Des Papas Doc aux Bébés doc, c'est-à-dire, l'Afrique des sauvages … (PVA Gabon)
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Selon Louise Diop-Maes, veuve de Cheik Anta Diop, entre le début
et la fin de la traite négrière, lAfrique noire aurait perdu près de «
400 millions dâmes ». Mais la reconquête de lAfrique par les Africains
eux-mêmes, ainsi que la dignité de lhomme noire ne se reconstruiront
quà travers la longue marche vers les indépendances nationales en 1960.
En Afrique noire francophone comme à Haïti dans les Caraïbes,
sommes-nous véritablement engagés sur la voie du développement humain,
du progrès économique et institutionnel après les indépendances
nationales ? Avons-nous les moyens et outils indispensables pour vaincre
la misère et la pauvreté qui fragilisent cette indépendance politique
chèrement acquise ? Quelles leçons pouvons-nous tirer des 50 ans
dindépendance des pays francophones dAfrique noire, et surtout, des
200 ans dindépendance dHaïti ? Peut-on réellement parler
dindépendance c'est-à-dire de liberté dans les deux cas ?
Première république francophone indépendante des Caraïbes en 1804,
lîle dHaïti est essentiellement peuplée desclaves noirs affranchis,
autrefois déportés du Ghana, du Togo, du Dahomey et du Nigéria peu après
la découverte des Amériques par Christophe Colomb en 1492.
Contrairement aux Etats-Unis, et dans les Iles anglaises où les esclaves
ne pouvaient pas communiquer entre eux parce quils ne parlaient pas la
même langue, ceux qui étaient « prélevés » dans le Golfe du Bénin
c'est-à-dire les esclaves déportés des peuplements du littoral
atlantique de lAfrique occidental à partir du royaume Ashanti (Ghana)
jusquau royaume dOyo et dIfe (Nigéria) dont le culte du vaudou est la
confession commune pratiquée, assortie dune quasi unité linguistique
entre le Mina, le Guin, lÉwé, lAdja, lAdja-Ewé, le Fon, et le Yorouba
sest révélé comme un atout déterminant dans lorganisation de la
révolte des esclaves conduite par le Général noir Toussaint Louverture,
ouvrant la voie de laffranchissement et lindépendance nationale
dHaïti. Car, ailleurs dans les autres Amériques, les esclaves étaient «
mélangés » à larrivée en groupes hétérogènes parlant différentes
dialectes pour quils ne se comprennent pas entre eux, afin déviter des
révoltes spectaculaires.
La population haïtienne sélève à 8.527.000 habitants en 2005 sur
une superficie de 28.000 Km2. Son PIB en 2005 est de 3,88 milliards de
dollars et une dette extérieure de 1,2 milliards de dollars en 1999.
Tout comme le Togo, le Congo-Kinshasa, le Gabon et autres pays
africains, 80 % des Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les
transferts dargent de la Diaspora, c'est-à-dire 2 millions dexilés,
représentent la plus importante ressource nationale, c'est-à-dire le 1/4
du Produit Intérieur Brut, ou encore deux fois les exportations
nationales. A linstar des régimes politiques indigents du Togo, du
Gabon, du Congo-Kinshasa, le gouvernement haïtien fait la manche auprès
des institutions internationales pour financer son budget. A Haïti comme
en Afrique francophone, le taux de chômage dépasse largement les 65 %,
c'est-à-dire que, plus des 2/3 de la population active est au chômage.
Comme en Afrique francophone depuis 50 années dindépendance, les
dirigeants haïtiens ont piétiné les institutions nationales de lIle
pendant 200 années dindépendance théorique. En dautres termes, deux
siècles dindépendance sans liberté, c'est-à-dire, 200 années de néo
esclavagisme régenté par les dictatures successives envers la
population.
Lors des élections présidentielles du 22 septembre 1957 à Haïti,
François Duvalier fut déclaré vainqueur par 679.884 voix. Une parenthèse
démocratique qui contraste avec une longue période de coups dEtats
militaires, dont le dernier fut le renversement du gouvernement Paul
Eugène Magloire en 1956. Dès 1958 à Haïti, après avoir évité plusieurs
tentatives de renversements, François Duvalier, dit « papa doc »
constitua un corps de police parallèle redoutable, dénommé : les «
Tontons Macoutes », a des fins de répression en vue de se maintenir au
pouvoir à vie. Les Tontons Macoutes furent récupérés dans les années
2000 par le dictateur Jean-Bertrand Aristide, les rebaptisant de
miliciens « Chimères » qui ont entretenu à leur tour un climat de
terreur à Haïti. En Afrique, le dictateur Denis Sassou NGuésso ne
doit-il pas sa victoire lors la guerre civile du Congo Brazzaville
(1993-1998) à ses miliciens « Cobras » qui ont écrasé les « Ninjas » et
larmée nationale ?
