26.03.10 Le Potentiel : Cinq questions à Josée Mwamba, par St. Augustin Kinienzi

 

1. Vous êtes éditrice de « Bellissimo », un magazine tout
nouveau sur le marché congolais. Nous sommes curieux de connaître votre
parcours.

Je suis une (jeune) Congolaise possédant un sens élevé d’esprit
d’entreprenariat. Avec mes capacités managériales, j’ai créé un magazine
féminin proprement congolais dénommé « Bellissimo ». En créant ce
magazine, j’ai nourri l’ambition de combler le vide constaté dans le
paysage médiatique féminin en République démocratique du Congo, où il
s’observe une nette carence de titres, périodiques ou magazines
spécifiquement féminins, comme on en voit sous d’autres cieux.

2.Comment conciliez-vous vos charges au sein du magazine et
celles de votre famille ?

Les charges que j’assume au sein du magazine « Bellissimo » ne
m’écrasent, ni ne pèsent sur mes responsabilités familiales. Tout est
question d’organisation. J’ai appris à organiser mon temps et j’ai
trouvé un équilibre entre mon travail et la vie de ma famille que je
place du reste aux premières loges. Au point qu’aujourd’hui, j’évolue
allègrement entre les deux mondes sans que l’un n’empiète sur l’autre ou
que l’une des tâches m’absorbe totalement jusqu’à oublier de remplir
l’autre.

3.Etant donné la situation économique désastreuse que
traverse le pays, comment arrivez-vous à rentabiliser les activités de
votre magazine ?

Il est vrai que les temps sont durs, très durs même, non
seulement en République démocratique du Congo, mais un peu partout dans
le monde. Avec « Bellissimo », nous avons pu accrocher notre cible en
insérant dans le magazine des rubriques qui intéressent nos lecteurs.
Nous ne nous contentons pas seulement d’aligner des photos. Nous
abordons aussi des sujets qui invitent à la lecture. «Bellissimo»
réalise donc un travail d’éducation parmi la gent féminine. Ce qui fait
que malgré les conditions difficiles du moment, nous arrivons à tirer
notre épingle du jeu comme toutes les maisons de presse de la capitale.

4.Quelle signification revêt, à vos yeux, la Journée
internationale de la femme ?

C’est une journée dédiée aux femmes de toutes les conditions à
l’initiative de l’Organisation des Nations unies (ONU). Journée qui fait
honneur aux femmes du monde entier pour leur contribution au sein de la
société. Cette journée permet également de dresser un bilan du chemin
parcouru par les femmes dans la lutte pour la jouissance des droits
spécifiques. C’est aussi le lieu de consolider les acquis de la parité.
Mais je m’insurge contre cette tendance générale qui consiste à réduire
cette journée au seul port du pagne par la femme et la jeune fille, à la
parade sur les artères de la ville et aux réjouissances qui en
découlent par la suite. La journée du 8 mars et tout le mois sont bien
plus que tout cela. Ils doivent revêtir une signification bien au-delà
du simple port du pagne ou de la parade de la femme sur les artères de
la ville. Pour cela, un effort d’éducation et de conscientisation doit
être mené auprès de femmes congolaises pour qu’elles s’approprient
véritablement cette journée.

5. Quel message adressez-vous à la femme congolaise à
l’occasion de ce mois anniversaire ?

La femme congolaise est une battante pour qui j’ai un profond respect
et de l’admiration. Parce qu’elle a développé de grandes capacités de
se battre, de se débrouiller pour préserver sa dignité et surtout pour
assurer la survie de sa famille. Car de nos jours, beaucoup de familles
congolaises ne vivent que grâce à l’ingéniosité et au savoir-faire de la
femme qui apporte encore des revenus nécessaires à la survie de la
famille.
Mais il faudra que les pouvoirs publics fassent un peu plus pour que la
femme congolaise ait accès facile à l’éducation, à l’instruction, à la
formation, au travail; seuls voies par lesquels elle pourra assumer son
autonomie, valoriser ses compétences et devenir un maillon important
pour le développement et le devenir de la nation congolaise. Car la
femme non instruite sera toute à la remorque des autres, et sans
possibilité de s’épanouir dans la vie. Ce qui est vraiment dommage.

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