République Démocratique du Congo : un Etat bel et bien en faillite

L’ouvrage a plus
qu’ému l’Ambassadeur du Congo (RDC) près du Royaume de Belgique… Dix jours
après en avoir reçu un exemplaire, Son Excellence a réussi la prouesse de
produire sa réaction. Celle-ci s’est présentée sous la forme d’un opuscule
intitulé Réformes au Congo (RDC) Pour un
regard alternatif.
L’opuscule a été diffusé dans la Salle de Congrès de la
Maison des Parlementaires le jeudi 17 septembre 2009, en marge du colloque pour
la publication du livre.

 

Quoi de plus
normal que l’Excellence fasse son travail, puisque – faut-il le croire – c’est
ça aussi son travail ? Et d’ailleurs, vu le lyrisme de certains passages
de l’opuscule, renforcé par la répétition façon poétique du nom de l’éditeur de
l’ouvrage qui est voué aux gémonies, on pourrait également affirmer qu’il aime
cela. Car il est de notoriété publique que l’Ambassadeur est non seulement
Professeur, mais aussi Poète.

 

Qui pourra nier
la faillite de l’Etat RDC ? Sont-ce ses homologues Professeurs de
l’enseignement supérieur et universitaire oeuvrant en RDC ? Est-ce le
septuagénaire reconverti en sentinelle qui vous rebat les oreilles avec sa
légende de « ntango ya ba Flamands » (l’époque
des Flamands) ? Sont-ce les parents d’élèves qui s’arrachent les cheveux à
chaque rentée scolaire pour choisir l’enfant qui sera scolarisé cette année,
alors que la loi décrète la gratuité de l’enseignement primaire en RDC ?
Ou les fonctionnaires et agents de l’Etat qui ne connaissent pas avec
exactitude la date du paiement d’un « salaire » non concerné par le
SMIG pourtant promulgué par Décret Présidentiel ? Ou les
« shegue » (enfants dits de la
rue
) qui écument carrefours et marchés de Kinshasa ? Ou, marchandises
faisant la navette entre la tête et le sol, les vendeurs (ses) sur le qui vive
le long des grandes artères à l’affût des policiers répresseurs ? Ou les
paysans de l’arrière pays dont la production pourrit dans les champs faute de
moyen d’évacuation ? La liste n’est pas exhaustive.

 

Il est fort
compréhensible que des personnalités du rang de Son Excellence nient l’évidence
de la faillite de l’Etat en RD Congo, hypocrisie oblige. Ce type de
clientélisme teinté de cynisme n’est pas nouveau en RDC, il a eu ses précurseurs
dans la défunte République du Zaïre. La faillite, c’est toujours pour les
autres, les laissés pour compte du peuple.

 

Pourquoi, par
une réaction aussi violente que dépourvue d’impersonnalité, vouloir seul
assumer ce dont on n’est pas seul responsable ? N’était-il pas possible
d’orienter le débat autrement ? Prendre acte d’une version critiquable sur
l’état de la nation. Puis proposer un appel à contributions pour de réflexions
en vue mettre en œuvre des actions concrètes ayant un impact visible sur le
vécu quotidien du congolais ordinaire et ainsi battre en brèche cette
qualification d’Etat en faillite.

 

Car enfin tout
le monde sait que la faillite de l’actuelle République Démocratique du Congo
n’a pas commencé en 2001.

 

 

KN / UNIKIN

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