Au Togo, le dictateur Eyadema avait aussi érigé dans les années 90
une armée parallèle de miliciens RPT, de même que des camps de
prisonniers politiques de Cazaboua et dAgombio où il faisait torturer
ses opposants jusquà la mort. Son fils, le Lieutenant-colonel Ernest
Gnassingbé, commandant de la garde présidentielle, décédé en novembre
2009, fut linstigateur en chef des basses besognes et des attentats
sanglants contre les leaders de lopposition et autres guet-apens
tragiques contre les populations togolaises, y compris son propre groupe
ethnique des kabyès.
A Haïti, alors que la constitution prévoyait la fin de son mandat
en 1963, François Duvalier saccapara du pouvoir dEtat lors des
élections présidentielles anticipées de 1961 et sest autoproclamé
président à vie en 1964.
En 2002 au Togo, le dictateur Gnassingbé Eyadema fit de même en
modifiant la constitution de 1992 qui limitait le mandat présidentiel à
deux mandats maximum, pour se faire réélire frauduleusement lors des
élections présidentielles de 2003 afin de conserver le pouvoir à vie. En
modifiant la constitution de 1992 qui fut plébiscitée par le peuple
togolais lors du référendum du 14 octobre 1992, il violait également
laccord cadre de Lomé signé en 1999 entre son parti le RPT et
lopposition, qui prévoyait son départ au terme du deuxième et dernier
mandat que lui accordait cette constitution de 92.
Des Papas Doc aux Bébés doc, c'est-à-dire, lAfrique des sauvages
aux sauvageons.
A la mort de François Duvalier le 21 avril 1971, comme prévu, son
fils Jean-Claude Duvalier dit « Bébé Doc », lui succéda à la tête
dHaïti, jusquà son exil en 1986. Haïti est devenu un pays pauvre et
endetté où règnent la misère, linsécurité politique, économique,
alimentaire et sanitaire comme partout en Afrique francophone.
Les successions dynastiques qui se répandent aujourdhui en
Afrique à Lomé, à Libreville, et à Kinshasa, sont naturellement
importées de Port-au-Prince où les coutumes et mœurs politiques sont
identiques. Ce scénario Haïtien de la dynastie des Duvalier est
malheureusement devenu un modèle en Afrique noire. Ainsi, à la mort du
dictateur Gnassingbé Eyadema en février 2005 au Togo, un quarteron de
Généraux dont la casquette est plus grosse que la tête, fidèles au
timonier national, commet un triple coup dEtat militaire,
constitutionnel et électoral pour confier le pouvoir dEtat à Faure
Gnassingbé le «Bébé Doc togolais ». IL faut savoir que le dictateur
Gnassingbé Eyadema est lui-même arrivé au pouvoir à lissue dun double
coup dEtat militaire en 1963 en assassinant le président Sylvanus
Olympio, le père de lindépendance nationale, et plus tard en 1967 en
destituant son successeur, le président Nicolas Grunitzky.
Au Gabon, lors du décès du dictateur Omar Bongo en 2009, son fils
Ali Bongo prolonge la dynastie du clan Bongo après un scrutin
présidentiel frauduleux à un seul tour qui lui donna 141.952 voix sur
340.167 suffrages exprimés, c'est-à-dire 41,73 %, alors que 800.000
électeurs étaient inscrits sur les listes électorales.
Rappelons que lors de lassassinat du président Laurent Désiré
Kabila en 2001, a eu lieu en pleine république, la première succession
monarchique anti constitutionnelle en Afrique noire. A linstar du
premier coup dEtat militaire en Afrique francophone dirigé par le
Sergent Chef Etienne Gnassingbé Eyadema en 1963, les modifications
constitutionnelles nont fait lobjet daucune sorte de sanctions
concrètes de la part des dirigeants africains. Comment interpréter leur
indifférence vis-à-vis des événements récents qui se déroulent sur le
continent, à savoir la succession dynastique au pouvoir dEtat et les
modifications constitutionnelles ?
