Ce que je pense de Mlc et de Jean Pierre Bemba (Nzuka Konde)
Ces partis voient le jour non pas par conviction idéologique mais
plutôt par nécessité dune vie nouvelle
dans un parti nouveau mais avec des anciennes habitudes. Dans ce genre des
partis, quand le navire chavire tout le monde prend la poudre descampette pour
une nouvelle destination. Parmi les présidents-fondateurs on enregistre souvent
la fuite de tous pour laisser la place au plus puissant financièrement.
La création ou si vous voulez la
naissance du Mlc suit la logique évoquée ci-haut. Ce parti est né en 1998 à
lopposition farouche contre larrivée de lAfdl du feu Laurent-Désiré Kabila.
Cétait une opportunité certes mais aussi une prière avérée des anciens
politicards pour se positionner. Ces politicards mobutistes qui se sont
retrouvés dans des différentes rebellions sévissant le Congo , et même dans le gouvernement de Mzee et Joseph
Kabila, navaient autre moyen que les armes pour prendre le pouvoir après leur
politique de pillage systématique des ressources du sol et sous-sol congolais.
La venue de Mlc était devenue, pour eux, une question de vie ou de mort. Ces politicards bobards
exilés ou restés au pays se sont rués sur le mouvement pour en faire une force
politique aux ambitions grandioses en oubliant parfois leur appartenance à Mpr
Parti-Etat. Ce parti a eu la chance dêtre écouté dans la diaspora congolaise
en Europe vu le nombre élevé des exilés mobutistes militaires que politiques
qui ont choisi résidence dans le vieux continent. Etant donné que le Mlc et
Bemba représentaient la continuité du Mpr parti-Etat, tous ont cru séduire le Chairman
Bemba pour avoir une place qui compte dans le mouvement. Les gros calibres ont
commencé à quitter le navire durant la transition pour laisser enfin Bemba seul
maître aux commandes. A la veille des élections présidentielles, dautres
vautours venant de lUdps ou de lOpposition non représentée dans les
institutions de transition ont séduit et obtenu gain de cause pour se rallier à
Bemba. Cela sest produit aussi dans le camp présidentiel sortant.
Ce qui frappe cest limmobilisme
frappant du Mlc après larrestation de son chef. Jean-Pierre Bemba est un homme
qui a beaucoup contribué, à côté de Joseph Kabila et dautres quatre
vice-présidents de la transition à lémergence dun Etat de droit au cœur de
lAfrique pendant que la diaspora congolaise critiquait et insultait ses animateurs. Nous savions tous
que lacceptation réciproque du Pouvoir et de lOpposition a souvent fait
défaut pur assurer une démocratie apaisée. La mise en place dun statut de
lOpposition en République Démocratique
du Congo est une innovation de son système politique. Elle constitue en elle une
mutation importante dans le but de canaliser la démocratie congolaise vers une
politique dalternance enrichie. Mais depuis la publication de lordonnance Loi
n° 07/008 du 04 décembre 2007 portant statut sur lopposition le Mlc, le parti
majoritaire de lopposition institutionnelle, na jamais choisi le coordonateur
pour qui doit la représenter près dautres institutions de
le Mlc se considère le ayant-droit de ce statut pour son poids électoral de
2006, il est tout à fait normal quil sengage à définir et par conséquent se
choisir un coordonateur selon les prescrits de la loi. Cela facilitera les
animateurs politiques de la majorité mais aussi de lopposition davoir un
interlocuteur crédible et légitimé par la loi. Mais ce que je constate avec
amertume, le Mlc et son Chef se comportent comme un Parti-Etat : nous
voulons seulement et simplement Bemba comme coordonateur de lopposition au
moment où la réalité sur le terrain parle dun Bemba cloué dans les geôles de
Internationale en attendant son procès. Ils ont tous, ceux restés au pays, peur
de Bemba. Cette peur se traduit dans lincapacité ou la non volonté de se munir
dun valable représentant par peur dêtre traité de traître. Pire encore, la diaspora
congolaise proche du Mlc considère Bemba comme le véritable challenger pour les
élections présidentielles de 2011. Ouf. Ils passent leur temps à critiquer le
pouvoir en place affirmant que rien ne va, rien ne change, on ne construit
rien, les cinq chantiers une utopie pendant que tout Congo bouge au rythme
de la reconstruction : de Kinshasa
à Lubumbashi, de Lubumbashi à Kisangani, de Mbandaka à Mbuji Mayi, de Kananga à
Matadi il y a un désir de changement. Aujourdhui même les dirigeants du Mlc
commencent à reconnaître que les cinq chantiers ce nest pas ( ou nest plus)
une affaire de la majorité mais plutôt une implication de tout congolais.
Limage que jai sur ce parti est une
image dun parti personnifié en Jean-Pierre Bemba comme à lépoque du
Parti-Etat. Un seul homme, une seule idée, une seule pensée, un seul fauteuil
même si le Chef chauffe le fauteuil dune
cellule à
brebis militants crient au complot, à linjustice pour lincarcération de leur
Chef. Au pays, le parti se qualifie par son incompétence à promouvoir une
politique dalternance avec un programme de société digne dun parti
idéologisé. Cest le moment ou jamais le Mlc doit se « débembanisé » ou bien se dépersonnifier pour retrouver une
ligne politique cohérente au sein du parti et effacer le clivage régionaliste
entre dune part, les ressortissants de lEquateur dont est originaire le grand
chef et de lautre ceux du Kasaï qui ont
une majorité relative dans la classe dirigeante du Mlc. Personne ne le dit si
haut. Mais il y a une lutte fratricide entre lEquateur et les deux Kasaï au
sein du parti. La menace de mort dont est victime F. Mwamba nest autre que le
pourrissement dun climat politique. Tous voient la menace provenir du pouvoir
mais aucun ne voit une menace venant de lintérieur de lopposition. Si F.
Mwamba assumait le rôle du coordonateur de lOpposition comme prescrit dans la
loi organique, les autorités policières se seraient donné la tâche de renforcer
la sécurité du secrétaire général de Mlc pour écarter tout alibi dassassinat.
Mais il est impératif, vu son rang dans ‘échiquier national, que les autorités
congolaises renforcent sa sécurité étant donné quil est considéré
officieusement comme le coordonateur de lopposition. Jose croire que le
pouvoir naura aucun intérêt dattenter à la vie dun leader de lopposition
pendant que la majorité se fait jour après jour une santé de fer avec la
reconstruction du pays à travers les cinq chantiers. Excusez-moi, je suis
allergique du mobutisme et ses hommes.
Ecrit par Konde Nzuka