Ndombe Opetun, une légende de la musique congolaise


"Ndombe

Cent vingt-cinq chansons d’anthologie
à son actif et il n’est pas au bout de ses inspirations. Ndombe Opetun
est l’un des rares musiciens à mesure de satisfaire différentes
générations des mélomanes.

L’environnement musical de Bandal où
il a grandi, a fait de lui un des monuments de la musique congolaise
moderne. L’artiste musicien Ndombe Opetun alors encore adolescent, a
commencé à avoir le goût de la musique après avoir été gagné par le
rythme des notes musicales exécutées dans son entourage.

En tout premier lieu, c’est le timbre
vocal de Joseph Kabasele Tshiamala qui gagnera l’attention du jeune
Ndombe avant qu’il ne succombe face au charme de la voix de Rochereau
Pascal Tabu.

Né le 21 février 1944 de Basile Ndombe
et Tecla Ngabala « Tekele » à Bagata dans le Bandundu, l’artiste
disposait déjà des talents qui le prédestinaient à une carrière fort
nourrie. Encore sous la garde des parents, Ndombe n’a pas eu la tâche
facile pour convaincre ses parents qui étaient intransigeants et qui ne
pouvaient laisser aucun de leurs enfants se lancer dans la carrière
musicale.

Opetun attendra cependant l’obtention de son diplôme d’Etat pour se déterminer et décider autrement de la suite de sa vie.

C’est ainsi qu’il profitera de son départ de sa province d’origine en
1965 pour se lancer dans la carrière musicale loin de ses parents.

La naissance d’une star

A 21 ans, l’agent de l’Etat dans l’administration du Plan et
Coordination chargée de la rémunération des fonctionnaires est
accueilli à Kikwit où il ne tarde pas de rejoindre l’orchestre ‘‘Select
Jazz’’ de Gaston Mokulu.

Ses premières prestations ne laissent
personne indifférent. Quelques temps après, il sera élevé au rang de
chef d’orchestre.

Les années passent vite à Kinshasa et
rien ne semble plus marcher au sein de ‘‘l’Afrisa International’’ de
Tabu-Ley. Une partie des musiciens dont Sam Mangwana abandonnent
Rochereau.

Pendant ce temps, Ndombe Opetun en
vacances à Kinshasa, est sollicité par Rochereau par l’entremise de son
cousin. Trois ans de travail et de début artistique dans le Bandundu
ont suffit. L’artiste décide de ne plus y retourner et rompt ainsi avec
l’administration publique pour se consacrer totalement à la musique
qu’il ne cessait de rêver depuis son enfance.

‘‘En plus du salaire de musicien, ce
métier a plusieurs ouvertures dans le monde’’, a-t-il expliqué pour
justifier sa nouvelle vie de star. Les portes de l’orchestre cher à
Tabu Ley lui sont ouvertes. Il se fait alors un public qui ne jure que
par lui. De tournée en tournée, l’orchestre fait visite plusieurs pays
de l’Afrique de l’Ouest. ‘‘Kimakango mpe libala’’, ‘‘Mado’’,
‘‘Christina’’ figurent parmi les albums qui nourrissent la tournée
d’Afrisa International. *

Après ce périple en 1970, Ndombe signe
sa toute première chanson ‘‘Hortense’’ laquelle récoltera un succès
incommensurable et propulsera ainsi l’auteur sur le devant de la scène
musicale congolaise. ‘‘ L’opus a permis à ce que je sois une référence
parmi les meilleurs auteurs compositeurs de notre pays’’, a-t-il
expliqué.

‘‘Afrisa’’ ira de succès en succès au
point de devenir le premier orchestre congolais à se produire à
l’Olympia de Paris. ‘‘Lemico jugé’’, ‘‘Polyna’’, ‘‘Libala Maloba’’ sont
trois de ses compositions retenues pour agrémenter la fête musicale en
pleine ville Parisienne.

L’argent au centre de tous les maux

De retour au pays où le groupe entreprend une tournée dans toutes les
provinces. La gestion de l’orchestre menée par Tabu Ley ne semble plus
arranger quelques musiciens parmi lesquels Ndombe. C’est au plan
financier que le mal ronge le plus l’‘‘Afrisa’’.

Cela pousse Ndombe et ses compagnons à
manifester leur mécontentement d’ailleurs mal compris par Tabu Ley. Les
manifestants sont sanctionnés. ‘‘ Sans rien faire, on ne savait plus où
trouver de quoi vivre, nous avons décidé autrement ’’, explique-t-il.

Avec ses 7 collègues (Empompo Loway,
le soliste Atel, le batteur Djo Wawangu, le drumeur Molenga), il juge
utile de monter un nouveau groupe dénommé Afrisam.

Malheureusement pour eux, le groupe
nouvellement créé n’aura qu’une brève vie. Quatre ans suffisaient pour
que la dispersion s’y impose. Resté seul et sans une issue favorable,
le père de Baby Ndombe pense déjà à mettre fin à sa carrière musicale.

Cette décision n’arrange pas Franco
Lwambo Makiadi qui dépêchera des émissaires auprès de l’artiste Ndombe
pour solliciter son intégration dans ‘‘Ok Jazz²’’. Le chanteur
compositeur Ndombe ne laissera pas passer cette offre. ‘‘Voyage na
Bandundu’’ est sa première composition dans ‘‘Ok Jazz’’. Puis viendront
plusieurs d’autres chansons notamment ‘‘ Youyou’’, ‘‘Masha masha’’,
‘‘Mawe’’ qui feront parler de lui dans l’orchestre cher à Franco tout
comme parmi les mélomanes. Vers 1982, rien ne va plus dans ‘‘Ok Jazz’’.

Ndombe, Sam Magwana et Empompo se
retirent et créent ‘‘ Tiers-monde coopération’’ qui bénéficiera de
l’intégration de Djo Mpoyi et Diato Lukoki. Quelque temps après, Ndombe
réintègre ‘‘Ok Jazz’’ où il restera jusqu’à la mort de Franco Lwambo en
1989.

Quand la famille s’y mêle

La famille biologique de Lwambo décide de ravir la présidence de l’Ok
Jazz à Lutumba Simaro pour la confier à Madilu. La pilule est amère à
avaler. Simaro, Ndombe, Josky et Makoso décident de la création de ‘‘
Bana Ok’’ où ils évoluent tous jusqu’à présent.

C’est pour mieux répondre aux attentes
des mélomanes que les ‘‘ Bana Ok’’ ont pris l’option de lancer un album
après chaque 5 ans. Père des plusieurs enfants qu’il a eu avec
différentes mères, Ndombe n’est pas à terme de ses inspirations.
‘‘Tendresse’’ est le nom de son prochain album de 8 tubes dont la
sortie est prévue avant la fin de l’année.

Munor Kabondo/Berger-média.Info

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