La crise foncière de lEtat en République démocratique du Congo : Kinshasa, une bombe foncière à désamorcer ? (Moké SILUBWE )
Mais
Kinshasa ne peut pas recevoir tout le pays. Les autorités doivent en
prendre conscience. Car, la pression urbaine à Kinshasa ne suit pas
lagrandissement des voies routières, les canalisations collectives
deaux usées, ni les grandes infrastructures urbaines. Le problème
daccès à leau potable et à lélectricité le montre très bien. Trente
ans de sous investissement dans le secteur de leau et du courant
handicape la santé publique et la croissance économique jusquen 2035
selon des sources bien informées.
Et
pourtant, dans les pourparlers préalables au financement des projets
dinfrastructures, lEtat continue de garantir aux bailleurs des fonds,
la disponibilité des terrains alors que la propriété privée immobilière
a gagné du terrain sur les réserves domaniales de lEtat. Ce dernier
temps, et cela narrive pas souvent, cest lEtat qui nest pas content
de lui-même. Il ne peut pas être content de lui-même pour avoir mal
géré son propre patrimoine immobilier. LEtat se souvient heureusement,
de toutes ses concessions et de tous les logements de fonction dont il
a « oublié » de réclamer la restitution à certains agents et
fonctionnaires.
Certaines
maisons de fonction ont presque franchis lusucapion qui donne droit,
selon les juristes, à un utilisateur de maison durant 30
ans de se voir reconnaître la propriété sur le bien. Plusieurs
générations dune famille dans un logement de lEtat a fait croire aux
fils et petits fils que le bien était légué par le parent
ex-fonctionnaire. Il a fallu que la crise foncière passe par là pour
que les services du domaine de lEtat congolais sortent de leur
léthargie. La crise foncière de lEtat est là. Mais comment lEtat
peut-il être en manque de terrains alors quil contrôle lurbanisme
depuis la colonisation, alors quil détenait, en droit, la propriété du
sol et du sous-sol de tout le territoire pendant la Révolution
Mobutiste, alors quil a distribué à ses citoyens et fait la promotion
de la propriété privée immobilière ? Cest lénigme et le paradoxe de
la crise foncière de lEtat en République démocratique du Congo.
La pression démographique urbaine, source principale de la crise foncière de lEtat
Au
fur et à mesure de la croissance démographique de Kinshasa, les
autorités zaïroises ont fait le choix de lurbanisme historique en ne
lotissant de nouveaux quartiers quen prolongement du Vieux Kinshasa.
Le premier problème de lagrandissement rapide en moins de 50 ans de la
Ville de Kinshasa, cest celui de la sécurité civile. De nombreuses
activités sensibles (aérodrome de Ndolo, casernes militaires, zones
industrielles, dépôt de carburant ou plusieurs ouvrages isolés jusquà
lindépendance) ont été rattrapées par lhabitat privé,
générant ainsi involontairement un voisinage dangereux pour la sécurité
civile. Le dernier crash davion à Ndolo est un exemple de voisinage
devenu difficile entre lHabitat (la sécurité civile) et certaines
activités dintérêt économique ou national. Sans oublier les cas
particuliers du grand marché de Kinshasa ou de lUniversité de
Kinshasa, source dattroupements naturels de nombreuses personnes en un
seul lieu au risque daggraver des catastrophes ou de rendre périlleuse
la mission de maintien dordre des autorités de police. Et pourtant,
dans de nombreux pays, les Universités doivent désormais maintenir la
concentration des facultés et étudiants selon une taille
dattroupements maîtrisable pour les forces de lordre. Souvenons-nous
de Mai 1968 dont les troubles partis de lUniversité la Sorbonne, ont
rendu difficile le maintien de lordre à cause de la très forte
concentration des étudiants et facultés dans le quartier Latin de
Paris. Doù le principe de précaution qui voit dans de grandes
capitales les facultés dune même Université éclatées en petites unités
séparées géographiquement dans lintérêt la sécurité civile.