Si lAfrique francophone ne prend pas garde, elle senlise dans
une voie sans issue à la Haïtienne où les taux dalphabétisation et de
pauvreté ont atteint les records les plus vertigineux de plus de 90 % de
la population. Sur le plan économique, lile dépend entièrement des
importations de létranger : 1,765 milliards de dollars en 2008, soit
une moyenne de 160 millions de dollars par mois. Les exportations au
cours de la même année représentent 499,4 millions de dollars. Il sagit
essentiellement de quelques maigres ressources agricoles dont les
mangues, le café, le cacao et la canne à sucre qui occupent 70 % de la
population, ne permettent de dégager des ressources suffisantes pour
financer son développement. Lespérance de vie se situe entre 49 et 55
ans. Le taux dinflation est de 18,73 % entre 2008 et 2009. Tous les
ans, en moyenne 500 à 600 enfants adoptés quittent lîle pour des
destinations multiples.
En 2001 les recettes budgétaires du gouvernement haïtien étaient
de 173 millions de dollars alors que les dépenses sélevaient à 361
millions incluant les dépenses dinvestissement. Dans le même temps, la
fortune personnelle de Jean-Claude Duvalier placée dans les banques
suisses en provenance des fonds de lEtat haïtien est estimée à 120
millions de dollars. Durant les 29 années de dictature des Duvalier père
et fils la fortune globale de la famille est estimée à plus 900
millions de dollars. Selon la plainte déposée au parquet de Paris par
lassociation Transparence internationale en 2008 visant les dictateurs
Sassou du Congo, Omar Bongo du Gabon décédé en 2009 et Théodoros Obiang
de la Guinée Equatoriale dans laffaire des biens mal acquis, le montant
estimé de ces biens dépasse 160 millions deuro, et ce nest que la
partie visible de liceberg. Sagissant de Paul Biya du Cameroun, le
montant estimé des biens mal acquis sélève à 70 millions deuro.
Bientôt nous saurons davantage sur dautres fortunes notamment des
Gnassingbé, dIdriss Deby etc.
Voilà qui nous emmène à observer que sur tous les continents, les
dirigeants passent de génération en génération, mais lespace demeure.
Cet espace varie de la richesse à la pauvreté selon les régimes
politiques corrompus ou non corrompus. Ainsi, en Europe, grâces aux
institutions nationales solidement bâties sur les bases de la liberté,
la démocratie et les contre-pouvoirs institutionnels, le pouvoir dEtat
obéit à la règle des élections générales et à lalternance politique qui
sont le reflet de la loi de la majorité en société. La France,
lAllemagne, la Belgique, lEspagne, lItalie, les Pays-Bas etc. ne
sont-ils pas des démocraties qui respectent la loi de lalternance par
les urnes lors des élections générales, c'est-à-dire ce qui fonde
lopinion des hommes et des femmes dans un pays moderne.
Ainsi, du Général De Gaulle dans les années 50 à 60 en passant par
Pompidou, Giscard dEstaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy à partir de
2007, force est de reconnaitre que ces hommes dEtat passent, mais
lespace demeure et se développe davantage, c'est-à-dire que la France
reste solidement implantée dans ses institutions démocratiques pour
pérenniser son développement politique, économique, industriel et
social. En Europe, les dirigeants ont compris que cest lopinion
publique et la majorité de la population qui approuvent ou désapprouvent
leur légitimité.
Ce qui ne va pas en Afrique, disons le sans détour, nos
institutions sont corrompues parce quelles sont exclusivement cousues
pour un individu en particulier et non pas, pour les peuples. Légoïste
individu dictateur en question, fut-il président, et grâce au pouvoir
dEtat, se hisse arbitrairement au dessus des peuples, des partis
politiques et institutions nationales qui deviennent sa propriété
personnelle dont il détient le droit de vie ou de mort, doù limpunité
au sommet de lEtat.
