Encore TROIS commentaires sur Dongo
DONGO, comme un cancer, ravagera!
Ca y est ! On se réveille finalement. Et cest à
Dongo que le peuple congolais prend rendez-vous avec lhistoire. Quon
retienne bien ce prestigieux nom à cinq lettres : DONGO. Cest là que
débute enfin une véritable lutte de libération nationale.
La maffia politico-financière de
Kinshasa a essayé en vain de démentir pendant quelle sactivait à
lextérieur à trouver des soutiens en vue de faire face à cette
expression de ras –le-bol du peuple congolais meurtri, chosifié à
lextrême et qui allait droit vers son extermination … méthodique. Et
comme toujours, la maffia politico-financière au pouvoir à Kinshasa a
été sauvée de justesse par la Belgique, la Monuc et le Rwanda que nous
pointons fermement du doigt. Armes, soutiens logistiques, expertises
ont afflué à Kinshasa et directement acheminés vers le front ouvert par
les patriotes résistants. Et voilà que la clique au pouvoir peut
espérer passer les fêtes de fin dannée tranquillement.
Mais ce nest pas tout : Dongo, loin dêtre un
simple affrontement entre les patriotes résistants et la maffia
politico-financière en place à Kinshasa, est un esprit … redoutable qui
va évoluer comme un cancer. Dongo va ronger doucement et sûrement. Dongo va infester tout lappareil dont se servent ces
esclavagistes de temps modernes. Lesprit de Dongo contaminera sous peu
tous les patriotes doù quils soient : enfants, jeunes et vieux. Et
même nos mamans … violées, humiliées, réduites au rang de bêtes de
somme finiront par sembarquer pour sauver la nation en danger.
Et le 30 juin 2010, ce sera certainement la métastase qui verra sécrouler une des aventures politiques historiques en Afrique : un
scénario bien ficelé monté de toutes pièces après quun président en
fonction dun pays souverain ait été cyniquement , et dans
lindifférence totale et générale, assassiné et remplacé par un
conglomérat de jeunes désœuvrés, obscurs pirates et
« affairistes » sans passé … glorieux. Un scénario qui a vu la consécration dun enfant soldat dune
légion militaire étrangère … invitée, sans un quelconque passé glorieux
que le nombre impressionnant de ses victimes, accéder à la magistrature
suprême dun des grands pays dAfrique où grouillent pourtant des
intelligences éprouvées dans tous les domaines.Le Cinquantenaire de
notre pays sera certes célébré avec fastes par les compatriotes. Car ce
jour sera celui de la libération nationale de loccupation rwandaise,
de la servitude historique dans laquelle nous maintiennent les
puissances occidentales et du diktat des multinationales. Pour entrer
dans cette ère nouvelle, il a fallu que lesprit de Dongo naisse là où
il y a plus de quarante ans les puissances occidentales avaient déniché
leur valet, le tristement célèbre maréchal du Zaïre. Comme quoi, il
nest jamais trop tard pour samender.
Reste que les compatriotes résistants de partout au
Congo et de lextérieur du pays néteignent pas cet esprit de Dongo qui
sonne lhallali de la maffia politico-financière installée par les
occidentaux à la tête du pays de Lumumba et de Tshisekedi.
En attendant, quon se rassure : Dongo, à linstar dun cancer, ravagera lentement et sûrement. La contagion est certaine ! Vous êtes avertis !
FRERE CAMILLE ( Ilunga Kasambay ) Editorial dans MISSION AFRICAINE Décembre 2009-Janvier 2010
Réaction de Botowamungu Kalome (Afriqu'Echo Magazine)
Compatriotes qui vont me lire à travers ce mail. Qu'ils soient les bien
nommés "Patriotes résistants ou pas".
pensé que ça serait intéressant que je partage ma réaction avec toi et
tous ceux qui l'avaient reçu par mail comme moi. Plutôt que de prendre
position, je voudrais juste mettre par écrit quelques observations :
d'affirmer que ce qui se passe à Dongo est "le début enfin d'une
véritable lutte de libération nationale" ? Que savons-nous aujourd'hui
de cette rébellion et de ses soutiens ? Penses-tu que c'est avec les
cotisations modestes des "patriotes résistants" en Europe qu'ils se
sont armés ? Que savons-nous du véritable cerveau de ce mouvement ? En
quoi cela ne serait-il pas une sorte de revanche, de vengeance d'une
frange des Mobutistes sevrés des millions qu'ils puisaient jadis dans
les caisses de l'Etat ? Qu'est ce qui peut nous faire dire aujourd'hui
avec certitude qu'il ne s'agit pas juste d'une nouvelle "mafia
politico-financière" qui chercherait à succéder à une autre en place à
Kinshasa en supposant que ce qualificatif que tu colles au pouvoir de
Kinshasa serait juste ?
j'observe seulement que depuis 1964, notre pays n'a jamais gagné une
guerre sans soutien extérieur.
le bol du peuple congolais", pouvons-nous être aussi sûrs aujourd'hui
de cela ? Le ras le bol par rapport à qui ? à quoi ? à Kabila ? à la
classe politique en général ? à la Monuc ? aux pays occidentaux ?
