LA STRATEGIE DE RELANCE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Mais à la suite d’une succession des mauvaises décisions de
ses Dirigeants et de Corruption à tous les niveaux, le Congo a commencé sa
Chute au lendemain de la zairianisation en 1973 jusqu’à se retrouver
aujourd’hui parmi les Pays les plus pauvres de la Planète malgré d’innombrables
ressources naturelles qu’il regorge .

 

Et depuis, les gouvernements se succèdent, tous promettant
de relever le défi, mais aucun n’arrive à mettre réellement le Pays sur le
chemin du Développement socio-économique, car chaque jour qui passe, le Pays
s’enfonce de plus en plus dans le sous-développement socio-économique.

 

Tout ceci arrive parce que les politiciens Congolais se
précipitent à prendre le pouvoir sans pour autant réfléchir sérieusement sur
les enjeux et les difficultés qui les attendent sur terrain. Bref, la
quasi-totalité des Politiciens Congolais n’ont aucun Programme de gouvernement
précis et chiffré qui puisse prendre en compte les vrais problèmes du Congo.

 

Ainsi nous pensons qu’aucun Programme sérieux et réaliste ne
peut être appliqué au Congo sans qu’on puisse préalablement supprimer les
véritables goulots d’étranglement qui font que tous les gouvernements
connaissent le même sort, c’est-à-dire, l’échec. Et ces principaux goulots
d’étranglement sont au nombre de cinq :

 La modicité du Budget de l’Etat et des Entités
territoriales décentralisées ;

 La mauvaise organisation de l’armée et des services de
sécurité ;

 La mauvaise distribution de la Justice ;

 La Corruption et le Népotisme ;

 L’absence d’une Politique Agricole cohérente.

 

1°) LA MODICITE DU BUDGET DE L’ETAT ET DES ENTITES
TERRITORIALES

 DECENTRALISEES

 

Depuis près de 25 ans, le budget de notre Pays n’a presque
pas connu de vraies augmentations (même si on nous parle aujourd’hui
d’augmentation sensible du Budget, la plus grande part étant constituée des
promesses souvent non tenues), alors que la Population a presque doublé et que
la quasi-totalité de nos infrastructures de base sont dans un état de
délabrement très avancé ou ont tout simplement disparu.

 

Chaque gouvernement qui arrive est tout de suite confronté à
ce problème qui anéantit aussitôt sa capacité d’action. Cela n’a pas épargné
même le gouvernement issu de la Conférence Nationale Souveraine, gouvernement
dit du « Peuple ». Avec un budget qui a toujours tourné autour de 1
milliard de dollars américains, on ne peut pas faire grand-chose pour un grand Pays comme la République
Démocratique du Congo.

 

Devant ce sentiment d’impuissance à régler les vrais
problèmes des congolais, sentiment dicté par la modicité du Budget, on a vu des
gouvernements même de bonne foi se limiter juste à payer les ministres et les
députés, poser quelques actions sociales et mettre le reste d’argent dans leurs
poches.

 

Tout ceci arrive, parce qu’aucun gouvernement n’a pris la
peine de réfléchir, avant d’arriver au pouvoir, sur les voies et moyens pour
augmenter sensiblement les recettes de l’Etat afin de mettre en place un
véritable Programme de développement socio-économique.

C’est pourquoi nous recommandons aux politiciens congolais
de bonne foi, qui auront l’ambition de gouverner ce Pays, de réfléchir
sérieusement sur :

 

 la réforme de notre système fiscal au niveau de
l’organisation, des hommes et de lois pour le rendre plus efficace, plus apte à
mobiliser et à canaliser les recettes dans les comptes de l’Etat. Nous pouvons
aussi voir ce qui se passe chez nos voisins qui ont maîtrisé ce domaine comme
le Rwanda. 

 la possibilité d’un Emprunt qui viendrait soutenir les efforts
internes dans le sens de l’augmentation des moyens d’action de l’Etat et des
Entités Territoriales Décentralisées. Cet Emprunt peut, par exemple, être
affecté aux villes pour la construction des logements sociaux, lesquels peuvent
contribuer à augmenter les recettes des villes, etc.

 

Ce travail doit-être fait par des experts ayant une
connaissance pratique de ce secteur et toutes les projections et alternatives
devraient-être chiffrées.

Si on prend en compte tous les secteurs de la vie nationale
en y intégrant l’apport extérieur, nous pouvons être sûrs de tripler ou
quadrupler notre budget actuel.

La maîtrise de ce point est le gage de réussite de tous les
4 autres points qui vont suivre.

 

2°) LA MAUVAISE ORGANISATION DE L’ARMEE ET DES SERVICES DE
SECURITE

 

Nous savons tous qu’on ne peut rien faire dans un climat
d’insécurité. La façon dont notre armée et nos services de sécurité sont
organisés et gérés, laisse croire que nos dirigeants se soucient peu de notre
souveraineté et notre indépendance et partant, de notre développement.

