Justice à deux vitesses, deux poids deux mesures. (JP Vununu)
Cependant,
en assumant l´appui donné au passé aux forces négatives, auteurs de 6
millions de victimes en RDC, il doit porter le chapeau de ces crimes
contre l´humanité. Pourquoi demander aux congolais de ne pas être otage
du passé tandis qu´au Rwanda et à travers le TPIR d´Arusha, la traque,
l´arrestation et le jugement de génocidaires continuent jusqu´à ces
jours ?
Pour
cette visite impromptue, organisée juste avant l´arrivée de la
Secrétaire d´État Américain, Hilary Clinton, il est important pour
nous, de le classer dans le compte d´une préparation psychologique de
l´opinion congolaise, en l´orientant vers le terrain de l´oubli ou
celui du pardon. Coïncidences ou simple fait du hasard, l´on en saura
plus, qu´après analyses et décortication des faits car elle aussi, Mme
Hilary Clinton, s´est rendue compte de l´ampleur de souffrance dont vit
depuis plus de douze ans, la population congolaise de l´Est du pays.
Elle a eu des larmes et des mots suivants :”
«
Je suis allée à Goma pour dire clairement que les États-Unis condamnent
ces attaques et tous ceux qui les commettaient et qui les
encourageaient. Ce sont des crimes contre lhumanité. Ces actes ne
portent pas uniquement atteinte à une seule personne ou à une seule
famille ou encore à un village ou un groupe. Ils déchirent le tissu qui
nous unit en tant quêtre humain. De telles atrocités nont leur place
dans aucune société. Cest vraiment lhumanité sous son pire aspect »
Les
uns n´ont pas hésité de commenter ce geste, en se demandant s´il ne
s´agissait que des larmes de crocodile tandis que les autres, ont
souligné que l´assassin revenait toujours sur le lieu du crime. Ce qui
semble être le cas. En effet, en 1996 lorsque la tragédie de l´Est a
commencé, notre hôte de marque était la première Dame des États-Unis,
épouse du Président Clinton qui tous le monde le sait, a joué un grand
rôle par son appui aux pays agresseurs de la RDC pour évincer Mobutu et
de là, instaurer une suprématie américaine dans la région des Grands
Lacs à travers ses nouveaux alliés africains, le Rwanda et l´Ouganda.
Plusieurs rapports font état de la participation des officiers
américains de renseignement aux côtés de ces armées d´invasion
qu´étaient l´armée rwandaise et ougandaise. De cette invasion, il
s´ensuivit l´occupation de toute la partie Est du pays par ces pays
agresseurs et la chute de Mobutu. Possédant les moyens le plus
sophistiqués en matière de renseignement au monde, ils (les américains)
n´ignoraient pas les exactions que subissaient quotidiennement la
population congolaise du Kivu. Soulignons que sur le terrain parmi la
multitude des ONG, on y trouvait aussi celles ayant comme sièges aux
États-Unis. Sûrement, elles ne manquaient pas de faire leur rapport à
qui de droit. Pourquoi on a laissé faire ? Comme qui dirait :SILENCE ON PILLE D ´ABORD, LE RESTE ON VERRA APRÈS!
Ainsi,
voici depuis l´année 1996 jusqu´à aujourd´hui, 13 ans se sont écoulés
sans que l´administration américaine ne condamne publiquement et
classifie les crimes commis au Kivu comme étant des crimes contre
l´humanité en œuvrant pour l´arrestation de tous les criminels de la
région des Grands Lacs.
Pour
mémoire, celle qui a précédé Mme Hilary Clinton à ce poste de
Secrétaire d´État lors des faits au Kivu, est une femme comme elle, Mme
Madeleine Albright. Elle aussi a eu des larmes et des mots très
compatissants lors d´un voyage en Afrique en disant concernant les 10
femmes enterrées vivantes à Mwenga en septembre 1999 : “ Ces crimes ne resteront pas impunis”
Que
diantre, voici que cette justice se fait toujours attendre, et comme
par enchantement, Hilary Clinton nous oriente vers une autre piste en
déclarant :“
Lorsque
jétais en RDC, jai eu un entretien très franc au sujet de la violence
sexuelle avec le président Kabila.. Jai souligné quil fallait
poursuivre en justice et sanctionner les auteurs de ces crimes, qui
quils soient. Cest particulièrement important lorsquils occupent des
postes de responsabilité et que ce sont notamment des membres de
l´armée congolaise que l´on a laissé commettre ces crimes en toute
impunité Roman">.“
Ce
qui parait bizarre dans son discours, elle ne pointe du doigt que les
présumés coupables dans l´armée congolaise sans faire allusion aux
officiels rwandais, pourtant eux aussi, impliqués dans le génocide
congolais.
La
boucle étant bouclée, l´assassin est revenu sur le lieu du crime, non
pas pour effacer ses traces mais pour brouiller les pistes menant à lui
et ses complices rwandais en orientant l´opinion internationale rien
que vers la piste congolaise. Entre sa recommandation aux congolais
d´oublier le passé et l´attitude adoptée jusque là par l´administration
américaine, il y a un pas vite franchi dans la banalisation de nos 6
millions de victimes. Paroles de bonnes intentions simplement ou
paroles agissantes, la justice effective, elle, viendra de notre
détermination. Penser autrement serait utopique.
En
outre, dans ce même registre de crimes imprescriptibles, nous avons vu
le Procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo descendre en RDC plus
précisément en Ituri sans s´intéresser au Kivu. Or, compte tenu de
l´ampleur de crimes sur le terrain , l´on nous dira pas que les ¾ de
nos victimes proviendraient uniquement de l´Ituri. En boudant
le Kivu, peut être avait -il peur d´une humiliation et, ait évité
d´aller côtoyer Bosco Ntangada, frappé d´un mandat d´arrêt
international de la CPI depuis le 22 août 2006 ?
Curieux
et incompréhensible, au moment où ce criminel côtoie les troupes de la
Monuc à l´Est de la RDC au vu et au su de ce Procureur et de la
communauté internationale , les rumeurs sur sa nomination imminente
n´intrigue pas Moreno et, il paraîtrait même qu´il serait promu Général
dans notre armée nationale en guise de prime des massacres “des moutons
congolais”. Pire encore, le site officiel de la CPI, www.icc-cpi.int ment sur son sort en écrivant tout bonnement ACTUELLEMENT EN FUITE !
Bien
mal avisé serait celui qui, faisant semblant ou étant ignorant,
escamoterai l´acharnement de ce Procureur sur le sénateur Bemba,
allant jusqu´à dire avant le jugement, qu´il n´a jamais perdu un procès ! Il n´est pas étonnant de voir son appel sur la décision de liberté provisoire
accordé à Bemba par la Chambre préliminaire II.
En
fin de compte, l´on ne saura expliquer et, surtout dire, par quel
miracle, les commanditaires de nos 6 millions de victimes, comparable
aux habitants de tout un pays comme le Togo, manqueraient au banc des
accusés de cette Cour. Il est important de rappeler ici que, le cas de
Bosco Ntangada et consorts n´est pas un simple fait anodin, ils sont
soutenus et, de ce faire, il y a lieu de ne plus hésiter à déduire que
la CPI est instrumentalisée.
Jean-Pierre Vununu, "Le Cri Des Opprimés"