La RDCongo offre 2,5 millions USD à Haïti sinistré Par Joseph M. Kyalangilwa (Suisse)

Leur liste n’est pas exhaustive, elle s’allongera sans doute au fur
des jours et les médias africains doivent être les premiers à l’afficher. Nous
devons dire haut et fort et ce conformément à nos bonnes et naturelles
traditions africaines : ce n’est nécessairement pas l’importance du
montant offert qui compte, mais bien le bon cœur avec lequel on pose humblement
l’acte. En Afrique les dons sont offerts en entièreté aux bénéficiaires finaux.
Dans les autres pays occidentaux notamment, c’est la très grande publicité qui
accompagne les collectes de dons, des sommes colossales collectées dont on se
vente à travers les médias audiovisuels, mais combien arrive-t-il aux
destinataires finaux ciblés ? Chaque catastrophe naturelle qui se produit
quelque part au monde, est une opportunité, pour certaines organisations occidentales
sous le couvert de leurs gouvernements, de renflouer leurs comptes bancaires.
Que dire des rémunérations et des frais de mission des dirigeants et
fonctionnaires de ces organisations ? C’est honteux, ahurissant et
scandaleux pour ceux-là même qui s’autoproclament « experts » des
questions des pays dits pauvres ! Comment peut-on expliquer que dans
certaines ONG occidentales on s’attribue les rémunérations mensuelles allant de
50.000 à 165.000 € ? Et simplement tout compte fait, sur 100 € débloqués pour
un projet en pays en voie de développement, seulement 20 € arrivent au
projet ! Ah oui, l’eau retourne toujours à la source…

Que sont devenues les aides collectées et annoncées
avec popmpe, en faveur des populations de la ville de Goma (Nord-Kivu à l’Est
de la RDCongo), sinistrées par les
coulées de laves du Nyiragongo en février 2002 ? Où sont partis le fonds
collectés à cette occasion ?

 

Revenons sur les aides offertes à Haïti pays frère,
par les Etats Africains.

 

A l’heure actuelle on note avec satisfaction les pays
suivants dont certains sortent à peine des conflits : Congo
Kinshasa
(2,5 millions USD), Congo
Bazzaville (1 million USD), Sénégal (1 million USD), Gabon (1 million USD),
Guinée Equatoriale (2 millions USD), Nigeria (5 millions USD), Liberia (50.000
USD), Sierra Leone (100.000 USD), Burkina Faso (100 millions CFA ou 215.000
USD). Nous espérons que les pays des autres Régions Africaines ; entre
autres du Nord, de l’Est et du Sud emboiteront le pas des autres. Ils pourront
le faire soit dans le cadre de l’UA (Union africaine) soit dans le cadre des
organisations économiques sous-régionales et régionales (SADC, CEDEAO, CEEAC,
CEPGL..).

 

Il est cependant révoltant et stupide de lire sur
internet les réactions négatives que certains politicards RDCongolais qui critiquent d’une manière acerbe l’aide
de 2,5 millions que le Gouvernement Central vient d’offrir au pays frère Haïti
qui subit ces derniers temps beaucoup de catastrophes naturelles. Ces politicards
congolais ont malheureusement une mémoire très courte ! En fait, la
plupart des citoyens congolais aux affaires en RDCongo
aujourd’hui furent formés par les frères haïtiens, tant au secondaire qu’au
niveau d’enseignement supérieur, après que les professeurs belges qui en
assuraient les enseignements aient fui le Congo
à partir de 1959 et avant que le pays ait formé ses propres professeurs
nationaux. Ce sont donc nos frères haïtiens qui avaient très valablement
remplacé les fuillards belges. Qui a déjà oublié la grande fierté qu’avaient les
jeunes congolais d’avoir comme enseignants compétents leurs frères professeurs
haïtiens toujours impéccablement habillés ? Ce serait ingrat et idiot pour
la RDCongo d’oublier ces bons souvenirs ! D’autre part, il
est dommage que beaucoup d’africains ne connaissent pas comment
révolutionnairement les frères haïtiens avaient accédé à leur indépendance en
1804, donc bien avant le partage du Grand Gâteau Afrique, sans les Africains,
en empires coloniaux lors de la Conférence de Berlin clôturée le 26 février
1885. Encore une fois n’oublions pas l’histoire et n’écoutons pas les donneurs
de leçon occidentaux qui osent demander aux peuples africains d’oublier le
passé.

 

Enfin, nous osons croire et c’est la recommandation
que nous adressons à tout donateur africain, personne physique ou morale, de
transférer l’entièreté du montant de l’aide offerte à Haîti, donc au
gouvernement de ce pays. Ainsi le Peuple haïtien décidera souverainement de
l’utilisation à bon échéant des aides reçues pour la reconstruction et le
développement du pays ainsi dévasté par les nombreuses catastrophes naturelles
de tous genres. Aussi, devons-nous nous rappelons constamment le sage et
pertinent conseil que nous avons appris des chinois : Apprendre à pêcher
pour un peuple est de loin mieux que recevoir des autres pays, amis soient-ils,
des milliers de tonnes de poisons. Les Etats africains doivent cesser d’être
trop dépendants des occidentaux dont les aides ne peuvent être que supplétives
dans le programme de la reconstruction et du développement du Continent
Africain.

 

Fait ce 27
janvier 2010

 

(jmk)

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