27.03.10 Le Potentiel / Cinq question à Francis Mulaja Kabamba (*)

 

1. Quel est votre point de vue sur la réalisation de 5
chantiers de la République à Kinshasa ?

En ma qualité d’acteur politique, nous disons d’emblée que les 5
chantiers de la République sont un bon projet, apprécié par tous. Mais,
il faut aussi souligner que les 5 chantiers n’ont pas encore touché les
points essentiels au niveau de la nation. Toutefois, nous reconnaissons
les bonnes intentions du chef de l’Etat et de son gouvernement. Ainsi,
nous aimerions lui donner beaucoup plus de chances pour voir si d’ici
2011, les 5 chantiers toucheront les points essentiels tels que
l’éducation, la santé, les infrastructures… Raison pour laquelle, nous
proposons que les gouvernants fassent de leur mieux, pour faire adhérer
un grand nombre de Congolais à cette initiative de reconstruction
nationale. Nous osons croire que cette fois-ci, notre pays, trouve à
travers cette initiative, une opportunité pour son décollage économique.
Pour y arriver, il va falloir se souder les coudes pour concrétiser une
telle vision qui doit, du reste, touchée les autres secteurs de la vie
nationale.

2. Comment jugez-vous l’action gouvernementale à ce jour?

Nous ne pouvons juger les actions du gouvernement Muzito II, car nous
ne les avons pas encore vues. Mais, il faut dire qu’il est encore très
tôt de juger ce gouvernement, car il n’a même pas totalisé 100 jours
depuis qu’il est en fonction. Nous croyons que nous aurons l’opportunité
de faire son bilan prochainement. De toute façon, il est reconnu que
depuis deux décennies, les actions des gouvernements qui se succèdent
sont inefficaces. Alors, notre appel à ce jour est que les gouvernants
s’arrêtent un moment donné dans l’exécution de leur programme, en vue
d’évaluer tous les secteurs de la vie nationale. Sans se voiler la
face, il sied de noter que rien n’est fait pour relever le niveau social
de la population aujourd’hui abandonnée à elle-même.

3. Le président turc, Abdullah Gühl, a récemment séjourné
en RDC. Quelle leçon peut-on tirer de sa visite ?

La leçon que nous pouvons tirer au niveau du Mouvement des
patriotes pour la démocratie (MPD) est qu’il y a quand même des efforts
qui sont faits par les institutions en place pour rendre notre pays
fréquentable et fiable à l’extérieur. Voir une délégation forte de 200
hommes d’affaires accompagnés le chef de l’Etat de Turquie, nous
réjouit. Ceci brise, une fois de plus, l’isolement diplomatique auquel
était soumis la RDC et promeut son image de marque sur le plan
international. Nous croyons que la seule leçon majeure à retenir est que
le pays est en train de recouvrer sa grandeur dans la sphère
internationale.

4. Quelle est la particularité de votre parti politique, le
MPD ?

La particularité de notre parti est que nous sommes de la
Social-démocratie. Notre seule différence est que nous sommes sortis de
la base. D’autres diront aussi la même chose, mais chez nous, tous nos
cadres essaient d’encadrer notre peuple. Parce que le seul problème
ici, avant de penser à diriger est d’abord celui de préparer les cadres
qui doivent réellement gérer l’Etat. Actuellement, vous serez d’accord
avec moi qu’il n’y en a pas encore. Donc, le vrai travail à faire est de
recruter, former et orienter la population, en vue de former les cadres
qui doivent gérer ce grand pays qu’est la RDC. Mais, en tant que leader
politique, nous voulons les faire au travers les élections de 2011.

5. Comment le MPD prendra-t-il part à ces élections
prochaines?

A l’instar d’autres partis politiques, le MPD a l’ambition de
conquérir le pouvoir politique en RDC, en vue de concrétiser sa vision
politique. Le moment venu, nous nous prononcerons largement sur la
question. Entre-temps, pour assouvir votre curiosité, je vous affirme
que nous nous préparons en conséquence pour 2011. Nous nous battrons
comme en 2006 pour qu’il y ait alternance démocratique en RDC. Cette
fois-ci, le MPD affûte déjà ses armes. La preuve en est que nous nous
réunissons de temps en temps, afin d’échanger et mettre en place des
stratégies politiques. Par ailleurs, nous comptons aller aux élections
en vue de changer les choses au niveau du Parlement. Car nous avons
remarqué que, depuis un temps, les parlementaires sont devenus des
caisses de résonance du pouvoir exécutif. Nous viendrons à notre tour
pour exécuter réellement notre rôle constitutionnel, celui de contrôler
l’exécutif et d’édicter des lois. Il est temps de servir le peuple
congolais et la RDC qui nous a tout donné et rien ne peut bloquer la
vision du MPD. Car elle est orientée vers le progrès et la promotion de
la dignité de ce grand peuple au cœur de l’Afrique, population
malheureusement longtemps courbée à cause de la mauvaise gouvernance qui
caractérise son Etat.

PROPOS RECUEILLIS PAR A.N.

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