Dans
le même esprit, les autorités de défense en France, par exemple,
organisent depuis 1919, un éloignement des cibles potentielles
militaires des habitations civiles après plusieurs arrêts du Conseil d
Etat qui avaient condamné la France pour voisinage dangereux
dommageable ayant entraîné une rupture dégalité devant les charges
publiques. Ces condamnations judiciaires de lEtat français trouvaient
leur origine dans un accident qui sétait produit dans lîle française
de la Réunion doù un dépôt de munition avait explosé, entraînant dans
le voisinage 80 morts. Les magistrats qui ne relevaient aucune faute de
service de la part de lEtat ont néanmoins déclaré ce dernier coupable
davoir laissé se poursuivre aux abords des habitations civiles, une
activité dintérêt général certes, mais dangereuse pour la sécurité
civile. La manière dont évolue loccupation de la ville de Kinshasa et
de certains grands centres urbains du pays interpelle les pouvoirs
publics congolais à diligenter un audit de la sécurité civile urbaine.
Ces investigations permettraient, dans le cadre du principe de
précaution, dinventorier les ouvrages et activités à risque pour la
population urbaine avoisinante et de faire un Plan de
Prévention et dAmélioration de la Sécurité civile Urbaine. Du moins
pour lenvironnement, un tel audit en vaut la peine.
La crise du logement, seconde cause de la crise foncière de lEtat
De
nombreuses activités dangereuses pour notre sécurit é en ville se sont
rapprochées des habitations à cause de la crise du logement. En effet,
durant les 50 dernières années, les autorités du Ministère de lHabitat
et de lUrbanisme ont dû faire face à une crise de logements cuisante à
cause de lexode rurale et de la forte pression démographique urbaine.
Ces considérations expliquent pour lessentiel la primauté entretenue
de lhabitat sur lurbanisme dans la stratégie dapproche
des différentes autorités responsable de ce département ministériel. De
là à conclure pour autant que cest la crise du logement depuis 50 ans
qui explique en grande partie la crise foncière de lEtat
en 2009, il ny a quun pas. Une telle conclusion ne serait-elle pas
hâtive ? LEtat sous Mobutu navait-il pas encouragé par tous les
moyens lagriculture et la vie en milieu rural ? Lagriculture priorité
des priorités était censée arrêter la saignée des ressources humaines
rurales en mettant en avant la lutte contre lexode rurale. Nétait-ce
pas pour lEtat une façon de désengorger Kinshasa et les autres villes
prisées par tous au mépris de problèmes de logements ?
La
ruralité na-t-elle pas fini malheureusement comme un slogan pour
attirer les fonds des bailleurs et comme des simples bonnes intentions
vertes à une époque où lécologie est devenue une mode planétaire ? Le
secteur minier nétait-il pas là pour rappeler dès 1971 à Mobutu et ses
gouvernements que largent cest le nerf de la guerre ? Après
tout, ne fallait-il pas attaquer lennemi (le sous-développement) là où
on était le plus fort (Gécamines, MIBA …) ? En tous cas, sur le plan
politique, léchec des politiques de développement rural dès 1971,
explique en grande partie la ruée vers la Ville des congolais. Cest
cette pression urbaine sensible dès 1980 qui va entraîner la crise du
logement en ville en général et à Kinshasa en particulier.
Des
grignotage des réserves foncières de lEtat et des lotissements
sauvages : deux solutions durgence à la crise du logement urbain
En
1960 au départ des Belges, le bilan des politiques dhabitat et
durbanisme était clair : maîtrise de lexode rurale, constitution et
préservation des réserves foncières de lEtat dans le cadre des Schémas
Directeurs dAménagement, zones tampon pour limiter lintercommunalité
et respecter le zonage industriel. En 1960, les champs de tir, les dépôts de munitions, les aérodromes sont donc bien aménagés hors des habitations pour la sécurité civile.
Sous
Mobutu, lEtat doit faire face à une forte demande dentrée en ville.
