21.04.10 Le Potentiel: Cinq questions à Jean-Claude Vuemba Luzamba (*), par Angelo Mobateli
1.Vous revenez dune visite de travail en Belgique et en
France. Quelles sont les préoccupations de la diaspora congolaise en
rapport avec les élections de 2011?
Au cours de la visite de travail, que jai effectuée en Belgique et
en France durant la deuxième quinzaine du mois de mars 2010, ja pris
une série de contacts avec des responsables politiques du pays visités,
tout comme avec des compatriotes et leaders politiques congolais en
séjour dans ces deux pays. Jai aussi rencontré les compatriotes, les
combattants et les cadres extérieurs – que jai félicités et encouragés
pour le travail abattu – de notre parti, le MPCR qui est réellement
implanté en Europe, aux USA et au Canada.
Jai pu également noter leur souhait de modification de la loi
électorale afin de permettre à la diaspora congolaise à travers le monde
de participer à la désignation des dirigeants politiques de notre pays.
Je souscris personnellement à cette demande et prends le ferme
engagement de my employer pour son aboutissement.
2.Quel est le résultat de votre rencontre à Bruxelles avec le
président de lUDPS, Etienne Tshisekedi ?
Pendant près de deux heures, nous avons échangé avec le président
national de lUDPS et il est ressorti de notre entretien une identité de
discernement aussi bien de la situation actuelle du pays que des
actions à entreprendre ensemble en vue de la transformation réelle de
notre cher et beau pays. Le MPCR, parti daction et de responsabilité,
avait proposé depuis septembre 2009 à toute lopposition congolaise,
tant institutionnelle que non-institutionnelle, une initiative de
rassemblement et despérance pour un programme commun dalternance
crédible en 2011. Et lorsque jen ai fait part au président national de
lUDPS, tout en lui précisant que mon souhait était de voir lUDPS,
fille aînée de lopposition au Congo, piloter cette initiative, il me
répondra, je cite : « Je vous ai compris, comptez sur moi ». En effet,
il est une évidence actuelle dans le panorama politique de la RDC
quaucun de lopposition ne pourra gagner seul les élections de 2011.
3.Quels contacts avez-vous noués dans la sphère politique de
France et de Belgique ?
Le 31 mars 2010, jai eu lhonneur dêtre reçu au Sénat
français par les sénateurs du Parti politique « Les Verts », accompagné
de mon collègue député national élu de Kimvula, lhonorable Ruffin
Mpaka. Jai tenu à informer lopinion publique française, par le biais
de ses représentants au plus haut niveau, des affres de la pollution des
côtes congolaises par des sociétés pétrolières étrangères, en
loccurrence la société Perenco/Mioc, sur le littoral maritime du
territoire de Muanda (Kongo Central). Nous avons été, mon collègue et
moi-même, lobjet dune oreille attentive de la part des sénateurs
écologistes français qui nous ont promis leur soutien total en vue de
faire respecter les règles internationales en vigueur en la matière.
Jai fort regretté que mon calendrier de travail ne mait pas
permis de me rendre à La Haye en vue de présenter ma sympathie au
sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo, victime dun complot international se
traduisant par un procès politique. Toutefois, dès mon retour au pays,
je me suis empressé dapposer ma signature, à côté de celles de tant
dautres députés et sénateurs, sur le mémorandum adressé au Premier
ministre belge afin de solliciter que son pays accepte daccueillir le
sénateur Jean-Pierre Bemba pour sa liberté provisoire. Ce document a
déjà recueilli plus de 220 signatures.
4.Quelle est laffirmation du MPCR vis-à-vis des enjeux du
moment ?
Du point de vue politique, outre son initiative dinviter toute
lopposition à un programme dalternance, le MPCR est davis que la
Constitution peut être révisée à tout moment au regard de larticle 218.
Cependant, cet exercice démocratique doit se réaliser dans le strict
respect des dispositions pertinentes de cette même Constitution,
particulièrement de larticle 220. Concernant la situation sécuritaire
du pays qui continue, hélas, à faire lobjet de graves préoccupations de
nos jours et ce, malgré les élections générales de 2006 et la mise en
place des institutions politiques nationales et provinciales, je
voudrais rappeler au pouvoir cette phrase célèbre dEmmanuel Kant, je
cite : « la passion amoureuse ou un haut degré dambition a, de tout
temps, changé des gens raisonnables en fous qui déraisonnent ». Le MPCR
réaffirme haut et fort sa détermination à obtenir du pouvoir
organisateur des élections de 2011, à savoir la CENI, le recensement et
lidentification des nationaux tant au pays quà létranger par loctroi
dune carte didentité comme préalable à toutes les opérations
électorales.
5. Et dautres points de vue ?
Sur le plan économique, il est apparu, en ce qui concerne le contrat
RDC-Ofida/CTC, que les tourtereaux dhier sur les plages du paradis
fiscal de Delaware dans lEtat de New Jersey aux USA sont, hélas,
devenus aujourdhui pires que des chiens en faïence. A lanalyse du
contrat controversé RDC-Onatra/Progosa, mon souhait le plus ardent est
que la RDC sassocie enfin avec les meilleurs investisseurs du monde
pour la relance de son économie en pleine déliquescence. Du point de
vue social, tout se résume en un seul mot : « le Congolais ne vit plus
normalement ».
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