Ce concept inavoué du droit dimpunité que les despotes du
continent ont imposé aux peuples africains est une caution à la
corruption qui expose finalement nos institutions à la manipulation
permanente du pouvoir politique, qui devient à son tour une marionnette
des multinationales étrangères et des pays industrialisés. En fait, pour
les dictateurs africains, la notion du droit dimpunité cautionne un
autre concept cest à dire : le droit de la corruption qui selon eux
demeure indispensable, voire vitale afin de piller les ressources de
lEtat sans limite. Ce concept du droit de la corruption leur permet de
neutraliser lindépendance des juges et dempêcher à tout prix le bon
fonctionnement de la justice c'est-à-dire lEtat de droit.
Quand les peuples africains demandent à leurs dirigeants de
construire des infrastructures routières, sanitaires et autres moyens de
communications pour améliorer leur condition de vie, ces derniers qui
sont dépourvus doreilles, de tête et dyeux, battissent la Basilique de
Yamoussoukro en Côte dIvoire, le château de Pya et de Lomé 2 au Togo
(100 milliards cfa), le sacre de Bokassa à Bangui en Centrafrique. Au
cours des années 80 à Lomé, le dictateur Eyadema fit construire une
raffinerie de pétrole, alors que le Togo ne produit pas dor noir. Bien
évidemment, cette raffinerie na jamais distillé un seul litre de brut
avant dêtre aussitôt fermée.
Au-delà de lirresponsabilité politique qui caractérise la gestion
catastrophique des finances publiques, il est parfois question de
délire du dirigeant-dictateur africain qui consiste à détruire
systématiquement lœuvre du prédécesseur assassiné. Au Togo par exemple,
malgré lexistence des locaux de lAssemblée nationale en bordure de
mer, c'est-à-dire la Chambre des Députés des années de lindépendance
nationale, les autorités illégitimes font siéger les élus au palais des
congrès, montrant ainsi à travers ce choix arbitraire leur mépris et
haine atavique à la lutte pour la démocratisation du Togo.
LAfrique dispose de quelques outils pour affronter la
mondialisation des marchés et réussir sa diplomatie internationale. Il
sagit de lUnion africaine en premier et les nombreuses institutions
sous régionales dont la CEDEAO, c'est-à-dire la communauté des Etats de
lAfrique de lOuest. Mais le cumul des nombreux problèmes laissés en
jachère depuis des décennies, entre autres, la question du référendum
sur lauto détermination du Sahara Occidental sous occupation marocaine,
la Casamance, lenclave de Cabinda, la province du Delta du Niger au
Nigéria, la disparition de lEtat en Somalie, la départementalisation de
lile comorienne de Mayotte par la France, le génocide du Darfour etc.…
Disons clairement que certains pays africains nont de
souveraineté internationale que de nom, dès lors quils disposent des
bases militaires étrangères sur leur territoire national. Quand le
président de la commission de lUA Monsieur Alpha Omar Konaré, devient
un haut fonctionnaire aux yeux du chef dEtat exerçant la présidence
tournante de linstitution sagissant du dossier togolais en 2005, nos
institutions sont loin de défendre lintérêt des Africains en Afrique.
Dans ce bras de fer (Obasanjo-Konaré), si toutefois lancien président
de la commission de lUnion africaine était resté ferme contre les «
debbascheries » togolaises lors du coup dEtat militaro constitutionnel
de Faure Gnassingbé en 2005 suite au décès du dictateur Eyadema, il
savait au moins, que cette succession des sauvageons allait se répandre
comme une trainée de poudre dans plusieurs pays africains. Dans la
plupart des pays africains où lopinion nationale est bâillonnée, le
pouvoir dEtat pris en otage par les dictateurs, c'est-à-dire ceux qui
pensent quils sont investis dune mission divine à la tête de lEtat,
autrement dit, ceux qui croient quils sont nés pour être président de
la république, nont dambition, ni de projet de développement pour le
continent.
Alors, la question qui dérange est de savoir pourquoi le rare
dirigeant africain issu des alternances politiques par les urnes à
linstar de John Atta Mills du Ghana, Yayi Boni du Bénin, Jakaya Kikwete
de la Tanzanie, Jacob Zuma dAfrique du sud, Ian Khama du Botswana,
Helen Sirleaf. Johnson du Liberia, Hifikepunye Pohamba de Namibie, Bingu
Wa Matharika de Malawie, Rupiah Banda de Zambie ne se mettent pas
ensemble pour créer une autre dynamique africaine ? En dautres termes,
la question est de savoir ce que gagnent ces derniers dirigeants
démocratiquement élus lorsquils se mettent autour de la même table que
Joseph Kabila, Ali Bongo, Faure Gnassingbé ? Où sont les anciens chefs
dEtat africains qui se sont retirés volontairement et dignement du
pouvoir dEtat à la fin de leur mandat, ou lors de leur défaite dans les
urnes tels que Nicéphore Soglo du Bénin, John kufuor du Ghana, Kenneth
Kaunda de la Zambie, et le super Alpha Omar Konaré du Mali pour aider à
la construction dune nouvelle dynamique africaine ?
