15.02.10 Le Potentiel Cinq questions à Willy Bafoa Lifeta, par Faustin Kuediasala
1. En tant quentreprise du portefeuille, quel est le champ
daction de lOkimo et en quoi se limite son domaine minier ?
LOffice des mines dor de Kilo-Moto (Okimo) est une entreprise du
portefeuille de lEtat congolais, actuellement en transformation en
société par actions à responsabilité limitée, en application du décret
n° 09/12 du 24 avril 2009. Okimo a été créé aux termes de
lordonnance-loi n°66/419 du 15 juillet 1966 et actuellement régi par
les quatre lois sur la réforme des entreprises du portefeuille de
lEtat. Son siège social est situé à Bambumines, à 42 km de la ville de
Bunia. Son siège administratif est actuellement établi à Kinshasa, au n°
15 de lavenue des Sénégalais, dans la commune de la Gombe. LOkimo a
un domaine minier important couvrant une superficie de 83.000 km² ,
situé dans le Nord-est de la RDC (vers la frontière avec lOuganda),
anciennement constitué de trois concessions minières (38, 39 et 40
transformées en 49 permis dexploitation) et des zones exclusives de
recherche (ZER), dont une partie est en cours de transformation en
permis de recherche. Par ailleurs, lOkimo a deux principaux secteurs
dexploitation répartis comme suit : groupe Kilo dans le district de
lIturi et groupe Moto dans le district du Haut-Uélé.
2. Quel est létat des lieux de divers partenariats conclus
avec des tiers ?
Sur lensemble de sa superficie de 83.000 km² couverte aujourdhui
par 49 permis dexploitation, sans oublier des zones exclusives de
recherche, lOkimo a conclu à ce jour trois partenariats. Le premier
avec MotoGoldmines, cédé aujourdhui à RandGold Resources sur une
superficie: 1.841 km2 pour des ressources dégagées: 21 millions 600
onces. Ce partenariat a abouti à la constitution de la joint-venture :
Kibali Goldmines SPRL. Le deuxième partenariat a été conclu avec Mwana
Africa Holding Ltd pour une superficie: 1.564 km². Le projet est en
phase dexploration pour la confirmation des réserves. Les études de
faisabilité sont donc en cours. Le dernier partenariat et le plus
important met en œuvre AngloGold Ashanti Ltd sur une superficie de 8.190
Km². Comme pour le second partenariat, ce projet est en phase
dexploration pour la confirmation des réserves. Létude de faisabilité
est en cours de finalisation. Okimo et AngloGold Ashanti sont
actuellement en pourparlers pour la reformulation des textes juridiques
devant remplacer lancienne convention minière de 1991 créant Ashanti
Goldfields Kilo. Ces pourparlers devaient aussi déboucher à la
détermination des zones dintérêt respectives dans la région.
3. Quest-ce que lOkimo a pu tirer comme dividendes du
processus de la revisitation des contrats miniers?
Les retombées de la revisitation doivent être jugées par rapport aux
divers partenariats conclus par lOkimo. En ce qui concerne le
partenariat MOTO GOLDMINES/RANDGOLD RESOURCES la revisitation a abouti
notamment à la constitution dune société de joint-venture « Kibali
Goldmines », avec une participation de 30 % non-diluable de lOkimo dans
le capital social et une participation effective dans la gestion
quotidienne. Il y a eu également la relance des activités de lOkimo en
tant quopérateur minier dans le cadre dun contrat révisé dassistance
technique & financière. Par rapport au partenariat AngloGold
Ashanti, la revisitation sest soldée par la reformulation des textes
juridiques régissant la société de joint-venture Ashanti Goldfields
Kilo, la rétrocession à lOkimo de 3.500 km² de lex-concession 40 dans
le cadre de la relance des activités de lOkimo en tant quopérateur
minier dans lIturi, lacquisition dune usine de traitement des
tailings à exploiter dans le cadre dun contrat dassistance technique
& financière mis en place dun programme commun dexploration.
Enfin, pour le partenariat Mwana Africa, il y a eu notamment
reformulation des textes juridiques régissant le partenariat et
constitution dune société de joint-venture et transfert des titres
miniers relatifs aux permis dexploitation en amodiation, après le dépôt
de létude de faisabilité du projet.
4. Quen est-il du programme dexploitation des rejets ?
Nous sommes réellement en train de travailler sur un projet de
retraitement des rejets. Il faudra à cet effet mobiliser des ressources
nécessaires pour y arriver. Ce programme inclut le retraitement des
rejets de Durba, de Kalinva et de Kilo.
5. Comment se dessine lavenir de cette entreprise publique
en transformation ?
En dehors des périmètres couverts par des permis dexploitation, le
domaine minier de lOkimo renferme des potentialités importantes dans
les périmètres de recherche, qui offrent des perspectives de découverte
de nouveaux gisements des substances minérales diversifiées.
Le permis de recherche a confirmé la présence de nombreuses occurrences
aurifères et ferrifères dans les périmètres de lOkimo. Des indices
dautres occurrences ont été également confirmées, notamment le platine,
le plomb, le zinc, le cuivre, le phosphate, … Dans ce cadre, Okimo
lance un appel aux investisseurs disposant des capacités techniques et
financières de profiter des opportunités ainsi offertes. Cest le
message que nous avons tenté de porter en marge de notre participation à
la conférence minière dIndaba en Afrique du Sud. Cest dire lOkimo
est sur la bonne voie. Lentreprise a certes passé de périodes
difficiles, mais aujourdhui ces problèmes se conjuguent au passé. Tous
les regards sont fixés vers lavenir qui sannonce plus que radieux.
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