Comment être aussi sûr que ce ras le bol est général et que la forme
correspond à ce que ce même peuple souhaiterait ?
clique au pouvoir de passer les fêtes tranquille", moi je pense plutôt
aux populations civiles de cette région qui a perdu énormément des
siens sans compter les dizaines de milliers de nos compatriotes exilés
au Congo-Brazza où ils étaient parqués derrière des fils barbelés comme
de vulgaires bêtes mises en quarantaine. Je ne vois pas pourquoi ces
compatriotes payeraient un prix pour la "libération" aussi élevé sans
que nous partagions leur souffrance. Pas en compassion virtuelle via le
net, mais en offrant aussi notre chair, notre relative aisance
matérielle, la stabilité de nos familles… à la cause de la
"libération".
maladie terrible, effectivement, attaque plutôt un corps sain, or je ne
pense pas que tu considères le régime de Kabila comme tel.
âme), mais tu omets de dire que le défunt a été amené au pouvoir par
les mêmes que tu dénonces et qu'au passage des millions de Tutsi et de
Congolais y ont laissé leur vie, leur intégrité physique sans oublier
Ngandu Kisase et tant d'autres anonymes à qui on a volé leur lutte
sincère pour la libération du pays.
fais me semble trop risqué car je ne sais pas si elle est prophétique
ou simplement journalistique. Si elle ne se réalise pas, ça serait
dommage pour les gens qui t'auront pris au mot.
politico-financière installée…", mais pourquoi en RDC la faute serait
toujours aux autres ? Si tel est le cas, pourquoi n'avons-nous pas été
en mesure d'empêcher cela ? Un seul exemple et il est notoire celui là
: La Côte d'Ivoire. Les pays occidentaux ont essayé de renverser
Gbagbo, ils n'y sont jamais parvenus. Et pour leur part, leurs
"patriotes résistants" étaient au pays et ce sont eux qui ont montré
aux pays occidentaux et à l'opposition armée que quoi qu'il arriverait,
ils ne contrôlereraient jamais Abidjan. Et volà Gbagbo est toujours là,
et en position de force, cinq ans après l'attaque armée lancée contre
son pouvoir. Et si le mouvement de "Dongo" libère le pays, on fait quoi
? On lance une nouvelle transition interminable avec des négociations à
n'en point finir entre partis ?
Tshisekedi", je trouve cette "proximité" un peu osée, pas très conforme
à la réalité. Contrairement aux Ngbanda et compagnie qui ne se seraient
pas découvert subitement l'âme des démocrates et des patriotes si
Mobutu était toujours au pouvoir, Tshisekedi et ses compagnons ont
mené avec bravoure une opposition intérieure terrible contre Mobutu.
Etudiant, il m'impressionnait et je rêvais de lui serrer la main afin
de l'en remercier et lui dire toute ma considération. Mais Tshisekedi
c'est aussi, à des moments clés, l'homme des revirements,
des tergiversations ou des compromissions surprenantes : Mobutu
mourant, il vient lui faire allégeance à Nice devant les caméras de
télévision; la nuit il négocie avec Mobutu qui le nomme premier
ministre et il bâcle la prestation de serment pour qu'il soit viré;
pendant que le Rwanda était en train de tuer à ciel ouvert en RDC et
après les deux massacres de Kisangani, Tshisekedi est allé faire un
baise-main à la main pleine de sang de Kagame; et je n'évoque même pas
le fait qu'il était ministre de l'intérieur à l'époque de la répression
de Louvanium et qu'il était l'un des principaux inspirateurs et
architectes du fameux Manifeste de la Nsele qui nous a aménés où l'on
sait
politique qui se lance quand on en connaît pas très bien ses
motivations, ses acteurs, ses soutiens et les germes de dérives qu'il
porte et qui les vouent à finir comme les régimes qu'ils combattent.
Les exemples qui devraient nous inciter à la prudence sont légion :
Afdl, MLC, RCD, certaines branches des maï Maï, Cndp, etc.
les confrères de Belgique et à toute la communauté istienne de Belgique.
REACTION DE B.KASONGA
Je retrouve dans ce questionnement le réflexe et attitude d'un professionnel que tu as été et que tu es face à un évènement.
Personnellement, je suis d'avis qu'il est très tôt de tirer des
conclusions sur le phénomène de Dongo. Les spécialistes des questions
militaires peuvent mieux nous éclairer sur ce qui se passe et sa chance
de réussite.
A mon humble avis, pour qu'une révolte (?) des citoyens se transforme en une rébellion
capable de conduire à un renversement d'un régime, il faut un nombre
donné des préalables, qui à l'heure actuelle ne me semblent pas encore
remplis. Il faut d'abord un leader (politique), un commandant des
troupes (militaire), un pays ami pour le soutien diplomatique ou le
repli (pays voisin) en cas des pépins, ensuite des moyens (argent) pour
supporter les combattants et assurer la charge de la logistique, la
détermination et enfin une motivation ancrée dans le chef des ceux qui
combattent. Ces conditions sont-elles déjà remplies?
Une autre question de fonds. S'agit-il d'une réelle révolte populaire ?
Si oui pourquoi entraine-t-elle le déplacement des populations
civiles? Celles-ci auraient permis de devenir les protecteurs des
combattants en les assurant un approvisionnement et les moyens de se
fondre parmi elles pour empêcher la répression. Ce qui n'est pas le
cas.
Par conséquent, il est prématuré de croire que dans 6 mois, ils auront
gagné. Cependant, il est tout à fait probable qu'avec le temps, ils
parviennent à remplir ces conditions. Dans ce cas, la donne changera. Mais nous n'en sommes pas encore là.
Bruno Kasonga