Vu lurgence de résoudre la crise du logement urbain, lEtat zaïrois se
prive dabord de ses réserves foncières en milieu urbain. Certes, dans
lintérêt de la sécurité civile, certains domaines publics de lEtat
devraient être désaffectés comme ces champs de tir et terrains
militaires qui se sont retrouvés en milieu urbain avec le temps. Ces
terrains nombreux de lEtat ont été lotis et distribués entre les
notables à la Gombe, Ngaliéma etc. Mais lEtat ne peut pas se priver de
ses réserves foncières utiles au développement futur de la ville. En
suite, pour résoudre la crise du logement, lEtat va durgence
augmenter loffre foncière en créant de nouveaux lotissements et
quartiers. La plupart de quartiers nés et lotis après 1980 lont été
sauvagement sans prééquipements, sans trottoirs, ni canalisations
collectives, ni adduction à leau potable, ni connexion au réseau
électrique. Des quartiers comme Selembao sont de vraies bombes
foncières à désamorcer. Ces quartiers nont toujours pas de plan
dalignement, cest-à-dire pas des rues, les maisons senchevêtrant les
unes sur les autres. Comme si larmée et la police nont pas besoin des
voies de circulation dans ces zones habitées pour y assurer lordre et
la sécurité. Les quartiers kinois sans rue ni alignement ne sont-elles
pas pour le contribuable de vraies bombes foncières financièrement et
juridiquement ? Car, il faudra tôt ou tard ordonner une procédure de
remembrement urbain (destruction, redécoupage et redistribution) pour
mettre fin à ce conflit foncier permanent. Il est certain que sur le
plan sanitaire et environnemental, ces quartiers vivent sur leurs
déchets solides et nagent dans les eaux usées.
Kinshasa, un défi aux 4 fonctions de la ville moderne
Kinshasa
est une ville qui défie les 4 fonctions dune ville moderne : habiter,
circuler, travailler et se recréer. Mais en faveur de lhabitat, les 3
autres aspects de la ville moderne ont occultés les 3 dernières
décennies. Comment se recréer dans une ville où les aires des jeux
(terrains de foot, de sport, places publiques …) ont été ignorés par
les lotisseurs ? Le spectacle de jeunes obstruant la voie publique pour
un match de foot ou des habitants barrant la circulation pour une
cérémonie némeuvent plus les Kinois. Circuler en tant que lune des 4
fonctions de la ville se conjugue désormais avec le verbe
« embouteiller » faute pour lEtat davoir tracé des voies assez larges
en prévision de lurbanisation croissante et de la circulation
automobile toujours à la hausse. Comment circuler pour aller travailler
quand lhabitat et le lieu de travail sont séparés géographiquement
faisant de Kinshasa le prototype dune ville coloniale africaine avec
son Centre ville lieu de travail et ses banlieues dortoirs ? A qui a
profité le fait de privilégier le logement et donc lhabitat sur les
domaines de lEtat ? Dabord aux responsables administratifs chargés de
la répartition des terrains. Il sest créé une vive motivation
financière à lattribution des terrains aux congolais.
Pourquoi
alors en faveur de lhabitat les 3 autres aspects de la ville moderne
seront occultés les 3 dernières décennies ? Lintercommunalité de
Kinshasa ou justement cette fusion géographique des 24 communes
kinoises, a sans aucun doute accéléré le processus dérosion foncière
en moins de 50 ans des réserves domaniales en périphérie de chacune des
communes de la Capitale congolaise. Le cas des réserves domaniales au
bord du fleuve Congo est plus clinique et désespéré.
Le bord du fleuve Congo, de vraies carottes cuites
Kinshasa
est longé par le fleuve. Cette phrase nest plus vraie en 2009 :
Kinshasa est longé des propriétés privées au bord du fleuve. En milieu
urbain, le littoral kinois qui fait partie en droit du domaine public
fluvial de lEtat accessible à tous, a cessé presque dappartenir à
lEtat. Or, un Etat frontalier par le fleuve a besoin dune réserve
foncière au long du littoral pour ses propres besoins de souveraineté
et de surveillance frontalière. De telles réserves foncières côtières
sont même une obligation constitutionnelle pour lEtat congolais qui
doit donc maintenir en tout temps un droit de propriété entre les rives
du fleuve et une certaine distance (500 m inconstructible pour le cas
du littoral maritime français, par exemple). Si lEtat perd la propriété
foncière à la Corniche fluviale, ses besoins de souveraineté
entraîneront des gênes pour lui-même et pour les propriétaires privés.
