06.03.10 « J’ai rappelé trois coopérants pour consultation » Charles Michel (Le Soir)

 

Quelles modalités concrètes
?

Il faut que la mission, si
elle a lieu, soit l’occasion de s’affirmer comme partenaire crédible en Afrique
; et qu’on délivre un message politique sur notre politique africaine.
Maintenant que nos relations sont normalisées, et même au beau fixe, définissons
une stratégie claire, qui soit portée de façon systématique par le gouvernement,
jusque dans les enceintes internationales car les Belges sont écoutés sur
l’Afrique.

Cette nouvelle politique aurait
des accents très différents d’avant ?

Je ne veux ni d’une naïveté
béate ni de l’attitude du passé qui ne prenait pas assez en compte la notion de
souveraineté et d’indépendance du Congo. Il faut pouvoir se dire un certain
nombre de choses, sans complaisance, l’enjeu de gouvernance étant capital pour
le développement en Afrique centrale et au Congo.

Plus question de paternalisme
?

C’est clair. Ce temps est
révolu. Il faut écrire une nouvelle page, avec un regard serein sur les 50
dernières années, et des relations plus mâtures, plus tournées vers l’avenir.
Passons d’une relation passionnelle à une relation tout aussi affective et
affectueuse, mais plus rationnelle. Le destin des Congolais est d’abord entre
leurs mains. Avec la communauté internationale, nous sommes là pour appuyer et
renforcer leurs initiatives, d’abord pour la population.

Place à la diplomatie
économique ?

Nos relations doivent être
de type politiques, pour la paix et avec un volet de diplomatie économique, mais
qui ne doit pas être le pilier prédominant.

Vous parlez de la gouvernance :
vous êtes particulièrement inquiet en la matière ?

Je suis lucide. C’est une
région du monde où l’Etat est relativement fragile.

Sur le plan de la
coopération belgo-congolaise, j’ai été informé, voici deux ou trois jours, d’un
audit pointant des difficultés en matière de gestion financière et de marchés
publics.

Vous parlez de détournement de
l’aide belge ?

Je ne peux pas parler de
détournement à ce stade. Il y a de nombreux audits et, jusqu’ici, je n’avais pas
d’évaluation négative de projets portés par la CTB (Coopération
technique belge). Ici, il s’agit d’un rapport préliminaire, portant sur un
projet de justice dans l’est du Congo, dans le cadre d’une enquête de la
Commission
européenne – car le projet est majoritairement financé par
d’autres pays. Ce rapport pointe des anomalies relativement importantes dans la
gestion financière, les marchés publics et le paiement de certains
salaires.

Vendredi, j’ai donc demandé
à la CTB de rappeler trois coopérants à Bruxelles, pour consultation.
C’est la première fois que je prends une telle décision. Je n’ai jamais été
confronté à ce type de problème en RDC.

J’ai également demandé à
la CTB une proposition d’audit général sur les questions de marchés
publics et d’organisation du personnel, pour avoir un tableau complet de la
collaboration bilatérale au Congo. Car la coopération doit être exemplaire et
les structures de contrôle doivent être améliorées constamment pour pouvoir
réagir aux premiers signaux.

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