27.04.10 Cinq questions à Patrick Amisi Mpembwe, par Véron-Clément Kongo

 

1. De quoi s’occupe l’ONG Société Nouvelle dont vous êtes
le président national ?

L’ONG Société Nouvelle est un organisme de développement,
d’assistance et de promotion sociale reconnu par arrêté ministériel
sous le n°457/CAB/MIN/J/2006 et publié au Journal Officiel du 15 janvier
2007 n°2 col.11. Elle prône l’épanouissement de l’homme dans toutes
ses dimensions en favorisant particulièrement l’intégration et la
formation de la jeunesse considérée comme cadre de demain.

2. Face au problème de développement auquel elle est
confrontée, qu’est-ce que la province du Maniema peut attendre de votre
ONG de par sa dénomination ?

L’ONG Société Nouvelle faisant du développement son cheval de
bataille, ne peut que se préoccuper de la situation qui prévaut au
Maniema où les infrastructures de communication font effectivement
défaut. La province dispose d’un réseau routier long d’environ 8.300
km, mais en mauvais état. La voie ferrée qui relie Kindu, chef-lieu de
province, aux autres provinces du Katanga et du Kasaï Oriental, demeure
non opérationnelle. Ce réseau qui comprend essentiellement le fleuve
Congo est navigable sur un tronçon de 308 km (entre Kindu et Ubundu).
Malgré les conditions favorables à une agriculture intensive et
diversifiée, la population pratique surtout la culture traditionnelle
des aliments de base comme le riz, la banane plantain, le maïs et le
manioc.
Le Maniema dispose d’importantes ressources minières, telles que l’or,
le diamant, la cassitérite, le coltan, la malachite, le fer, le plomb,
le manganèse, le platine, l’argent, etc., mais dont la production a
sensiblement régressé.
Les infrastructures de santé sont insuffisantes : 19 hôpitaux pour
toute la province et 1 médecin pour 31.592 habitants. Ces quelques maux
qui rongent la province du Maniema préoccupent l’ONG Société Nouvelle.

3. Le gouverneur de votre province vient de démissionner.
Avez-vous un commentaire à faire là-dessus ?

Cette nouvelle ne m’a pas surpris du tout. Cependant,
j’estime qu’à un certain niveau de responsabilité, toute démission doit
être motivée car, l’autorité qui place sa confiance sur base d’un
programme de société lui présenté doit être mise au courant.

4. A vous entendre parler, c’est comme si vous ambitionnez
ce poste. Si tel est le cas, quel sera votre programme ?

Je me sens à l’aise dans ma peau de professionnel animateur de
l’Unesco, d’expert en développement et de président du conseil
d’administration de mon ONG Société Nouvelle. S’il advenait que je sois
élu gouverneur de la province du Maniema, mon programme sera axé sur
l’amélioration des conditions de vie de la population, en relevant les
indicateurs socio-économiques ( pauvreté, éducation, santé, eau,
électricité …) ; la réhabilitation, l’entretien et la construction des
infrastructures de base, particulièrement, l’aménagement de façon
ininterrompue de 5.300 km de routes de desserte agricole, ce qui
favoriserait , d’une part, l’évacuation de produits vitaux vers les
grands centres, l’autosuffisance alimentaire et, d’autre part, la
promotion de l’exportation.
Je m’attellerai également à promouvoir la dynamique communautaire en
encourageant la population à s’organiser en association en vue de
répondre aux problèmes vitaux ; maintenir un environnement incitatif
en vue de bénéficier de l’appui des Partenaires techniques et
financiers (PTF), car selon les statistiques sur les aides extérieures
mobilisées en RDC, 46,1% des aides de la RDC sur la période 2000-2005
ont été affectées directement aux provinces, soit 3555,9 millions Usd
sur les 7705,3 millions obtenus. Ces aides réservées aux provinces se
concentrent à Kinshasa (91,76%). La part du Maniema est estimée à 23,4
millions Usd, soit 0,7 % du montant total, ou encore 0,3% de la
totalité des aides de la RDC. D’où, il faut un interlocuteur valable
pour obtenir l’augmentation de l’enveloppe de la province,
c’est-à-dire, un compatriote qui doit se retrouver au moment où se
partage le gâteau. Je peux rassurer mes compatriotes du Maniema que je
suis bien placé à ce propos.

5. Dans quelques mois, on parlera de la législation
actuelle au passé. Que dites-vous alors de la réalisation de cinq
chantiers de la République ?

J’ai la chair de poule en voyant ce qui est entrain de se réaliser
dans la ville de Kinshasa. Et je peux vous assurer que c’est la
première fois pour moi de voir des réalisations d’une telle envergure.
Seulement, il y a un effort à fournir pour la sensibilisation et la
mobilisation de la population concernant les cinq chantiers de la
RDC. Car les gens risquent d’attribuer la réussite ou l’échec de ce
programme au seul président de la République. C’est l’occasion pour moi
de manifester la disponibilité de mon ONG de travailler sur le terrain
avec impact visible. Que chaque gouverneur de province inculque dans
l’esprit de ses administrés la vision de ce programme gouvernemental.

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