En effet, en cas de nécessité de défense nationale, lEtat sera amené à
recourir à des mécanismes juridiques qui troublent la propriété privée
sous forme de réquisitions des concessions privées, voire
dexpropriations de ces dernières pour cause dutilité publique. Au
moment où Kinshasa fait face à accroissement vertigineux du parc
automobile et aux embouteillages, louverture de nouveaux
artères en périphériques aurait permis un désengorgement sensible de la
circulation automobile. En effet, le Gouvernement congolais submergé par linsuffisance
des voies en milieu urbain et par létroitesse des axes principaux
privilégie une stratégie douverture des routes secondaires en
parallèle pour linstant. Et pourtant, la corniche fluviale était
sensée assurer une desserte continue et rapide à tous les quartiers de
Kinshasa.
Mais
le littoral fluvial kinois est majoritairement privé en milieu urbain.
Une situation regrettable du point de vue de principe de droit daccès
de tous au fleuve, dabord. Car, les jeunes générations kinoises ne
voient plus désormais le fleuve quà la télévision, les maisons privées
empêchant la vue et laccès au domaine public fluvial affecté par
principe à lusage de tous. En suite, du point de vue du développement
du pays, loccupation privée de la corniche fluviale kinoise fait de la
République démocratique du Congo lun des rares pays côtiers au fleuve
à se priver de lexploitation économique de son littoral fluvial.
Il
nest pas possible dinverser la tendance sans un conflit foncier entre
lEtat et les propriétaires riverains au fleuve. Car, lexpropriation
pour cause dutilité publique des concessions riveraines au fleuve
serait une solution coûteuse pour les finances publiques et périlleuses
pour lAgent judiciaire de lEtat. Une telle solution contentieuse
nécessite un retour de la croissance économique et le respect par
lEtat des conditions préalables au retour des industries touristiques
côtières notamment lassainissement des eaux urbaines polluant le
fleuve, la redynamisation du parc hôtelier. Dans tous les cas,
exproprier la corniche fluviale kinoise est un casus belli, des vrais
conflits fonciers dont lEtat congolais et le Gouvernement provincial
kinois ferait léconomie en recourant au droit de préemption, une
procédure moins conflictuelle. En effet, la meilleure voie de
récupération par lEtat de la corniche fluviale est de créer un PIF
(Périmètre dIntervention Foncière) tout au long du littoral fluvial
urbain de Kinshasa. Selon cette procédure, lorsquun Périmètre
dIntervention Foncière est créé dans un but dintérêt Général, la Province
de Kinshasa pour le compte de laquelle il a été créé, dispose dun
droit de préemption sur tout immeuble bâti ou non bâti, toute
aliénation étant subordonnée, à peine de nullité, à une déclaration
préalable par le propriétaire à la Province. Mais, il faut deux à trois
générations de Kinois, autant quil en a fallu pour aliéner la corniche
fluviale, pour récupérer à lamiable tout le littoral fluvial
privatisé.
Le plan B du retour de la corniche fluviale kinoise au domaine public de lEtat, serait de
recourir à une concession dendigage du fleuve. Il sagit selon cette
procédure juridique, de reculer le fleuve jusquà 200 m de profondeur
pour y faire passer sur les terres asséchées une route périphérique
autour de Kinshasa. Une telle technologie est à la portée du pays,
reste à se doter des moyens financiers au retour de la croissance
économique.
Aujourdhui,
les carottes sont vraiment cuites pour la corniche fluviale kinoise
même si la Province de Kinshasa et le Gouvernement congolais font fi de
ne pas avoir une crise foncière sur cette partie de la ville de
Kinshasa. Contrairement à ce que lon pourrait croire, ce nest pas la
dynamisation des industries touristiques qui interpellera lEtat à se
réapproprier les terrains côtiers au fleuve, mais laccroissement du
parc automobile urbain et lengorgement rapide dans les 10 prochaines
années de la circulation automobile à Kinshasa.