Une nouvelle dynamique dont les critères dadmission non
négociables sarticuleront autour des valeurs de la démocratie, lEtat
de droit, lalternance politique, les droits de lhomme, la croissance
économique, une politique agricole commune avec des quotas de production
par pays pour endiguer les famines, une politique commune de santé
publique pour prévenir les épidémies, une politique commune
dalphabétisation en langues nationales et de recherche scientifique,
une politique commune de transport aérien.
La CEDEAO nest pas crédible aux yeux des Africains sur le
principe de la libre circulation des personnes et des biens à
lintérieur des Etats membres de la communauté, parce quelle na pas
financé, ni conçu des projets dinfrastructures régionales telles que
les routes et autoroutes de
:[Lagos-Cotonou-Lomé-Accra-Abidjan-Conakry-Dakar-Bamako-Niger-Lagos], ni
des hôpitaux régionaux, ni des universités ouest africaines, ni des
centres de recherches scientifiques de lAfrique de louest etc.…. Si
elle avait réalisé ces projets sous régionaux, elle peut être sûre que
les personnes et les biens circuleront à merveille en Afrique comme
cest actuellement le cas en Europe (UE) et en Asie (ASEAN).
Que dire en conclusion ?
La production demeure le pivot de toute économie moderne. Cest
elle qui engendre la consommation, le revenu, lemploi, lépargne et
linvestissement, c'est-à-dire le circuit économique. Dès lors, le rôle
de la CEDEAO dans lespace communautaire est de veiller à la production
des biens et services non-marchand cest à dire les routes, les
autoroutes, les ponts, les écoles, les stades, la sécurité publique,
léclairage public, les hôpitaux, leau, lélectricité etc. destinés à
la consommation collective en Afrique de louest afin que les sociétés
dEtat et les entreprises privées produisent les biens et services
marchands en vue de créer des richesses nationales.
En rapprochant les hommes et les peuples par les infrastructures
déquipements modernes, de communications et télécommunications, on
rétablit par la même occasion, les équilibres macro-économiques
indispensables à lintégration régionale et sous régionale. En ayant ces
ambitions de développement pour les Africains, la CEDEAO peut créer et
amplifier la croissance dans ses Etats membres par la relance de
lactivité économique. Les infrastructures inter régionales auront
vocation à rapprocher entre eux : les wolofs, les Malinkés, les Baoulés,
les Ashantis, les Dogons, les Haoussas, les Fons, les Minas, les
Yorouba pour une Afrique moderne, libre et prospère. Cest cette Afrique
du Ghana, lAfrique du sud, le Botswana, la Namibie, la Tanzanie que
les Africains souhaitent pour tout le continent et non pas, le bal
folklorique des successions dynastique des pays francophones africains
du Togo, du Gabon, du Congo-Kinshasa, précédés par lile dHaïti dans
les Caraïbes.
Si nous partons du principe selon lequel la liberté, la
démocratie, et lEtat de droit sont les trois caractéristiques
fondamentales devant rythmer la vie publique et institutionnelle en
Afrique, à linstar du continent européen et lAmérique du nord
vis-à-vis des populations, le constat actuel est que lAfrique
francophone se retrouve dans lobligation de bâtir des institutions
solides et crédibles afin de préserver son indépendance et sa liberté.
Seule lalternance politique peut garantir à moyen et long termes
lexercice de la démocratie, lEtat de droit, et les libertés
fondamentales qui sont aujourdhui les indicateurs universels de
développement. Un pays sans alternance politique dans les urnes depuis
quarante ans est une dictature par définition. De ce point de vue,
lalternance politique dans les urnes est un indicateur de lexercice de
la démocratie, la liberté, et lEtat de droit comme au Ghana, au Bénin,
en Côte dIvoire, au Sénégal, au Mali etc.
Pétition à signer sur Togocity.com
http://www.afriqueredaction.com modifié le 02/02/2010