17.02.10 Le Potentiel: Cinq questions à Jean-Claude Vuemba Luzamba, par Louis-Paul Eyenga Sana
1. Quelle est votre opinion sur les états généraux de
lOpposition politique en RDC ?
Il ne se passe pas un jour sans que la presse ne fasse écho dune
déclaration relative à la tenue des états généraux de lOpposition
politique en RDC, en vue de cogiter sur un programme commun pour les
échéances électorales de 2010. Lurgence simpose ! Doù lappel lancé
le 10 février 2010 au siège du Mouvement. Lheure a sonné pour que toute
lOpposition, institutionnelle et extra-institutionnelle, se retrouve
dans toute sa diversité autour dune table afin de tisser un programme
commun qui sera considéré comme un véritable « vade-mecum ».
LOpposition politique congolaise doit se référer à ce qui sest passé
en France dans les années 1970 avec François Mitterrand, Georges
Marchais, Michel Rocard, Pierre Mauroy, Pierre Joxe, Louis Mermans,
Huguette Bouchardau et tant dautres qui ont su surpasser leur ambition
politicienne égoïste afin de mobiliser toutes les forces de Gauche, des
Socialistes aux Communistes en passant par le PSU ainsi que les
Radicaux de Gauche pour le triomphe de lOpposition. Cest pourquoi,
pour ces assises dont lenjeu politique est de taille, les partis
politiques de lOpposition politique congolaise doivent y aller avec
légalité des chances. Ce nest quaprès sêtre mis daccord sur un
programme commun dalternance que le leadership pourra se dégager
spontanément.
2. Que préconisez-vous concrètement?
Le Mouvement du peuple congolais pour la République est en
partenariat avec lUDPS dEtienne Tshisekedi wa Mulumba, le MLP de
Franck Diongo, lUSC de Christian Badibangi, le RCDN de Roger Lumbala,
les Verts de Ruffin Mpaka Mawete, le BDM de Ne Muanda Nsemi, Jacques
Matanda Mamboyo Kudia Kubanza ainsi que tant dautres hommes et
formations politiques. Si aujourdhui, 510 jours avant les échéances
électorales de juillet 2011 et je souligne que le compte à rebours a
déjà commencé, la tenue des états généraux de lOpposition politique
congolaise est à lordre du jour dans tous les états majors des partis
politiques de lOpposition en RDC, le MPCR ne peut que sen réjouir, car
il a été le premier parti politique à lancer cette idée lors de sa
refondation en juillet 2009. Lurgence de ce programme commun
dalternance est une nécessité absolue à lheure actuelle au regard de
différents projets de société que défendent chacune de ces formations
politiques. Cest ainsi quil est impérieux que toute lOpposition
politique puisse dégager un consensus qui prendrait en compte les
ambitions des uns et des autres tout en privilégiant lintérêt supérieur
du peuple congolais, lequel ne sait plus à quel saint se vouer face à
un pouvoir défaitiste dont les promesses électoralistes de 2006 se sont
avérées un grossier mensonge et une grave déception, créant un
traumatisme tragique dans le chef de la population qui, malgré le nombre
important de somnifère ingurgité, narrive toujours pas à trouver le
sommeil dont il a droit.
3. Pourtant, le programme politique de lAMP se façonne
progressivement, en dépit de quelques aléas de parcours…
En effet, que dire de la paix promise à lEst du pays, du troisième
palier de Mbudi initié par lancien Vice-président de la République
Arthur ZAhidi Ngoma en faveur des fonctionnaires, militaires,
policiers, enseignants, médecins, infirmiers, … pour ne citer que cela à
titre des promesses non tenues ? Que dire également de cette Justice à
deux vitesses qui a élue domicile au Congo où le Pouvoir en place sest
caractérisé par une répression sanguinaire à Dongo dans lEquateur et au
Kongo Central avec les adeptes de Bundu dia Kongo, alors que les
partisans de NKunda Batware et dautres groupes armés de lEst se
voient octroyés comme prime de guerre des postes ministériels ? Il
suffit de se référer à la nouvelle composition du gouvernement
provincial du Nord Kivu. Et enfin, que dire du tout puissant et
intouchable « Baba » Gabriel Kyungu wa Kumwanza dont les actes posés au
vu et au su de tout le monde et ce en toute impunité constituent une
véritable menace à lunité nationale et un fâcheux précédent.
4. A propos de lOpposition politique congolaise, est-ce
lUnion pour la nation est-elle une plate-forme de circonstance ou une
structure efficace pour contrer le Pouvoir en 2010 ?
En ce qui concerne lUnion pour la Nation, ce regroupement nétait
quune plate-forme électoraliste dont la portée est révolue, car les
réalités qui ont concourues à son existence en 2006 ne sont plus les
mêmes que celles daujourdhui. En effet, rien quà compter le nombre
des défections et de retournement de casaque observés au sein de cette
plate forme, pour sen rendre compte. La sagesse nous pousse à
réfléchir deux fois avant de lui accorder un chèque en blanc. Son
actualisation et son adaptation aux circonstances actuelles sont donc de
rigueur. Il faut savoir lire les signes du temps !
5 . On se bat autour du poste du porte-parole de
lOpposition que lon voudrait arracher au sénateur Jean-Pierre Bemba.
Quen pensez-vous?
Sagissant du porte-parole de lOpposition, je tiens à vous rappeler
que le MPCR a levé option pour la candidature de Jean-Pierre Bemba
Gombo, véritable candidat naturel pour exercer ces fonctions et ce, à La
Haye ou à Kinshasa, vivant ou mort, comme Nelson Mandela. Cependant, au
cours de la réunion du Bureau politique du MPCR tenue en septembre
2009, il a été décidé que lon ne puisse plus participer à aucun autre
conciliabule à ce sujet.
Droits de reproduction et de diffusion réservés ©
Le Potentiel