24.02.10 Le Potentiel – Cinq questions à Fabien-Emery Zulu Kilo-Abi (*), par Albert tshiambi

 

1. Quelle est la santé politique de l’ARC ?

Après la déclaration du 19 septembre 2009 du leader de l’Alliance
pour le renouveau au Congo (ARC), Olivier Kamitatu, qui a soulevé
beaucoup de vagues, aujourd’hui, le bateau ARC continue à vaguer
paisiblement à ses activités politiques, en attendant les échéances
électorales prochaines. Ce qui s’est passé est normal dans la vie d’un
parti politique. Il faut toujours prendre un temps d’arrêt pour faire
une autocritique et ce, en vue de mieux préparer l’avenir. Pour
l’instant, l’avenir de l’ARC se prépare sérieusement sans donner à
l’action la coloration d’une campagne électorale. Pendant la campagne
électorale, l’ARC sortira toute son artillerie en vue de faire face aux
enjeux politiques futurs. C’est pourquoi, nous demandons aux membres et
cadres de l’ARC de mettre toute leur intelligence à contribution, afin
d’implanter les cellules de base du parti et mener des actions
génératrices de progrès et de croissance au profit de plus démunis, avec
comme objectif principal de les sédentariser.

2. Quelle est la structure qui s’occupe de la lutte anti-mines
en RDC ?

En République démocratique du Congo, la réduction de l’impact social,
économique et environnemental des mines terrestres et des restes
explosifs de guerre est menée par le Centre de coordination de la lutte
anti-mines des Nations unies en RDC et cela, en collaboration avec le
Point focal national de la RDC pour la lutte anti-mines. Dans le but de
participer à la réduction de l’impact social, économique et
environnemental des mines antipersonnel et des restes explosifs de
guerre, Mme l’Or Mbongo Lemba, artiste musicienne congolaise, a été
investie ambassadrice de la lutte anti-mines de la RDC, le 4 avril 2009,
par le Centre de coordination de la lutte anti-mines de l’Onu en RDC.
Cela, en collaboration avec le Point focal national de la RDC pour la
lutte anti-mines, sous le patronage du ministère de l’Intérieur. Pour
votre gouverne, Mme l’Or Mbongo est déjà invitée en Chine pour assister à
l’exposition de Shanghai. Ambassadrice de la lutte anti-mines de la
RDC, elle est appelée à promouvoir les activités de la lutte anti-mines
dans cinq piliers, à savoir la sensibilisation des populations au danger
des mines par des chansons et concerts, le plaidoyer, le déminage
humanitaire, la destruction des stocks et l’assistance aux victimes.
Pour ce qui est de la proposition de loi sur les mines antipersonnel,
elle est déjà adoptée par la Commission Défense et Sécurité de
l’Assemblée nationale, en attendant son adoption. De son côté, le
président de la Chambre basse du Parlement, l’honorable Evariste Boshab,
a promis son engagement pour que cette proposition de loi soit discutée
à la session ordinaire de mars prochain.

3. La loi portant organisation, attributions et fonctionnement
de la CENI a été votée en des termes différents par l’Assemblée
nationale et le Sénat concernant la participation de la Société civile
au bureau de cette institution d’appui à la démocratie. Comment
expliquez-vous cela?

Aucun texte législatif ou légal n’organise en République démocratique
du Congo la création, la composition et le fonctionnement de la Société
civile congolaise et la loi n°004/2001 du 20 juin 2001 portant
dispositions générales applicables aux Associations sans but lucratif et
aux Etablissements d’utilité publique ne circonscrit nullement l’état
de la Société civile congolaise, le concept Société civile en RDC
devient comme un monstre de Lokness. Tout le monde en parle, mais
personne n’en connaît le texte légal l’instituant. La Constitution de la
transition qui avait pris en compte, conformément à l’Accord global et
inclusif, la Société civile parmi les composantes et entités du Dialogue
intercongolais, dont les animateurs politiques avaient été désignés par
ces dernières ayant été abrogée par la Constitution du 18 février 2006.
On ne peut plus continuer à considérer la Société civile comme une
entité légale.

4. Voulez-vous dire que la Constitution actuelle est
silencieuse en ce qui concerne la Société civile. Si tel est le cas, que
promeut-elle par contre ?

La Constitution du 18 février 2006, silencieuse en ce qui concerne la
Société civile, promeut, par contre, les partis politiques en tant que
structures qui concourent à l’expression du suffrage, au renforcement de
la conscience civique et le choix des opérateurs politiques
interviennent aux termes des élections libres, pluralistes,
démocratiques, transparentes et crédibles.

5. Que conclure ?

La prise en compte de la Société civile comme membre de la CENI ne
devrait pas être préconisée, sauf adoption entre temps ou la publication
préalable d’un texte législatif ou réglementaire portant sa création,
son organisation, sa composition et son fonctionnement. La désignation
ou le choix par la Majorité et l’Opposition des membres de la CENI ne
peut s’opérer qu’au sein des différentes organisations civiles ou
citoyennes de base légalement reconnues. Faire le contraire, serait
ouvrir la boîte de Pandore, c’est-à-dire, faire revivre à notre peuple
toutes les misères que notre pays a déjà connues. Aujourd’hui, notre
seule espérance, c’est la démocratie. Et la démocratie, c’est
essentiellement le respect de la loi.

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