations. Il y a de
réels besoins ici. Nous allons inévitablement être équipés en haut
débit au Congo dici peu.
3. Dans quel domaine vous avez fait des progrès et quelles sont vos difficultés?
Je dirai la montée en compétence de nos jeunes ingénieurs représente
pour nous un progrès fort. Par rapport aux difficultés, je dirai
dabord le manque de connexion internet haut débit. En termes de
produits, nous sommes une société de prestation de services, nous
proposons un service qui nest pas encore vulgarisé au Congo. La
culture WEB et internet nest pas répandue. Donc, je dirai que ça rend
la tâche plus difficile.
Et je finirai en disant que notre démarche cest de réaliser
selon le besoin et les attentes du client, mais très souvent le client
veut un site ou un logiciel sans vraiment nous donner les éléments
nécessaires nous permettant de le satisfaire totalement. Nous avons un
éventail de services larges mais le client, à son tour, doit penser son
site ou son logiciel et nous, nous réalisons. Noubliez surtout pas que
cest un travail de collaboration.
4. Quels sont les feed-back que vous recevez de vos clients.
On a deux typologies de clients: en RDC comme Synergy-Group par
exemple et nos clients à létranger, des Agences de communication pour
la plupart… Cest dailleurs dans ce cadre là que nous avons été
amenés à travailler avec de grands groupes comme Air France et Sony par
exemple. Nous avons eu des retours plus quencourageants. Il faut tenir
en plus compte du fait que les jeunes ingénieurs qui ont travaillé sur
ces projets sortaient de Formation. Ils ont travaillé sur des projets
de grande envergure et leurs travaux ont été très bien perçus et
grandement félicités. Nous avons vraiment gagné beaucoup en
crédibilité. Sur le terrain congolais, parmi nos premiers clients, on a
réalisé le site dEntreprendre qui est très bien. Nous sommes en train
de travailler sur le site de FPI – SynergyGroup.
5. Le fait que les nouvelles technologies font à peine leur
entrée sur le marché congolais ne constitue-t-il pas un obstacle à vos
projets?
Je dirai quau niveau du recrutement oui, parce quen sortant de
luniversité, les étudiants ont une très bonne compétence théorique en
général mais très peu de compétence pratique. Donc, nous sommes obligés
de mettre en place un véritable cursus de formation interne pour les
mettre à niveau. Lautre aspect qui est plus embêtant pour nous, cest
le fait que la culture WEB et internet nest pas répandue. Nous sommes
obligés de passer par une phase dévangélisation des potentiels clients
pour leur montrer lintérêt de la numérisation de tout le processus
dune entreprise, quelles sont les marges à générer. Le travail est
dabord dexpliquer.
TIREES DE ENTREPRENDRE, N°20, DE SEPTEMBRE 2009