23.12.09 CINQ QUESTIONS à Me Maj Kisimba Ngoy , par Angelo Mobateli
1. En quoi a consisté votre récent séjour à Bukavu et à Goma ?
En marge du Conseil des ministres qui sest tenu à Bukavu sous la
présidence du chef de lEtat, jai lancé la campagne de conversion des
titres de propriété en certificats denregistrement. En effet, il sy
pose un problème despace aggravé par la densité de sa population et la
raréfaction des terres libres ainsi quun besoin de sécurisation des
titres. Il sagit surtout du patrimoine immobilier de lEtat gravement
spolié. Il faut revisiter les documents en vue de rétablir la
République dans ses droits. Dans le même cadre de conversion des titres
de propriété, jai été informé à Goma de la spoliation de plusieurs
maisons de lEtat. A ce propos, je vais contacter ma collègue de
lUrbanisme et Habitat qui a dans ses attributions la gestion du
patrimoine immobilier de lEtat.
2. Comment pensez-vous résoudre les problèmes des personnes déplacées ?
La situation des personnes déplacées, dont beaucoup ont perdu soit
les titres de propriété soit leurs biens, me préoccupe. Leurs problèmes
ne vont pas être minimisés. Ils seront examinés avec beaucoup
dattention. Je leur demande de se signaler auprès des instances
compétentes. Des pourparlers sont en cours avec les autorités
provinciales pour la fixation dune taxe foncière accessible à tous les
assujettis.
Jai pris des dispositions me permettant de suivre de manière
permanente lopération de conversions des titres immobiliers à partir
de Kinshasa. La conversion des titres de propriété va sétendre à
toutes les provinces, en tenant compte de leurs spécificités, dans la
mesure où des conflits naissent de la superposition des titres fonciers
et miniers au Katanga ou avec des titres agricoles à lEquateur. Nous
allons travailler avec les leaders locaux.
3. Avez-vous conscience des menaces relevant de lopération « tolérance zéro » dans le secteur foncier ?
Ce que je fais depuis plus dune année aux Affaires foncières nest
pas une activité nouvelle. Je sais aussi que mon action gêne beaucoup
dintérêts particuliers pour lesquels je suis souvent lobjet de
menaces. Nous vivons avec ça.
Et comme personne nest au-dessus de la loi, je suis déterminé
à exécuter toutes les directives du président de la République en
matière dassainissement du secteur foncier.
Jai donné des instructions à tous les conservateurs des
titres immobiliers (CTI) et chefs de divisions cadastre (CDC) pour
quils vérifient la qualité du bénéficiaire avant de délivrer un
certificat denregistrement. Cela permet de protéger les plus faibles
(orphelins et veuves) souvent dépossédés des biens non sécurisés
laissés par un père ou un époux. En effet, lEtat ne peut pas tolérer
que la coutume empiète sur la loi.
En tout état de cause, je vise lassainissement du secteur
foncier, la sécurisation du patrimoine immobilier de lEtat et des
populations en menant une lutte sans merci contre les injustices et les
pratiques maffieuses.
Les gangsters fonciers et les géomètres, coupables de fautes
professionnelles, seront sanctionnés sévèrement.
4. Quel est votre sentiment en rapport avec les résultats de la conversion des titres de propriété ?
Je suis satisfait des premiers résultats obtenus à Kinshasa où la
campagne, menée durant neuf mois, a été clôturée sur un bilan positif
et permis de sécuriser les biens immobiliers des assujettis. Quoique ce
délai nait pas été suffisant, la conversion des titres de propriété se
poursuit à Kinshasa.
Jai mis en place une commission de suivi pour régler tous les cas de
spoliation, à la suite du constat amer fait à lissue de ma campagne de
proximité dans les six circonscriptions de la ville. Jai recommandé
aux victimes de sadresser au numéro de téléphone 0815460617.
5. Quelles dispositions avez-vous prises contre le maître-chanteur qui vous harcèle ?
Je suis lobjet dun chantage de la part de léditeur dun journal
paraissant à Kinshasa. Par des texto, il me harcèle, me promettant de
publier des « dossiers sales » si je nachète pas son silence en lui
versant 2.000 dollars américains. Il me dit que ceux qui lui ont fourni
ces documents lui ont remis 500 dollars. Je ne vais pas céder à ce
chantage. Dailleurs, jai décidé de saisir les organes régulateurs des
médias en République démocratique du Congo, en loccurrence lUnion de
la presse du Congo (UNPC), lObservatoire des médias congolais (OMEC)
et Journaliste en danger (JED). Jai beaucoup destime envers la presse
congolaise, pour la qualité de son travail et la délicatesse de sa
mission. Mais, je déplore ce genre de journalisme de bas étage qui
nhonore pas votre profession. Je suis prêt à mettre à contribution mon
avocat conseil au cas où cet individu continue à me narguer.
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