 

Nous n’allons pas revenir ici sur le disfonctionnement de
notre appareil de défense ( détourne-

ment des soldes, mauvais recrutement, l’octroi fantaisiste
des grades, manque d’esprit de corps, manque de discipline, etc.), mais nous
allons tout simplement donner les grandes lignes qui pourraient éclairer les
décideurs à monter une bonne réforme qui devrait tourner autour de :

 la définition de la taille et de la qualité de l’armée
que nous voulons avoir ;

 la séparation entre le commandement et la paie des
militaires et policiers qui devrait se faire par une institution non militaire
pour éviter des détournements chroniques que nous déplorons aujourd’hui ;

 la supervision des cantines militaires (restauration,…)
par des institutions non militaires ;

 le Rajeunissement et la Renaissance de notre armée par
le recrutement et la formation de 2 ou 3 brigades par an, bien formées, bien
équipées, disciplinées, ayant un esprit de corps et un esprit
républicain ; de façon à avoir un noyau de 10 ou 15 brigades en 5 ans pour
remplacer progressivement l’actuelle armée montée de la façon que tout le monde
sait.

 

 

 

3°) LA MAUVAISE DISTRIBUTION DE LA JUSTICE

 

Nous savons tous que dans un Pays où la Justice n’existe pas
( comme le nôtre ), c’est l’arbitraire qui règne en maître. Et dans ces
conditions, il est difficile de penser à un quelconque développement économique
dans la mesure où dans la vie socio-économique, tout est fonction de
« contrat » : contrat d’achat, contrat de vente, contrat
d’emploi, contrat de mariage, etc…

L’institution qui est censée faire respecter ces contrats,
c’est la Justice. Dès lors que cette dernière est très corrompue, l’insécurité
s’installe dans la vie socio-économique et les capitaux fuient en entraînant le
ralentissement de l’économie.

 

C’est ainsi que nous pensons que notre Justice ne mérite pas
encore l’indépendance totale qu’on lui accorde. Les experts devraient réfléchir sur la façon de mettre les
garde-fous notamment :

 en rendant l’organe de répression des magistrats très
efficace par l’intégration en son sein de la société civile ( anciens
magistrats, Avocats, Personnalités crédibles, etc…)

 en intégrant la société civile dans le Jury de certains
types de procès ( comme en Europe).

 

4°) LA CORRUPTION ET LE NEPOTISME

 

La corruption et le népotisme ont gangrené toutes les
sphères de la vie nationale rendant ainsi inefficace toute action de l’Etat
voire des privés.

Tout Gouvernement qui voudrait réussir quelque chose devrait
se donner comme « Priorité », la lutte contre la Corruption et le
népotisme en faisant d’abord le ménage au sommet de l’Etat et en luttant contre
l’impunité.

 

5°) L’ABSENCE D’UNE POLITIQUE AGRICOLE

 

Dans un Pays où près de 70% de la population vit dans le
milieu rural, et qui a des potentiali-

tés agricoles énormes, il est surprenant de constater que
les gouvernements successifs ne fassent aucun effort pour encadrer cette importante
masse de la population par une Politique agricole cohérente.

Cette absence fait que les ministres de l’Agriculture des
différents gouvernements de notre Pays donnent l’impression de manquer du
travail. C’est ainsi que nous avons vu des ministres de l’agriculture passer
leur temps à distribuer des arrosoirs aux mamans maraîchères , à distribuer
quelques tracteurs sans qu’il y ait un programme d’ensemble qui aille avec,
etc…

 

Compte tenu de son importance sur le plan de l’emploi ( près
de 70% de la population ), de l’autosuffisance alimentaire et même de la
relance de l’économie, l’Agriculture devrait retenir toute l’attention du
gouvernement ( surtout en cette période de crise alimentaire mondiale, vu nos
potentialités ) en montant une stratégie tournant autour :

 

 de la définition des cultures principales par
territoire ou chefferie afin de mieux coordonner la production au niveau
national selon les besoins intérieurs et extérieurs ;

 de l’encadrement des cultivateurs dans les coopératives
agricoles pour faciliter l’accès aux techniques modernes, à la mécanisation
agricole, aux semences améliorées, au financement et à la commercialisation
afin d’ augmenter sensiblement leurs revenus et rendre attrayant le milieu
rural ;

 du désenclavement des milieux ruraux en privilégiant la
construction des routes de desserte agricole ;

 de la création d’une véritable Banque de Crédit
Agricole avec des antennes dans toutes les provinces pour financer les
cultivateurs organisés dans des coopératives agricoles crédibles.

 

En guise de conclusion, nous pensons qu’une fois bien
approfondis et correctement chiffrés par des équipes d’experts, ces 5 points
pourront bien constituer les 5 véritables chantiers ou piliers d’un programme
de Gouvernement pour les cinq premières années.

Une fois bien accompli,ce Programme pourrait enfin remettre
la République Démocratique du Congo, notre cher Pays, sur le chemin de la Paix,
la Prospérité, le Développement socio-économique, et la Cohésion nationale.

 

 

 Fait à Goma, le 06 Juin 2009.

 

 

  Jeannot
ANGONGOLO TOSOMBA

 Licencié en Economie Monétaire et Internationale  

 

  

 

 

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