15.11.09 F. Muamba à C-retro-actuel : le MLC est une grande formation politique d’un point de vue numérique mais demeure encore des plus petites quant à la maturité

Vous savez, le MLC est une grande
formation politique d’un point de vue numérique mais demeure encore des
plus petites quant à la maturité, l’idéalisme mais encore la
détermination de ses acteurs à apporter un réel changement, cette
observation étant valable pour la majorité des partis congolais et même
africains.

C-retro-actuel : Votre réponse me paraît ambigüe, à vous entendre nous sommes dans la fatalité … 

Non,
je ne le pense pas, vous savez le MLC est un jeune parti politique, il
n’a  qu’une dizaine d’années, c’est vrai que l’absence de son
leader-fondateur donne lieu a beaucoup de revirements ce qui est triste
et montre à suffisance la nécessité pour les africains de fonder des
partis sur des idéaux et non sur des hommes comme c’est le cas dans ce
parti. Ceci dit, en l’absence de Jean pierre des possibilités existent,
c’est une question de volontarisme et de réalisme.

C-retro-actuel : Pensez-vous que ce parti peut relever les défis à suivre en l’absence de son leader ?

Vous
savez  le sénateur Jean-Pierre Bemba est une pièce maîtresse mais
lorsque dans un parti il existe des hommes indispensables à son
fonctionnement, ce n’est plus un parti, un parti est une somme de
volontés et d’actions traduites dans un engagement pour un idéal, on ne
saurait aliéner les aspirations au bien être de tous les congolais qui
souffrent à la présence du sénateur, Primo, la classe politique et
notamment l’opposition a une lourde responsabilité, secundo, les
compétences pour l’assumer existent et tertio, la situation  socio
politique est à un point délétère tel que l’opposition ne devrait pas
se complaire dans ce genre d’excuses.

C-retro-actuel :
Monsieur Mamba, vous semblez confondre le charisme reconnu aux leaders
et notamment à Jean-Pierre Bemba avec les compétences qui jusque là
sont sans impact au vu de la désorganisation de cette opposition.

Rires,
Mobutu était charismatique au point de détruire ou carrément de ne pas
construire ce pays, il était craint au point que même citer son nom
devenait un péché. Ceci pour dire, que le charisme utile doit servir
pour réaliser des œuvres d’utilité publique indélébiles et non pour
simplement régner sans contestation, et ce charisme utile je ne l’ai
que rarement observé dans notre classe politique. Alors quel est le
plus important en politique, la posture ou l’action efficace ? Un
charisme qui met tout le monde d’accord ou un charisme utile et
bienfaiteur d’œuvre de grande portée ?

C-retro-actuel : Si
je vous comprends bien le Charisme du sénateur Jean Pierre Bemba n’est
pas un « charisme utile et bienfaiteur  »

C’est vous qui
le dites, mais en ce qui me concerne, je n’apporte des jugements que
par rapports aux œuvres, en remontant à l’époque de la rébellion
jusqu’à l’époque du 1+4, je n’ai à pas observé de changements
significatifs dans les secteurs pour lesquels le sénateur avaient des
compétences et encore moins d’œuvre d’utilité publique de grande
portée, vous me parlerez de la stabilisation du franc congolais ou
encore de l’augmentation des recettes domaniales, mais je vous
répondrai que l’impact social était à ce point faible que c’est pendant
cette période que la classe politique s’est le plus enrichie.

Et
donc, en l’absence d’œuvres d’intérêt publique significatives,
indélébiles, de grande portée et futuristes, le charisme n’est qu’un
instrument de domination, a-t-on besoin de quelqu’un qui va simplement
régner sur l’opposition ou avons-nous plutôt besoin des leaders qui
vont apporter des solutions ? La responsabilité est collective, et le
charisme seul ne résoudra pas les problèmes actuels, le salut ne
viendra que lorsque les acteurs prendront la mesure de la
responsabilité collective qui s’impose.

C-retro-actuel :
Pensez-vous que le MLC pourra aligner un candidat valable en dehors du
sénateur en 2011 si élections il y aura ?

Ne pas le faire
serait irresponsable, mais il faudra pour que ça fonctionne que la
classe politique de ce parti se soumette à la base via des primaires.

C-retro-actuel
: Mais il me semble que depuis 2006 , le MLC n’a assuré et gagner
aucune élection, la perte de l’équateur ne présage pas 2011  ?

On
ne saurait faire de l’arithmétique politique mais n’oubliez pas que
dans notre pays aucune théorie ne tient, le congolais est plus que
jamais imprévisible, plusieurs surprises nous attendent encore.

C-retro-actuel
: Pour terminer, ne pensez-vous pas que l’élection de l’équateur balise
le chemin à la réélection de Kabila en 2011 ?

Ce que vous
dites reste discutable, mais encore, je pense que la démocratie est une
école dans laquelle la leçon fondamentale est de savoir que rien n’est
jamais si sûr au point de ne pas batailler, mon souhait est que nous en
arrivions à un débats d’idée, que des bilans soient établis, en somme
que des comptes soient rendus, faut-il encore qu’il y ait assez
d’oreilles et de cerveaux pour analyser ces programmes et bilans, c’est
là toute la magie des élections en Afrique, difficile encore une fois
de tabler sur une théorie qui tienne, tout reste possible et souvent
irréaliste.


Ecrit par : Tito Kanza

www.c-retro-actuel.net

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