LEtat, loublié de la réforme foncière
Accuser
lEtat de sêtre oublié dans la nouvelle répartition de la terre depuis
la crise de logement de 1980, ce nest donc pas tout expliquer.
Lobservateur objectif doit prendre en compte le contexte de pénurie de
loffre foncière provoquée par limplosion démographique urbaine à
partir des années 80. De la révolution industrielle de 1848 à ce jour,
la vie en milieu urbanisé est devenue pour lhomme moderne une
constance dans tous les pays. Depuis que nos arrières grands parents,
parfois à pieds sac à dos, ont regagné des centres urbains en quête
dun travail dans les usines, la pression démographique urbaine
mondiale na cessé de croître. Cette tendance plus
perceptible dans les pays en voie de développement népargne pas la
République démocratique du Congo. Plus de 65% des Congolais vivent en
ville. Voir la ville sinon rien, hante chaque jour plus dun rural.
Toutes les occasions sont justifiées pour quitter la campagne et
rejoindre la ville : études, mariage, travail ou simplement
laventurisme pour « aller se chercher ».
Lexode rural en République démocratique du Congo ainsi que la ruée
vers la ville sont le fruit des échecs successifs des politiques
publiques de développement rural et de réforme agricole.
Lurbanisation,
source dacculturation, est sans aucun doute lune des principales
sources des maux de la société congolaise. Pour les pouvoirs publics,
cette urbanisation sauvage a pour conséquences la surcharge des
installations et lamortissement rapide des infrastructures urbaines.
En effet, les routes, les réseaux électrique et de leau, lhabitat
même comme la plupart de services publics (police urbaine, écoles, la
gestion des déchets ménagers liquides et solides etc.) nétaient
adaptés en 1960 quà une population de Kinshasa de 400.000 habitants.
Avec environs 10 millions dhabitants en 2009, la pression
démographique sur les équipements urbains sest accrue de 400% sans que
les investissements publics ne suivent. Face à une forte demande
dentrée en ville, les autorités congolaises ont été acculées par les
cadres moyens montants daugmenter loffre foncière et doffrir aux
citadins les quatre fonctions dune ville moderne : habiter, circuler,
travailler, se recréer.
Il
n y a pas déquivalent dune telle crise déquipements publics urbains
depuis les destructions dues aux bombardements de la Seconde guerre. A
la fin de la grande Guerre de 1940-45, faute de moyens ou par
complaisance, la plupart de pays détruits par les bombardements ont
préféré un urbanisme historique, en réhabilitant comme telle la ville
détruite pour en conserver larchitecture dans lintérêt de la culture
et du tourisme. Londres, Bruxelles, Rome ont fait le choix dun
urbanisme historique qui explique le décor ancien quand on se promène
dans ces villes. Lurbanisme historique impliquait de répondre à
lexode rural et à la pression démographique urbaine par laménagement
de nouveaux quartiers uniquement en prolongation directe des anciennes
agglomérations. Par son fondement culturel et touristique, lurbanisme
historique kinois a dominé en grande partie son opposant, lurbanisme
progressiste. Une façon pour la RDCongo de suivre la Belgique
colonisatrice partisane de lurbanisme historique, à lopposé de la
France métropolitaine avec son Plan Guichard de 1944 et son urbanisme
progressiste créant ex nihilo
de nouvelles cités urbaines (HLM, ZAC etc.) pour relancer la croissance
économique et lemploi à partir du secteur du bâtiment.
Conclusion
Il
est urgent pour le Gouvernement congolais et la Province de Kinshasa de
suspendre tout nouveau lotissement sur Kinshasa pour permettre de faire
un bilan et des perspectives dans lintérêt des générations futures. Un
tel moratoire donnerait une nouvelle chance pour une autre politique
daffectation du sol à Kinshasa dans laquelle lEtat ne sera plus
encore loublié de la répartition de la terre. Car, suite aux
lotissements mal équipés, lEtat manque de terrains pour réaliser les
grands travaux dinfrastructures en milieu urbain. Ce moratoire devrait permettre un audit du patrimoine immobilier, des réserves foncières de lEtat et de la
sécurité civile urbaine.
Pr Moké SILUBWE