06.04.10 Le Potentiel: Cinq questions à Dominique Lutula, par Véron-Clément Kongo

 

1. Il y a quelques jours, la Croix-Rouge de la République
démocratique du Congo a observé un temps d’arrêt en organisant la
session ordinaire et l’assemblée générale du comité central. – Quelle
leçon en tirez-vous ?

Cette occasion nous a permis de réfléchir, évaluer ce que nous avons
fait depuis que nous sommes à la tête de la Société nationale il y a de
cela trois ans. L’évalutaion a été faite sur base des actions menées
sur le terrain, du comportement des volontaires, des réalisations, de
la gestion financière, etc. Au cours des travaux, il a régné une
confiance mutuelle, l’amour du prochain, le respect des principes
fondamentaux et des statuts de la Croix-Rouge de la RDC. D’autre part,
en fonction des principes et statuts, nous devons arriver à
matérialiser la mission de la Croix-Rouge à travers le monde pour
qu’elle soit renforcée davantage au sein de la Croix-Rouge de la RDC.
Plusieurs décisions ont été prises pour planifier notre avenir et
améliorer davantage le fonctionnement de la Croix-Rouge de la RDC.
Donc, c’était un moment de réflexion et de remise en question.
Concernant le dossier ayant trait à la vente de carte de membre qui
constitue l’unique source de financement de la Société nationale, il a
suscité un débat houleux, car les volontaires n’arrivent plus à
renouveler leur adhésion. L’assemblée générale a alors décidé de
réduire le prix de moitié. Le président national qui cotisait pour 200 $
versera désormais 100 $. Cette réduction est applicable jusqu’au niveau
des volontaires. Toutes ces résolutions seront rendues publiques
durant la semaine en cours.

2. A l’ouverture des travaux de ces assises, vous avez
demandé aux participants d’éviter les attaques personnelles.- Est-ce une
simple disposition préventive ou un mauvais vent soufflerait au sein
de la Société nationale ?

Nous avons souligné cela pour éviter des attaques
individuelles. Il fallait plutôt privilégier les intérêts de la Société
nationale. C’était effectivement une disposition préventive, car avant
la tenue de ces assises, certains membres s’étaient sentis lésés par le
comportement des uns et des autres. Surtout ceux qui étaient sanctionnés
par le comité de direction. A titre illustratif, le comité avait pris
un certain nombre des décisions excluant, entre autres, le président
provincial de l’Equateur et son vice-président, le président provincial
de la ville de Kinshasa et son trésorier, pour une raison ou une autre.
Que d’attaques n’a-t-on pas enregistrés ? Pour ce faire, il fallait,
avant le début des travaux, inviter les gens au calme. Nous estimions
que c’est au sein des organes que les solutions devaient être trouvées.
D’où, la prévention pour qu’il n’y ait pas de discussions inutiles.

3. Depuis le mois de juin 2009, des facteurs internes et
externes handicapent la bonne marche de la Croix-Rouge/Ville de
Kinshasa.- A quoi est dû cette situation ?

C’est un peu plus avant juin 2009. Il y a eu un problème
d’organisation qui a manqué au sein du comité provincial de la ville de
Kinshasa. Aussitôt saisi, le comité de direction a siégé et pris la
décision de suspendre le président provincial et le trésorier. Ensuite,
le comité de direction les a exclus de la Croix-Rouge. Le
vice-président et les autres membres du comité ne s’entendaient toujours
pas. Et toutes les tentatives d’organiser les élections ont échoué. Des
individus membres de la Croix-Rouge ont préféré créer des groupuscules,
saisir les autorités. En conséquence, il a été constaté une baisse
totale des activités de la Croix-Rouge dans la ville de Kinshasa.
C’est pour cette raison que nous avons pensé soumettre ce problème au
comité central. Après évaluation, cet organe a décidé de réhabiliter
tous les membres du comité, y compris les exclus. Nous espérons que le
comité provincial de Croix-Rouge/ville de Kinshasa piloté par Julien
Kuyi appliquera les directives du comité central qui recommandent la
bonne gestion et la reprise des activités. Nous demandons également
l’appui des autorités urbaines à ce comité.

4. La protection de l’emblème Croix-Rouge pose-t-elle
problème ?

L’utilisation de l’emblème Croix-Rouge pose problème. Les hôpitaux,
les pharmacies, les charlatans, les guérisseurs, etc. en abusent. Et
pourtant, il existe un décret d’avril 1912 règlementant l’utilisation de
l’emblème de la Croix-Rouge. Lors de nos réunions internationales, le
mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge ne
cesse demander à chaque société nationale d’obtenir une loi protégeant
l’utilisation de l’emblème. Dans notre pays malheureusement, depuis
2001, nous n’avons toujours pas réussi à l’obtenir. Pour ce faire, nous
sollicitons l’appui des autorités pour la protection de l’emblème de
la Croix-Rouge, dont la RDC est signataire. Que chaque corporation
revienne à la raison en utilisant son propre logo et non celui de la
Croix-Rouge.

5. Les résolutions de la dernière session ordinaire et de
l’assemblée générale du comité central augurent-elles une ère
nouvelle au sein de la Croix-Rouge de la RDC ?

Oui. D’ailleurs, une réunion du personnel de Kinshasa et des
représentants des provinces est projetée pour le 12 avril afin de
réfléchir sur la vulgarisation des recommandations faites à l’issue
des assises. Un effort sera fait pour une meilleure application pour le
meilleur fonctionnement de la Société nationale.

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