25.02.10 Le Potentiel: Cinq questions à Betukumesu Lubuyi Didi, par Stephane Etinga

 

1. Vous venez de Mbuji-Mayi et de Kananga où vous avez
passé quelques jours. Peut-on connaître l’objet de ce déplacement ?

Vous avez raison de dire que je viens du Grand Kasaï où j’ai passé
quelques jours. Je vous précise que j’étais en mission officielle,
mandaté par le ministère de l’Energie, afin de remettre aux gouverneurs
du Kasaï Oriental et du Kasaï Occidental, des lettres annonçant
l’arrivée prochaine dans les deux provinces d’une délégation de
techniciens indiens. Il s’agit de préparer leur arrivée et leur séjour
aussi bien à Mbuji-Mayi qu’à Kananga. Rappelez-vous que je suis membre
du comité de pilotage des projets Katende (Kasaï Occidental) et Kakobola
(Bandundu). C’est en cette qualité que j’ai été dépêché dans ces deux
provinces. Je siège au comité de pilotage en tant que représentant du
Kasaï de l’Ouest. A signaler que j’ai profité de cette mission pour me
rendre aux chutes de Katende afin de palper du doigt ses réalités. J’y
suis arrivé. J’ai pris langue avec la population. J’ai trouvé sur le
site des engins, des conteneurs et autres matériels abandonnés par la
société sud-africaine Klackson Power qui devait exécuter les travaux de
construction du barrage. Un constat malheureux : manque de voies d’accès
appropriées pour atteindre les chutes, car tout a été oublié. Mais le
gouverneur Trésor Kapuku qui a eu le rapport sur l’inaccessibilité aux
chutes a heureusement dépêché une équipe afin de réhabiliter la route.
Notez que les partenaires indiens viennent parachever les études de
faisabilité du barrage de Katende afin de procurer du courant électrique
aux filles et fils de deux Kasaï.

2. Le gouvernement vient d’être remanié. Il est chargé,
entre autres, du social de la population congolaise et de préparer les
élections de 2011. Votre réaction ?

D’emblée, je remercie le président de la République parce qu’il ne
ménage aucun effort pour améliorer tant soit peu, les conditions
sociales des Congolais. Je suis très comblé aussi puisque le chef de
l’Etat a placé à la tête du ministère de l’Energie, un homme de poigne
en la personne de Gilbert Tshiongo Tshibinkubula wa Tumba, très
conscient et très compétent pour mener à bien la politique énergétique
du gouvernement au profit de la population. Ce choix traduit les
préoccupations du président Joseph Kabila afin de réaliser la promesse
qu’il avait faite à la population du Grand Kasaï de lui donner du
courant électrique à partir du barrage de Katende. Il l’avait répété
lors de son dernier voyage de consolation à Mbuji-Mayi. Donc, la venue
de Gilbert Tshiongo à la tête dudit ministère n’est pas le fait du
hasard. S’il échoue, -ce que je n’imagine pas, -il aura sur son dos tous
les fils et filles du Grand Kasaï et portera toute la responsabilité
parce que l’argent est déjà disponibilisé par l’Inde pour ces travaux.
On ne verra plus Kabila. J’en profite pour remercier aussi Evariste
Boshab, président de l’Assemblée nationale, qui avait souhaité voir ce
ministère dirigé par un enfant du Kasaï afin de mieux s’occuper du
barrage de Katende.

3. Le gouvernement du Kasaï Occidental vient de
réceptionner plusieurs tonnes de bitumes pour l’asphaltage de grandes
artères de Kananga. Etez-vous satisfait par cette nouvelle ?

Avant de vous exprimer ma satisfaction, je vous rappelle que durant
mon séjour à Kananga, le gouverneur de province Kapuku Ngoy a procédé à
la mise en service d’un concasseur vers la rivière Nganza. C’est une
puissante machine qui fournira des mœllons, caillasses et autres afin de
permettre à la province de construire les routes dans le cadre des cinq
chantiers de la République. Pour revenir à votre question, je confirme
avec joie que j’ai vu le premier lot de bitume comptant plusieurs fûts.
C’est dire que le travail se fait chez nous. La population jugera
elle-même des efforts du gouverneur Kapuku pour reconstruire sa province
et assurer le bien-être de la population.

4. Que dites-vous des préparatifs du cinquantenaire de
l’accession de la RDC à l’indépendance, à Kananga ?

Je n’ai pas participé aux réunions qui se succèdent là-bas pour la
réussite de ces festivités. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a
dans le comité organisateur un baobab en la personne de Barthélemy
Mukenge Shabantu. C’est le premier gouverneur du Kasaï Occidental, qui a
fait la remise et reprise avec les Belges. A l’âge de 74 ans, il lit
sans lunettes. On doit faire confiance à son comité parce qu’il connaît
parfaitement l’histoire de notre pays, de l’indépendance à ce jour. J’ai
vu les mamans discuter de leurs pagnes uniformes de même que les
étudiants et je suis certain que les préparatifs vont bon train à
l’instar d’autres provinces.

5. Quel est le message que vous adressez aux personnes
refoulées d’Angola et dont la situation sociale reste encore précaire ?

J’ai pitié de ces frères et sœurs qui sont actuellement à Tshikapa et
ailleurs dans la province. Mais, j’estime que lorsqu’on veut aller dans
un autre pays, on soit en règle. Nos frères sont allés en Angola par
des voies détournées. Aujourd’hui, ce pays veut s’organiser et leur
demande de partir. Il y en a encore au Bas-Congo, au Katanga, au
Bandundu, etc. Le gouvernement s’occupe d’eux selon les possibilités. Le
problème des refoulés ne concerne pas seulement l’Angola parce qu’il se
pose partout au monde. Si vous n’êtes pas en ordre, vous êtes un « sans
papiers », on vous refoule. Voilà tout. Mais que font encore ces
refoulés près de la frontière de notre pays avec l’Angola au lieu de
retourner dans leurs territoires respectifs ? C’est cela ma grande
préoccupation.

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